L'Aisne avec DSK

05 juillet 2010

L'oeil du cyclone.

Bonsoir à toutes et à tous.


Chaque été, il y a l'affaire de l'été. En cette période de vide médiatique, de pénurie d'actualités, quelque chose retient l'attention, fait du bruit. En ce début de vacances, c'est incontestablement la tempête qui secoue le gouvernement, avec l'affaire Woerth qui est dans l'oeil du cyclone. Les deux démissions d'hier vont-elles étouffer l'incendie ? Pas certain. Un contre-feu n'est pas une extinction. Au contraire, il rend encore plus visible et manifeste le problème central, le maintien d'Eric Woerth au sein du gouvernement.

Dans ce genre de situation, que tout gouvernement, de droite comme de gauche, a connu, la porte de sortie est difficile. En règle générale, une affaire en appelle une autre, et la polémique se transforme en feuilleton à multiples épisodes et rebondissements, qui n'en finit pas et se transforme, pour les intéressés, en supplice chinois. Nous allons un peu vers ça, avec une révélation nouvelle presque chaque jour, et l'opposition qui joue pleinement son rôle de dénonciation.

Pour mettre un terme à l'affaire, la solution est simple : démettre Eric Woerth de ses fonctions. La polémique cessera avec ses principaux protagonistes, le combat s'arrêtant faute de combattants. Rien n'est plus facile pour Nicolas Sarkozy que de trouver quelqu'un d'autre, tout aussi compétent, pour occuper le poste de ministre du Travail. Après tout, nul n'est indispensable en politique. Mais voilà : il y a les fidélités. Et se séparer de quelqu'un qu'on soutient et qu'on croit être dans son bon droit, ce n'est pas évident. Nul homme, même politique, ne prend plaisir à se déjuger.

Il y a bien une autre solution : attendre le gong des vacances d'été, se dire que sur la plage ou à la montagne les Français penseront à autre chose qu'aux démêlés d'Eric Woerth, qu'à la rentrée tout aura été largement oublié, qu'on passera à une nouvelle polémique qui éclipsera la précédente. Peut-être, pourquoi pas, mais je n'y crois pas. Woerth est chargé de piloter la réforme des retraites, l'affaire (les affaires) qui lui colle(ent) aux basques lui seront rappelées. Si j'étais Sarkozy, je le laisserais tomber.


Bonne soirée.

11 Comments:

  • Votre conclusion n'est pas surprenante et explique votre réussite politique.

    By Anonymous Anonyme, at 10:20 PM  

  • Quelle "réussite politique" ? Comme toute la gauche locale depuis dix ans, j'échoue.

    Et quel rapport entre l'affaire Woerth et moi ? Je ne vois vraiment pas.

    Etes-vous en désaccord avec ma "conclusion" ? Préféreriez-vous que Woerth reste au gouvernement ? Moi pas !

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:28 PM  

  • Emmanuel, en politique comme dans la vie, l'essentiel c'est de participer, pas de gagner.

    By Anonymous Anonyme, at 10:35 PM  

  • La pente naturelle du pouvoir, c'est l'abus du pouvoir. Heureusement qu'on a encore une presse nationale pas complètement inféodée. Tu imagines une affaire dans ce genre à l'échelle de nos pouvoirs locaux : ça ferait un flop, ça ne serait pas relayé.
    Eric Worth a droit à la présomption d'innocence mais qu'on n'ait pas anticipé à l'UMP que le cumul du poste de trésorier du parti majoritaire et de ministre du budget posait problème sans attendre qu'on légifère sur le sujet, et qu'une épouse de ministre du budget conseillère fiscale (car le noyau dur de la gestion de fortune à ce niveau c'est ça) de la principale contribuable de France, c'était un peu "tiré par les cheveux", ça en dit long sur l'époque et particulièrement sur le déficit d'éthique de la majorité actuelle. Le plus effrayant c'est qu'un type comme Berlusconi qui pratique ce mélange des genres à grande échelle au vu et au su de tous est régulièrement réélu et que les français n'ont pas tellement tenu rigueur de la gestion clientéliste de Chirac à la mairie de Paris.
    Le contrefeu c'est la liberté et l'indépendance de la presse, l'indépendance de la magistrature. Des procureurs nommés par l'exécutif, ça promet l'étouffement des affaires. Le contrepouvoir essentiel ça serait des citoyens et des parlementaires qui ne plébiscitent pas la roublardise.

    By Blogger Ane-Vert, at 11:32 PM  

  • A 10.35 :

    Pas d'accord : il faut distinguer la politique (où on agit pour les autres) et la vie (où on agit pour soi). En politique, l'essentiel est de gagner, sinon on ne peut rien faire.

    Le fin du fin, c'est même de gagner sans participer. Certaines y parviennent très bien. C'est un intéressant paradoxe : comment réussir en politique sans faire de politique ? Je connais ainsi des élus qui jurent ne pas faire de politique, qui prétendent détester la politique.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:55 PM  

  • << Le contrepouvoir essentiel ça serait des citoyens et des parlementaires qui ne plébiscitent pas la roublardise. >>

    Une des idées de SEGO !!

    By Anonymous Anonyme, at 5:49 AM  

  • l'embrouille, le dérivatif, c'est tout trouvé; une canicule annoncée pour deux mois, les bouteilles d'eau distribuées aux personnes âgées, les décès évités - par milliers !
    peut-être aussi les chutes à répétition sur le tour de France.
    Après ça sent l'automne, la rentrée, les chrysanthèmes, et on passe à autre chose, un peu de mou (un tout petit peu) sur les retraites, et hop.

    By Anonymous Anonyme, at 6:35 AM  

  • comme vous y allez !!
    c 'est quoi la politique alors ??

    By Anonymous Anonyme, at 7:17 AM  

  • Dans sa version noble, la politique consiste à vouloir changer la vie des gens dans le sens d'une amélioration. Dans sa version triviale, c'est la recherche du pouvoir dans un but de reconnaissance personnelle. Il n'est pas impossible que parfois les deux se rejoignent.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:59 AM  

  • Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher.
    [Blaise Pascal
    donc se moquer de la politique c'est vraiment.....
    val

    By Anonymous Anonyme, at 12:48 PM  

  • Je dois dire, pour compléter mon propos précédent, que je connais pas mal de camarades qui sont à l'affut des scandales de la vie publique (dans le Canard enchaîné ou autres journaux nationaux) et qui crient à la malveillance quand la presse locale ou régionale fait une enquête sur un de nos élus ou une de nos assemblées, ou soulève un lièvre sur leur gestion des affaires publiques ou un projet d'aménagement.
    Et le plus terrible c'est que ce conformisme trouve facilement un public qui ne va pas chercher plus loin.
    Les journalistes de la presse locale et régionale le savent si bien qu'ils pratiquent souvent assez largement l'auto-censure.
    La culture démocratique est un projet encore largement à inventer dans nos provinces.

    By Blogger Ane-Vert, at 1:54 PM  

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