Recentrage ou radicalisation.
Bonjour à toutes et à tous.
Xavier Bertrand, le nouveau maire de Saint-Quentin, baguette de pain sous le bras et discutant avec des gens dans la rue, c'est dans la presse locale de ce matin, avec ces titres : "Xavier Bertrand maire tout terrain" à la une et "Xavier Bertrand règle vos problèmes" en page intérieure. Ça c'est de la communication !
C'était hier, dans le quartier Saint-Jean, l'équipe municipale a fait des visites et écouté la population. Puis à Matisse, elle a rencontré les associations et inauguré un type nouveau de réunion : le contact individualisé. Très fort ! Incontestablement, Xavier Bertrand va surprendre, bousculer les habitudes, élargir son audience.
La gauche elle aussi doit bouger, changer, ne pas rester inerte. Il n'y a pas d'immobilité qui tienne en politique, c'est un art du mouvement. Du changement à la tête de la Municipalité, faisons une occasion pour changer également. Le défi que nous pose involontairement le nouveau maire est le suivant : radicalisation ou recentrage ? Ça ne vous étonnera pas si je vous dis que mon choix est fait, et depuis longtemps : le recentrage.
Ça veut dire quoi ? Voyez ce que fait Bertrand, ce qu'est sa stratégie : déconnecter les problèmes locaux des problèmes nationaux, se recentrer sur les premiers et laisser les seconds au débat politique national. Cette stratégie est gagnante à Saint-Quentin : les habitants attendent de leur équipe municipale qu'elle les aide, les soutienne, règle leurs problèmes, à la limite peu importe la couleur politique. Ce n'est que dans les scrutins nationaux que les citoyens reprennent leurs billes et expriment alors des choix partisans.
Si la gauche ne comprend pas ça, elle va à la cata, en se radicalisant. Se recentrer, c'est municipaliser notre action, c'est écouter les doléances de la population, c'est construire un projet local crédible. Quand Stéphane Monnoyer, représentant local du MoDem, ne trouve rien d'autres à reprocher à Bertrand que la présence des caméras de France 3, il a tout faux. Quand Olivier Tournay, conseiller municipal communiste, manifeste devant Matisse contre la réforme des retraites en confondant les fonctions de maire de Saint-Quentin et de député, il a tout faux aussi.
Le recentrage de la gauche, c'est aussi rompre avec l'isolement de petits groupes militants ou sectaires, s'ouvrir à la société civile, au mouvement associatif, aux personnalités engagées dans la vie publique. C'est pourquoi j'ai été consterné en lisant la fin de l'article de L'Aisne Nouvelle consacré au départ de Lionel Josse de l'organisation du Téléthon, que je vous cite intégralement :
"Il [Lionel Josse] garde par contre un souvenir amer de son engagement aux élections municipales sur la liste d'Odette Grzegrzulka en 2001, où il était inscrit en tant que coordinateur du Téléthon "alors que ça n'avait rien à voir". "Les relations avec la municipalité ont été un peu plus compliquées ensuite". Alors, promis, il n'y "retournera pas". Dommage, la politique saint-quentinoise aurait bien besoin de personnalités engagées comme lui ..."
Eh oui, Jérôme Poinsu, le journaliste, a tout compris. Et ça me fait aussi penser que les conneries ne datent pas d'aujourd'hui !
Bonne journée.
Xavier Bertrand, le nouveau maire de Saint-Quentin, baguette de pain sous le bras et discutant avec des gens dans la rue, c'est dans la presse locale de ce matin, avec ces titres : "Xavier Bertrand maire tout terrain" à la une et "Xavier Bertrand règle vos problèmes" en page intérieure. Ça c'est de la communication !
C'était hier, dans le quartier Saint-Jean, l'équipe municipale a fait des visites et écouté la population. Puis à Matisse, elle a rencontré les associations et inauguré un type nouveau de réunion : le contact individualisé. Très fort ! Incontestablement, Xavier Bertrand va surprendre, bousculer les habitudes, élargir son audience.
La gauche elle aussi doit bouger, changer, ne pas rester inerte. Il n'y a pas d'immobilité qui tienne en politique, c'est un art du mouvement. Du changement à la tête de la Municipalité, faisons une occasion pour changer également. Le défi que nous pose involontairement le nouveau maire est le suivant : radicalisation ou recentrage ? Ça ne vous étonnera pas si je vous dis que mon choix est fait, et depuis longtemps : le recentrage.
Ça veut dire quoi ? Voyez ce que fait Bertrand, ce qu'est sa stratégie : déconnecter les problèmes locaux des problèmes nationaux, se recentrer sur les premiers et laisser les seconds au débat politique national. Cette stratégie est gagnante à Saint-Quentin : les habitants attendent de leur équipe municipale qu'elle les aide, les soutienne, règle leurs problèmes, à la limite peu importe la couleur politique. Ce n'est que dans les scrutins nationaux que les citoyens reprennent leurs billes et expriment alors des choix partisans.
Si la gauche ne comprend pas ça, elle va à la cata, en se radicalisant. Se recentrer, c'est municipaliser notre action, c'est écouter les doléances de la population, c'est construire un projet local crédible. Quand Stéphane Monnoyer, représentant local du MoDem, ne trouve rien d'autres à reprocher à Bertrand que la présence des caméras de France 3, il a tout faux. Quand Olivier Tournay, conseiller municipal communiste, manifeste devant Matisse contre la réforme des retraites en confondant les fonctions de maire de Saint-Quentin et de député, il a tout faux aussi.
Le recentrage de la gauche, c'est aussi rompre avec l'isolement de petits groupes militants ou sectaires, s'ouvrir à la société civile, au mouvement associatif, aux personnalités engagées dans la vie publique. C'est pourquoi j'ai été consterné en lisant la fin de l'article de L'Aisne Nouvelle consacré au départ de Lionel Josse de l'organisation du Téléthon, que je vous cite intégralement :
"Il [Lionel Josse] garde par contre un souvenir amer de son engagement aux élections municipales sur la liste d'Odette Grzegrzulka en 2001, où il était inscrit en tant que coordinateur du Téléthon "alors que ça n'avait rien à voir". "Les relations avec la municipalité ont été un peu plus compliquées ensuite". Alors, promis, il n'y "retournera pas". Dommage, la politique saint-quentinoise aurait bien besoin de personnalités engagées comme lui ..."
Eh oui, Jérôme Poinsu, le journaliste, a tout compris. Et ça me fait aussi penser que les conneries ne datent pas d'aujourd'hui !
Bonne journée.
5 Comments:
Sur le "contact individualisé", ça n'a rien de nouveau (pas plus que la démagogie en général).
J'ai vu un reportage sur le Président Giscard qui dînait chez des modestes français anonymes qui l'invitaient. C'était filmé et ça passait au JT le lendemain. C'était dans les années 70 et c'était autrement plus audacieux (et démago) que le "contact individulisé"
By Thierry D, at 10:26 PM
Se recentrer, face à une Municipalité de Droite qui satisfait les Saint-Quentinois, ça a quel intérêt ?
Pourquoi les Saint-Quentinois choisiraient-ils des "copies" aux prochaines Municipales, si l'"original" leur convient ?
La radicalisation serait de montrer que l'équipe en place échoue à faire de Saint-Quentin une grande ville attractive.
La plus grande ville de l'Aisne a à peine plus d'habitants qu'une petite ville des Bouches-du-Rhône (par exemple : Martigues). Pas de TGV, pas d'université... pas de quoi pavoiser !
By Thierry D, at 10:35 PM
1- Ce qu'a fait Bertrand, qu'on soit pour ou contre, n'a strictement rien à voir avec les dîners privés de Giscard.
2- Le recentrage n'est pas une "copie", c'est une alternative réformiste à la politique de droite.
3- La radicalisation, c'est d'aller le plus à gauche possible en compagnie de l'extrême gauche. C'est une impasse politique, et même une forme de désespoir.
4- La comparaison avec Martigues n'a pas de sens. Pourquoi pas avec Montluçon, pendant que vous y êtes ? (je connais Montluçon)
By Emmanuel Mousset, at 12:30 AM
La radicalisation se paie,
pas de tgv, pas d'universités
quand on traine le boulet d'avoir été communiste ça se paie.
By Anonyme, at 1:16 AM
Non, on ne peut pas imputer à l'ancienne municipalité l'absence d'université ou de TGV. Cessons de regarder dans le rétroviseur, préparons l'avenir, que je souhaite ni de droite, ni communiste, mais tout simplement socialiste.
By Emmanuel Mousset, at 8:46 AM
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