Je n'ai plus la télé.

Bonsoir à toutes et à toutes.

Ça y est, c'est fini, je n'ai plus la télé. Ça fait tout drôle. Tout à l'heure, je me suis assis devant, j'ai quand même allumé et regardé, c'est tout gris avec des petits points blancs qui pétillent, on dirait la nuit et les étoiles. Je suis un "enfant de la télé", des années 60-70. C'était un peu une maîtresse, je lui ai sacrifié beaucoup de jours et de nuits, je ne pouvais pas m'en passer. Elle m'a ouvert au monde, m'a diverti, j'ai presque honte de lui être aujourd'hui infidèle.

Il y a deux ans, j'animais un Café Philo à Saint-Quentin, dans la taverne du marché de Noël. Parmi l'assistance, un monsieur a pris la parole pour nous parler de la "révolution numérique" : Marc Janssen, président du CSA, qui venait d'être reçu en mairie. Il a dit : "préparez-vous, c'est dans deux ans". Deux ans, c'est l'éternité, c'est vite arrivé, c'est maintenant. Et je n'ai rien fait (je dois tout changer).

Tant pis. Ma télé restera aveugle et muette. Est-ce si grave ? En vérité, je suis un pionnier : la télé n'existe plus depuis déjà un certain temps (lire Jean-Louis Missika, La fin de la télévision, 2006, Seuil, République des Idées). L'internet et le dvd ont tout changé. J'ai besoin d'un téléviseur, je n'ai plus besoin de télévision. Les quelques rares émissions qui m'intéressent, je les regarde tranquillement à l'heure de mon choix sur le net. Quant aux films, les récents sont plus rapidement en dvd que sur le petit écran.

La télévision ne sert plus à rien. C'est un vestige de l'époque des cheveux longs et du disco. D'ailleurs, quel beau lapsus que d'appeler le passage au numérique TNT, du nom d'un terrible explosif ! C'est bien la télé qui vient aujourd'hui de s'auto-détruire. Tous ceux qui ont acheté boîtier, téléviseur, antenne, fait appel à un spécialiste sont des nostalgiques d'un temps révolu, spectateur d'un monde disparu. Mais la technologie nous a tellement envahis que nous en sommes devenus dépendants, même réduite comme la téloche à l'état de gadget.

Bon, je dis ça, mais de temps en temps il faudra bien que je regarde la télévision. Par exemple le 10 février, puisque nous venons d'apprendre que Nicolas Sarkozy serait l'invité de TF1, dans une émission face aux Français. Comment je ferai ? Vous m'inviterez ! Ne plus avoir la télé, c'est aussi développer la convivialité, retrouver des amis, regarder à plusieurs, discuter après et parfois pendant. Vous aussi, j'en suis sûr, vous comprendrez, vous y viendrez : vous n'aurez plus un jour la télé ...

Bonne soirée

sans télé.