L'Aisne avec DSK

22 avril 2007

La République et ses rites.

Bonjour à toutes et à tous.

C'est donc le grand jour, le premier grand jour à l'issue de cette longue campagne, pour laquelle ce blog a été créé, en septembre, initialement pour soutenir la candidature interne de DSK, puis pour soutenir celle que le Parti socialiste s'est donné, et plus largement pour mener une réflexion sur ce que peut être une social-démocratie moderne et française, à partir des travaux de DSK.

J'ai tenu ce matin le bureau de vote Hôtel de Ville, à Saint-Quentin. Dès l'ouverture, nous avons eu une petite dizaine d'électeurs, et l'afflux a été constant depuis. C'est bon signe pour la participation. J'y retourne cet après-midi. J'aime ce moment privilégié de la démocratie, et toutes les personnes que nous pouvoir revoir à cette occasion.

J'en profite pour répondre à Gilbert à propos de la pétition qu'il m'a envoyée, contre le vote électronique. Celui-ci, déjà ancien dans certaines villes, ne me dérange absolument pas. J'ai appris que dans la matinée, allant voter, de Villiers s'est exclamé "machine à voter, machine à frauder". C'est idiot. Avec la technique, les risques de fraudes et surtout d'erreurs sont considérablement réduites. Sans parler de l'efficacité, gain en temps et économie de papier.

Réfléchissons un peu. Il y a 37000 communes qui organisent le vote. Dans la grande majorité, ce sont les employés de mairie qui gèrent les opérations dans la journée. Même dans les villes moyennes et grandes, toutes les formations politiques ne sont pas représentées parmi les assesseurs. Le contrôle est donc très imparfait.

Quant au dépouillement par et sous l'oeil vigilant des citoyens, c'est un trompe-l'oeil, si vous me passez l'expression. Personne ne veut ni ne peut vérifier que ceux qui dépouillent et surveillent n'appartiennent pas au même parti. Attention, mes remarques n'ont pas pour but d'introduire le soupçon. La démocratie fait partie de nos moeurs politiques, il n'y a pas en France, et c'est heureux, de problème de fraudes. Je veux seulement souligner que la triche est incomparablement plus facile avec des papiers qu'avec des touches, que l'être humain a des tentations ou des intentions que la machine n'éprouve pas.

Ce qui me gêne dans cette contestation du vote électronique (un million d'électeurs, tout de même), c'est qu'elle introduit un doute sur la validité des résultats de ce soir. Les mécontents auront beau jeu d'accuser alors la technique. J'espère de tout coeur qu'il n'en sera rien.

Il y a cependant un désavantage, un seul, au vote électronique. Il supprime le rituel et le suspense, la dramaturgie du dépouillement, qui a l'insigne qualité de mettre en scène les citoyens. Or la République a besoin de rites pour montrer ce qu'elle est. L'urne, les bulletins et ce fameux "a voté" que j'ai prononcé tant de fois ce matin et que je prononcerai à nouveau cet après-midi, nous y tenons. A moins d'inventer un rituel nouveau? Je laisse cela à votre imagination.

Bon après-midi.

1 Comments:

  • Un de vos meilleurs posts.

    C'est vrai que le rituel est la prise en compte de la personne. Elle crée du lien social entre la personne qui vote, publiquement, et la prise en compte de l'Autre, représentant le peuple Français qui dit que le citoyen a accomplis son devoir. Cela nous relie directement à 1789.

    C'est le socle républicain sur lequel nous vivons. Bien sûr cela a un petit coté désuet. Tout comme ce matin, prenant les douze bulletins, une fois dans l'isoloir, un par un, ils ont finis froissés dans la corbeille à mes pieds, sauf le dernier qui a atterri dans la petite enveloppe, plié en deux.

    Ensuite a été prononcé « A voté », et j'ai signé le registre. Oui, j'ai voté. ;-)

    By Anonymous Anonyme, at 2:22 PM  

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