L'Aisne avec DSK

23 avril 2007

Pour une République austère.

La campagne du 1er tour mérite un bilan non pas politique, c'est déjà fait, mais technique, si on peut dire. Discutez autour de vous, bien rare si on n'entend pas que la politique ennuie, qu'on s'en fout, que les français en sont las, que l'individualisme prévaut, etc. Or qu'a-t-on constaté pendant la campagne? Une affluence record dans les meetings les plus traditionnels. Comme quoi il n'y a pas que le "débat participatif " qui attire.

Comment ne pas aussi souligner la participation électorale record d'hier, alors qu'il n'y a pas si longtemps, on se désolait d'un abstentionnisme qui semblait être devenu chronique. En revanche, le militantisme semble avoir pris un sacré coup dans l'aile. Je prend ma ville, Saint-Quentin. Malgré le doublement des effectifs de la section socialiste, il n'y a pas eu progression parallèle du nombre de militants.

Là comme ailleurs, la vie politique doit se moderniser. Jadis, le militant diffusait une parole qui était précieuse parce qu'elle était relativement rare. Le contact du public avec la politique passait quasi exclusivement par le tract ou la discussion avec le militant. Aujourd'hui, nous sommes tous politiquement surinformés. Que nous apprend un papier dans notre boite aux lettres, mêlé à d'autres papiers et à des publicités? A quoi servent les affiches sinon à faire plaisir aux militants dans la guéguerre des "collages"?

A ce propos, j'irai très loin. Il faudrait laisser tomber ces distributions inutiles, coûteuses et gaspilleuses de papier, de même qu'au début des années 1990, grâce à Michel Rocard et à la loi sur le financement des campagnes électorales, les partis ont abandonné les grandes affiches publicitaires, qui étaient pourtant monnaie courante auparavant. La seule lecture qui importe, lecture suffisante si elle est attentive et réfléchie, c'est celle des professions de foi, dans lesquelles les candidats mettent l'essentiel de leur projet. Quoique l'expression religieuse me gêne un peu: pourquoi ne pas les appeler plus simplement projet ou programme?

Bref, je suis partisan d'une République austère, économe et concentrée sur l'essentiel. Les citoyens y gagneraient en clarté et en lisibilité. Mais vous m'avez compris: si la République doit être austère parce que la politique est une chose grave, il n'en va pas de même pour la vie...

Bon et joyeux après-midi.