L'Aisne avec DSK

27 mai 2007

Coups de gueule.

Bonjour à toutes et à tous.



Laurent Fabius pousse un "coup de gueule" dans le Journal du Dimanche: les socialistes doivent s'unir et se battre. Dans le vide de la défaite, ce coup de gueule raisonne comme un cri de désespoir. Laurent a eu son année de gloire, 2005. La défaite du traité européen était sa victoire. Et puis patatras: ce socialiste ayant renoué avec la tradition a été refusé par ses camarades pour la bataille présidentielle. Que la politique est une activité difficile et ingrate! Que reste-t-il à Fabius? Ce qu'il reste en politique quand on a tout perdu: attendre. Mais attendre quoi? Pour Laurent, l'un des socialistes les plus brillants de sa génération, l'heure est sans doute passée, mais il y a pire: les idées sont dépassées. Aucun coup de gueule n'y changera quoi que ce soit.



Autre coup de gueule, d'un habitué du genre, Claude Allègre dans Libération d'hier, qui s'en prend à la direction du Parti socialiste et en appelle à Bertrand Delanoé pour assurer le leadership. Il est vrai que d'autres camarades songent à cette sortie de crise et le maire de Paris a donné une interview remarquée dans L'Express de cette semaine. Cela suffit-il à créer une alternative crédible au sein du PS? Je ne le crois pas. Déjà, après sa belle victoire aux municipales de 2001, son nom avait couru parmi les possibles présidentiables. Et puis plus rien.
Un vainqueur donne toujours l'impression de pouvoir gagner la prochaine bataille. Mais il ne faut pas confondre la France et Paris. Delanoé a de grandes qualités, avoir arracher la plus grande ville de France à la droite est un exploit, il mène dans la capitale une politique novatrice et courageuse. Il ne s'ensuit pas qu'il serait en situation de devenir le nouveau leader des socialistes.



A mon tour de pousser un coup de gueule. Ce n'est pas au petit jeu des noms de famille que le PS se sortira de la mauvaise passe dans laquelle il se trouve. La solution n'est pas dans la tête d'affiche mais dans le texte de l'affiche. Quelle refondation veut-on pour le PS? Tout est là. Cherchez les idées, constituez le projet, la suite, homme ou femme, s'imposera quand le temps de choisir viendra.



Bonne matinée.

2 Comments:

  • bonjour
    je constate que sur le fonds tu me rejoins sur la tête du parti. En effet je crois qu'aucun des éléphants n'est maintenant crédible. Ils ont eu leur instant de gloire ou la possibilité de faire valoir leur conception. Fabius, DSK, Emmanuelli,....le PS n'a pas besoin d'eux comme leaders. Des idées claires, un programme construit et réfléchi, le soutien des éléphants et leur expérience oui....
    Le parti a une image vieillissante, les courants au lieu d'enrichir appauvrissent le débat car ils ne sont que le reflet de querelles et d'ambitions personnelles. Il est temps (attendons toutefois le résultat des législatives mais j'ai peu d'espoir de voir une majorité de gauche et je le déplore!...) de se mettre au travail.
    Michel D

    By Blogger md, at 4:58 PM  

  • Pas si vite, Michel, dans l'interprétation de mon billet! Le straus-kahnien que je suis souhaite, depuis longtemps, que DSK soit à notre tête, et je ne m'associe pas à la chasse aux "éléphants", animaux braves et paisibles.
    Mais je dis, à la différence sans doute de mes camarades "ségolènistes", que le projet importe plus que la personne, qu'il faut commencer par l'un et terminer par l'autre. Comme je suis partisan d'une social-démocratie moderne et française, je soutiens celui qui a le mieux théorisé et pratiqué ce projet, c'est à dire DSK.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 5:52 PM  

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