L'Aisne avec DSK

14 mai 2007

Lettre à DSK.

Bonsoir à toutes et à tous.

J'ai donné hier le sentiment de sonner la charge contre Marianne et son dernier numéro. Pourtant, j'y ai trouvé un article fort intéressant dont je veux ce soir vous parler. Il est signé Elie Barnavi, un historien, se présente comme une "lettre ouverte à Dominique Strauss-Kahn" et s'intitule "Pour refonder la social-démocratie, enfin...". Vous comprenez le pourquoi de mon intérêt. D'autant que le contenu contredit en partie le point de vue de Jean-François Kahn que j'ai critiqué ici hier.

D'abord, l'auteur reconnait que le PS est le parti "qui incarne le mieux l'improbable social-démocratie française". Mais pourquoi "improbable"? L'homme qui incarne le mieux ce courant, c'est DSK, selon Barnavi, qui lui fait cependant un reproche que je ne trouve pas justifié: "En gauchissant ton discours, tu as gâché, je crois, tes chances d'emporter les primaires". L'analyse est un peu superficielle.

En revanche, l'historien vise juste quand il écrit: " Il faut en finir avec la désastreuse culture de la synthèse". Mais sa conséquence va trop loin: "Il faut trancher, quitte à se résigner à la scission". On ne soutient pas d'un côté que le PS est le seul instrument de la social-démocratie, et de l'autre envisager son éclatement.

Bonne remarque aussi que celle-ci: "La France est le seul pays au monde où plus de 60% des citoyens se disent hostiles à l'économie de marché". Et c'est ce peuple qui vient de plébisciter très largement un programme néolibéral! Comme quoi on peut être contre le marché et pour un projet libéral. Incohérent? Pas plus ni moins que les personnes qui s'insurgent contre les 35 heures et tiennent à garder leurs journées RTT. Un véritable social-démocrate est pour le marché car c'est une réalité et contre le libéralisme parce que c'est une idéologie.

Bonne soirée.