Autour du SMIC.
Bonjour à toutes et à tous.
En l'espace de quelques jours, Nicolas Sarkozy a refusé d'augmenter le SMIC et Ségolène Royal a regretté sa revendication d'un SMIC à 1500 euros. Permettez que je rappelle quelques chiffres: le SMIC, c'est 2,5 millions de salariés, 17% du privé, 982 euros mensuels nets. Chaque année, il y a revalorisation automatique du SMIC, en fonction de l'inflation, et un petit quelque chose en plus, le traditionnel "coup de pouce", 0,25% en 2006, et... rien en 2007. Qu'en penser?
1- La défense des smicards, position traditionnelle de la gauche, n'est plus ce qu'elle était avec la persistance du chômage et la menace des délocalisations. Ce que veut le smicard, c'est d'abord la protection de son emploi.
2- Dans notre société d'hyper-consommation, le "coup de pouce" est une mesure dérisoire, un petit plus qui ne représente pas grand chose lorsqu'on le compare aux besoins et aux dépenses.
3- Dans notre société individualiste, chacun pense avant tout à lui. Le smicard pense au SMIC mais l'ouvrier pense à son salaire et pas au SMIC. La conscience de classe s'est atténuée. A la limite, l'ouvrier veut faire oublier qu'il a été smicard. 13 millions d'ouvriers environ gagnent plus que le SMIC. Sa revalorisation ne les intéresse pas, normal. Sarkozy a beau jeu de dire qu'il n'augmente pas le SMIC parce qu'il veut augmenter tous les salaires!
4- Le problème de fond d'un smicard, ce n'est pas le niveau de sa rémunération, c'est le temps passé à ce niveau de rémunération. Ce qu'un salarié ne veut pas, ce qu'il craint, c'est de rester smicard longtemps ou même toute sa vie, et que ses enfants subissent un sort identique.
La refondation du socialisme devra donc intégrer ces deux données:
- L'individualisme exige que chacun puisse se reconnaitre dans les mesures proposées. Le SMIC à 1500 euros ne peut intéresser que les smicards, la revalorisation des heures supplémentaires concerne tout le monde (que cette mesure soit par ailleurs illusoire est une autre question).
- Le souci de l'avenir, du sort des générations futures, de nos enfants et petits enfants doit être inclus dans chaque proposition. Qu'on soit au SMIC est admissible, qu'on y reste sans espoir de progrès pour soi, les siens et ses descendants, c'est insupportable. Dans un autre registre, Sarkozy a compris que la suppression des droits de succession pouvait être, paradoxalement pour une mesure qui ne profite qu'aux riches, quelque chose de populaire.
Bonne matinée.
En l'espace de quelques jours, Nicolas Sarkozy a refusé d'augmenter le SMIC et Ségolène Royal a regretté sa revendication d'un SMIC à 1500 euros. Permettez que je rappelle quelques chiffres: le SMIC, c'est 2,5 millions de salariés, 17% du privé, 982 euros mensuels nets. Chaque année, il y a revalorisation automatique du SMIC, en fonction de l'inflation, et un petit quelque chose en plus, le traditionnel "coup de pouce", 0,25% en 2006, et... rien en 2007. Qu'en penser?
1- La défense des smicards, position traditionnelle de la gauche, n'est plus ce qu'elle était avec la persistance du chômage et la menace des délocalisations. Ce que veut le smicard, c'est d'abord la protection de son emploi.
2- Dans notre société d'hyper-consommation, le "coup de pouce" est une mesure dérisoire, un petit plus qui ne représente pas grand chose lorsqu'on le compare aux besoins et aux dépenses.
3- Dans notre société individualiste, chacun pense avant tout à lui. Le smicard pense au SMIC mais l'ouvrier pense à son salaire et pas au SMIC. La conscience de classe s'est atténuée. A la limite, l'ouvrier veut faire oublier qu'il a été smicard. 13 millions d'ouvriers environ gagnent plus que le SMIC. Sa revalorisation ne les intéresse pas, normal. Sarkozy a beau jeu de dire qu'il n'augmente pas le SMIC parce qu'il veut augmenter tous les salaires!
4- Le problème de fond d'un smicard, ce n'est pas le niveau de sa rémunération, c'est le temps passé à ce niveau de rémunération. Ce qu'un salarié ne veut pas, ce qu'il craint, c'est de rester smicard longtemps ou même toute sa vie, et que ses enfants subissent un sort identique.
La refondation du socialisme devra donc intégrer ces deux données:
- L'individualisme exige que chacun puisse se reconnaitre dans les mesures proposées. Le SMIC à 1500 euros ne peut intéresser que les smicards, la revalorisation des heures supplémentaires concerne tout le monde (que cette mesure soit par ailleurs illusoire est une autre question).
- Le souci de l'avenir, du sort des générations futures, de nos enfants et petits enfants doit être inclus dans chaque proposition. Qu'on soit au SMIC est admissible, qu'on y reste sans espoir de progrès pour soi, les siens et ses descendants, c'est insupportable. Dans un autre registre, Sarkozy a compris que la suppression des droits de succession pouvait être, paradoxalement pour une mesure qui ne profite qu'aux riches, quelque chose de populaire.
Bonne matinée.
4 Comments:
Quand le smig sera à 4000 euros, la notion de conscience de classe sera évaporée. Le problème revient donc à trouver une méthodologie pour faire glisser l’ensemble économique vers de hauts salaires et de bons revenus, la richesse des uns faisant par le biais des échanges celle des autres. Et c’est dans cet espoir que la suppression des droits de successions devient une mesure populaire. Il appartient donc au monde politique, et plus spécialement au socialisme d’effectuer se saut qualitatif et quantitatif vers un mieux vivre. Ce n’est pas difficile en soi, mais l’homme politique de base a peur de se mouiller pour une notion qu’il ne maîtrise pas.
Puisque la sociale démocratie accepte l’économie de marché, la libre entreprise ainsi que la propriété privé, elle doit s’obliger à tout mettre en œuvre pour que le monde de l’entreprise croisse exponentiellement en réunissant les conditions nécessaire pour que les futurs créateurs d’entreprise puissent entreprendre, afin que le troupeau soit important et la laine épaisse. La droite protège traditionnellement l’argent le le monde de l’entreprise, la gauche doit faire mieux, elle doit doper ce monde qu’elle a exécré pendant trop longtemps, afin de pouvoir continuer à mieux répartir une partie de ses bénéfices. Si elle veut continuer à vivre, la gauche doit doubler la droite sur son terrain, cela va demander un travail explicatif important envers les militants, et à mon humble avis ce n’est pas gagné d’avance.
By jpbb, at 12:22 PM
- "La gauche doit doubler la droite sur son terrain". Pourquoi pas, mais quelle différence y aura-t-il alors entre la gauche et la droite?
- Le SMIC à 4000 euros "pas difficile en soi": je demande tout de même à ce qu'on m'explique.
- En quoi la suppression des droits de succession va-t-elle enrichir les pauvres? Je ne vois toujours pas.
- "La richesse des uns (fait) par le biais des échanges celle des autres". Je veux bien mais le rapport de cause à effet est-il si évident?
By Emmanuel Mousset, at 3:31 PM
1- La gauche sera en avance sur son temps au lieu d'être en retard.
2- Et le smig à 800 euros, c'est difficile à comprendre ?
3- Parce qu'une fois riches, avec le smig à 4000 euros, ils auront un patrimoine à transmettre.
4- Faut aller manger dans un restaurant pour riches, pour comprendre que le patron du restaurant est riche également. Quand on a un grand troupeau à la toison bien épaisse, on tond beaucoup de laine. Avec des moutons faméliques même nombreux, on reste pauvre...
By jpbb, at 7:27 PM
"Les français sont des veaux", aurait dit de Gaulle. Mais des moutons?
By Emmanuel Mousset, at 11:36 PM
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