Comme des riches...
Bonjour à toutes et à tous.
Je reviens sur la "valeur argent" dont je vous parlais hier, à propos du crédit pour enfant:
Ce sont les enfants des pauvres qui en pâtiront parce qu'ils seront les premiers attirés, parce qu'ils voudront avoir les mêmes droits que les gosses de riches, parce leurs parents ne pourront pas approvisionner leur compte. Le piège que tend ce gouvernement aux pauvres, c'est de leur faire croire qu'ils pourraient vivre comme des riches, pourvu qu'ils le veuillent, et surtout pourvu qu'ils travaillent. Comme les riches, vous pourrez choisir votre école (suppression de la carte scolaire), vous pourrez transmettre librement à vos enfants (suppression des droits de succession), vous pourrez devenir propriétaires (défiscalisation des intérêts des prêts immobiliers), vous pourrez gagner de l'argent (revalorisation des heures supplémentaires), vous serez protégés de l'impôt (le "bouclier fiscal"), ...
La grande imposture du gouvernement Sarkozy, c'est de laisser penser qu'il y aurait une solidarité naturelle, une harmonie sociale, une convergence d'intérêts entre les pauvres et les riches. Et puisqu'une alliance se fait toujours sur le dos de quelqu'un, en désignant un ennemi, en montrant du doigt un bouc émissaire, la droite a trouvé le ciment pour unir pauvres et riches: Les très pauvres, chômeurs de longue durée, rmistes, SDF, allocataires en tout genre, ... Durant la campagne de l'UMP, rien contre la pauvreté, rien contre le chômage de masse, mais l'insistante dénonciation de "l'assistanat".
Qu'on ne s'y trompe pas, la vraie valeur que Nicolas Sarkozy entend faire prospérer, qui transparait dans toutes les réformes envisagées, c'est la valeur argent. Son véritable projet, c'est l'américanisation de notre société. D'ailleurs, son slogan fétiche le disait fort bien: "Travailler plus pour gagner plus". On a retenu le début très moral, on a moins songé à la fin, très américaine, intéressée.
Qu'on ne se trompe pas non plus sur mes intentions. Loin de moi de vouloir dénoncer l'Amérique, civilisation qui me passionne, ou de rejeter "la société du fric". L'argent, il en faut pour vivre, notre économie en a besoin. Très peu pour moi les diatribes contre "l'argent roi" ou la "société de consommation". Non, ce qui me préoccupe, ce à quoi la gauche doit réfléchir, c'est le sens que l'on donne à une société où l'argent devient la valeur dominante, c'est l'usage et la finalité de l'argent. La négation pure et simple de la "marchandisation" du monde, telle que la pratiquent l'extrême gauche et l'altermondialisme, me semble une impasse. La social-démocratie devra d'urgence penser le rapport du socialisme à l'argent et à la finance, en d'autres termes que la banale et inopérante condamnation.
Bonne matinée.
Je reviens sur la "valeur argent" dont je vous parlais hier, à propos du crédit pour enfant:
Ce sont les enfants des pauvres qui en pâtiront parce qu'ils seront les premiers attirés, parce qu'ils voudront avoir les mêmes droits que les gosses de riches, parce leurs parents ne pourront pas approvisionner leur compte. Le piège que tend ce gouvernement aux pauvres, c'est de leur faire croire qu'ils pourraient vivre comme des riches, pourvu qu'ils le veuillent, et surtout pourvu qu'ils travaillent. Comme les riches, vous pourrez choisir votre école (suppression de la carte scolaire), vous pourrez transmettre librement à vos enfants (suppression des droits de succession), vous pourrez devenir propriétaires (défiscalisation des intérêts des prêts immobiliers), vous pourrez gagner de l'argent (revalorisation des heures supplémentaires), vous serez protégés de l'impôt (le "bouclier fiscal"), ...
La grande imposture du gouvernement Sarkozy, c'est de laisser penser qu'il y aurait une solidarité naturelle, une harmonie sociale, une convergence d'intérêts entre les pauvres et les riches. Et puisqu'une alliance se fait toujours sur le dos de quelqu'un, en désignant un ennemi, en montrant du doigt un bouc émissaire, la droite a trouvé le ciment pour unir pauvres et riches: Les très pauvres, chômeurs de longue durée, rmistes, SDF, allocataires en tout genre, ... Durant la campagne de l'UMP, rien contre la pauvreté, rien contre le chômage de masse, mais l'insistante dénonciation de "l'assistanat".
Qu'on ne s'y trompe pas, la vraie valeur que Nicolas Sarkozy entend faire prospérer, qui transparait dans toutes les réformes envisagées, c'est la valeur argent. Son véritable projet, c'est l'américanisation de notre société. D'ailleurs, son slogan fétiche le disait fort bien: "Travailler plus pour gagner plus". On a retenu le début très moral, on a moins songé à la fin, très américaine, intéressée.
Qu'on ne se trompe pas non plus sur mes intentions. Loin de moi de vouloir dénoncer l'Amérique, civilisation qui me passionne, ou de rejeter "la société du fric". L'argent, il en faut pour vivre, notre économie en a besoin. Très peu pour moi les diatribes contre "l'argent roi" ou la "société de consommation". Non, ce qui me préoccupe, ce à quoi la gauche doit réfléchir, c'est le sens que l'on donne à une société où l'argent devient la valeur dominante, c'est l'usage et la finalité de l'argent. La négation pure et simple de la "marchandisation" du monde, telle que la pratiquent l'extrême gauche et l'altermondialisme, me semble une impasse. La social-démocratie devra d'urgence penser le rapport du socialisme à l'argent et à la finance, en d'autres termes que la banale et inopérante condamnation.
Bonne matinée.
2 Comments:
Il n’y a pas une grosse différence de richesse entre un smicard et un chômeur qui arrondit un peu ses fin de mois en travaillant au noir. Les très pauvres, les miséreux de Hugo et de Zola, on les trouve en Afrique, en France on a tendu un filet de protection qui a pour nom solidarité. Bien sûr il faut aller faire ses courses chez les hards-discounter et pas dans les boutique Fauchon du centre ville. Bien sûr il faut prendre le métro et pas les taxis. Mais depuis les trente glorieuses, on ne meurt plus de faim mais d’obésité.
Tout le monde veut de l’argent. Sarkozy n’a rien inventé. En proposant de remettre efficacement la machine économique en route, il s’est fait élire président là ou Ségolène proposait du vent blanc.
C’était facile de pointer l’injustice et le dysfonctionnement quand il était criant en 1900 cela permettait de définir le socialisme en tant que réaction à un état de fait précis. Ce dernier s’étant dilué, il n’est pas facile d’y substituer un but autre. Je crains fort que l’intuition de DSK sur le scénario noir ne soit la bonne, et que la vague Ségoléniste n’en soit que le déni. Toute chose a une fin sur cette terre, c’est ainsi...
By Anonyme, at 12:14 PM
"Tout le monde veut de l'argent. Sarkozy n'a rien inventé". Oui, bien sûr, mais le rapport à l'argent a changé. Un seul exemple: quand j'étais adolescent, dans les années 70, il n'y avait pas, chez les jeunes, dans les écoles et collèges, la préoccupation actuelle pour les "marques". Il me semble que la vanité sociale, jadis réservée à la bourgeoisie et à l'aristocratie, s'est répandue dans les milieux populaires. Un gamin d'un milieu modeste veut montrer qu'il est "quelqu'un" avec Nike ou Adidas.
By Emmanuel Mousset, at 3:14 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home