L'Aisne avec DSK

28 mai 2007

Solidarité.

Je n'ai pas encore eu le loisir de vous parler de mon café philo à Fresnoy-le-Grand, au Centre social, vendredi soir. Mais aujourd'hui tombe à pic puisque nous y avons débattu de la solidarité et que ce lundi est soi-disant "journée de la solidarité". Le public était très populaire, donc très intéressant. Généralement, les cafés philo ont plutôt un profil sociologique "classes moyennes". La parole était vive, parfois brutale, presque toujours anarchique, ce qui dérange la conception très ordonnée et maitrisée que je me fais de la réflexion, mais tant pis, et même tant mieux. Car l'important, c'est que la pensée s'exprime, y compris dans le chaos des échanges. Et puis, il y a des cohérences cachées dans les désordres apparents. L'important, c'est la confrontation des vérités, qui ne passe pas nécessairement par la courtoisie bourgeoise.

Donc nous avons débattu de solidarité. Je devrais plutôt dire: nous nous sommes débattus avec ce concept, autour précisément de la question: Qui a besoin de solidarité? Rmistes, chômeurs, enfants d'immigrés, tous ont parlé. Parler, rien que cela, dire ce qu'on pense, prouver qu'on peut penser, c'est formidable. Ce qui s'est dit? Tout ce qu'il faut dire du sujet. La solidarité, c'est d'abord l'entraide personnelle, familiale, qui pour beaucoup est essentielle, la seule vraie solidarité parce que fondée sur l'amitié ou l'amour. Puis la solidarité communautaire, parfois décriée au nom du communautarisme, mais tellement utile... et tellement pratiquée, y compris dans l'ambigüité de s'unir contre un ennemi commun. Il a bien sûr été question de la solidarité nationale, celle de l'Etat, de la société, celle dont on aimerait pouvoir se passer si on était suffisamment riche. Et puis encore cette forme détestable de solidarité qui s'appelle la pitié, la charité.

J'en suis parti heureux d'avoir fait réfléchir, en provoquant, au sens fort et vrai de ce verbe, la pensée, sans donner de leçons à personne, sans délivrer un quelconque message, sans conclure. Avec aussi la satisfaction de constater combien Sarkozy n'était pas aimé. Et pourtant, ce quartier populaire a dû, comme les autres, subir l'attrait de la droite et voter pour elle. Mais une minorité qui ne demande qu'à grandir a compris: la vérité de la droite est dans les scores gigantesques qu'elle réalise dans les beaux quartiers.

Pour finir et en parlant de la droite, j'ai écouté ce matin sur RTL, asticoté par Apathie, le ministre du Travail défendre l'indéfendable, la monstrueuse pagaille appelée "journée de la solidarité", où seulement 40% des français travaillent... sans être payés. Celle-là, il fallait l'inventer! Xavier Bertrand, le pauvre, était donc à la peine. Sa voix douce n'a pas adouci le journaliste, ni personne d'autre: un désordre est un désordre, une injustice est une injustice.

Bon après-midi.

3 Comments:

  • Cela n'a rien à voir avec le sujet mais comment peut on être le président de tous les français et animer un meeting politique au Havre pour soutenir des candidats UMP???

    By Blogger md, at 9:55 PM  

  • En s'appelant Nicolas Sarkozy

    By Anonymous Anonyme, at 10:48 PM  

  • Au moins, mes amis, avec Sarkozy, tout est clair: il est de droite, avec la droite, préoccupé de faire gagner son camp et ne se cachant pas. Il ne joue pas, ou peu, au rassembleur et ne veut pas être un arbitre. Très bien. A nous d'être aussi clair et de convaincre les français.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 5:09 PM  

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