Une politique de classe.
Bonjour à toutes et à tous.
Je n'ai écouté que les premières minutes de l'émission Le Grand Jury-RTL-Le Monde, hier soir, dont l'invité était Henri Emmanueli. J'avais du travail. Emmanueli est un camarade qui n'appartient pas à ma sensibilité. C'est un socialiste mitterrandiste qui campe sur des positions assez dures mais c'est quelqu'un que j'apprécie, qui est solide dans ses convictions. Surtout, son activité professionnelle, la banque, fait de lui un connaisseur du monde de l'économie et de la finance, ce qui n'est pas si fréquent au PS. Je l'ai peu écouté mais j'ai tout approuvé.
D'abord, Henri n'a pas caché la difficulté qui était la nôtre, et je crois qu'en politique la lucidité doit l'emporter sur le faux optimisme. La partie législative qui s'annonce ne va pas dans notre sens, c'est le moins qu'on puisse dire. Notre problème, et Emmanueli l'a très bien dit, c'est que nous ne pouvons pas repartir en campagne avec un projet, celui des présidentielles, qui a été très majoritairement rejeté par les français. Ou alors, il faut s'attendre à ce que la même cause produise le même effet, ce que les socialistes ne peuvent pas souhaiter.
En même temps, on ne peut pas en quelques jours inventer un nouveau projet. Que faire? Les français n'ont pas tout rejeté des 100 propositions du Pacte présidentiel de Ségolène Royal. Au passage, Emmanueli fait remarquer, à juste titre, que nos propositions, trop nombreuses, n'ont sans doute pas permis que se détachent quelques mesures mobilisatrices. Toujours est-il que nous n'avons guère le choix: il faut nous replier sur ce qui est défendable et capable de faire front à la déferlante sarkozyste.
Surtout, l'ancien président de l'Assemblée Nationale a judicieusement critiqué les premières décisions gouvernementales, qui installent une fiscalité favorisant la rente et l'épargne et ne contribuant pas à la croissance. Tout est là. Il faudrait une fiscalité qui soutienne le capital-risque, l'investissement productif. Or nous allons vers une politique qui s'adresse aux classes privilégiées en vue de conforter leurs privilèges, croyant ainsi que l'activité économique sur laquelle s'exerce leur influence sera relancée. C'est une vision idéologique respectable mais fausse, qui porte un nom: le libéralisme. Les classes privilégiées, comme n'importe quel groupe ou individu, défendent d'abord leurs intérêts. Sous le couvert d'une politique générale, c'est une politique de classe qui est menée et qui profitera à ceux à qui elle s'adresse.
Les socialistes, dans les quinze jours qui restent, devraient se battre sur le front de l'emploi, de la création d'emplois, thème délaissé par Sakozy durant la campagne, préférant réhabiliter la "valeur travail" et le pouvoir d'achat.
Bonne matinée.
Je n'ai écouté que les premières minutes de l'émission Le Grand Jury-RTL-Le Monde, hier soir, dont l'invité était Henri Emmanueli. J'avais du travail. Emmanueli est un camarade qui n'appartient pas à ma sensibilité. C'est un socialiste mitterrandiste qui campe sur des positions assez dures mais c'est quelqu'un que j'apprécie, qui est solide dans ses convictions. Surtout, son activité professionnelle, la banque, fait de lui un connaisseur du monde de l'économie et de la finance, ce qui n'est pas si fréquent au PS. Je l'ai peu écouté mais j'ai tout approuvé.
D'abord, Henri n'a pas caché la difficulté qui était la nôtre, et je crois qu'en politique la lucidité doit l'emporter sur le faux optimisme. La partie législative qui s'annonce ne va pas dans notre sens, c'est le moins qu'on puisse dire. Notre problème, et Emmanueli l'a très bien dit, c'est que nous ne pouvons pas repartir en campagne avec un projet, celui des présidentielles, qui a été très majoritairement rejeté par les français. Ou alors, il faut s'attendre à ce que la même cause produise le même effet, ce que les socialistes ne peuvent pas souhaiter.
En même temps, on ne peut pas en quelques jours inventer un nouveau projet. Que faire? Les français n'ont pas tout rejeté des 100 propositions du Pacte présidentiel de Ségolène Royal. Au passage, Emmanueli fait remarquer, à juste titre, que nos propositions, trop nombreuses, n'ont sans doute pas permis que se détachent quelques mesures mobilisatrices. Toujours est-il que nous n'avons guère le choix: il faut nous replier sur ce qui est défendable et capable de faire front à la déferlante sarkozyste.
Surtout, l'ancien président de l'Assemblée Nationale a judicieusement critiqué les premières décisions gouvernementales, qui installent une fiscalité favorisant la rente et l'épargne et ne contribuant pas à la croissance. Tout est là. Il faudrait une fiscalité qui soutienne le capital-risque, l'investissement productif. Or nous allons vers une politique qui s'adresse aux classes privilégiées en vue de conforter leurs privilèges, croyant ainsi que l'activité économique sur laquelle s'exerce leur influence sera relancée. C'est une vision idéologique respectable mais fausse, qui porte un nom: le libéralisme. Les classes privilégiées, comme n'importe quel groupe ou individu, défendent d'abord leurs intérêts. Sous le couvert d'une politique générale, c'est une politique de classe qui est menée et qui profitera à ceux à qui elle s'adresse.
Les socialistes, dans les quinze jours qui restent, devraient se battre sur le front de l'emploi, de la création d'emplois, thème délaissé par Sakozy durant la campagne, préférant réhabiliter la "valeur travail" et le pouvoir d'achat.
Bonne matinée.
3 Comments:
Mais tout à fait, c’est la position que j’ai développé pendant toute la campagne, le capital-risque pour l'investissement productif placé au niveau européen. pour se battre réellement sur le front de l'emploi, de la création d'emplois. Cela permet d’intégrer la France dans la mondialisation dans le cadre européen, de relancer la croissance, d’obtenir des bons emplois bien payés et au final de payer la dette. Je suis content de vous savoir défendre cette position.
Pour le PS, il faut défendre le principe d’un capital risque mixte, une part étatique, une part privée, sous une seule institution, et distribué sous la responsabilité des porteurs de projets innovants, les mieux à même de juger de la pertinence des projets et de décider de l’affectation des capitaux.
Voilà une politique réellement sociale démocrate de création de richesse. La distribution ne pose problème que quand il n’y en a pas assez de crée.
Pour les projets on discrimine fortement à la base ceux qui vont dans l’usage des énergies renouvelables, dans la limitation des gaz à effet de serre, et vers une amélioration de l’environnement. On doit favoriser ce qui va dans le bon sens par définition.
By Anonyme, at 11:11 AM
si DSK avait fait autre chose qu'attendre et espèrer la défite, on n'en serait pas là !
De toute façon sa réaction d'après 6 mai l'a atomisé, carbonisé !
By Anonyme, at 11:03 PM
A JPB: je savais bien sûr que mes propos le réjouiraient puisque le capital-risque est son dada. J'ajoute qu'Emmanueli, dans la même émissions, a regretté que l'argent parte dans les assurances-vie.
A notre anonyme: "atomisé", "carbonisé", je ne comprends pas ce langage de physicien ou de chimiste. En revanche, je sais que DSK a bien fait de se positionner au soir du 6 mai. Il ne fallait pas qu'il reste muet ou auto-satisfait après une pareille défaite. Ce n'aurait pas été digne du responsable politique qu'il est.
Quant à l'accusation d'avoir attendu ou souhaité la défaite, je la rejette sans difficulté. DSK s'est battu pour Ségolène, et si celle-ci avait gagné, celui-là serait aujourd'hui certainement ministre, et nous tous, socialistes, fort heureux de la victoire. Les différences entre socialistes n'empêchent nullement l'union, bien au contraire.
By Emmanuel Mousset, at 5:18 PM
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