Discussion à la BNP.
J'avais rendez-vous ce matin avec mon conseiller financier, à la BNP, pour ouvrir un nouveau compte. Devenu propriétaire, je dois anticiper le paiement de ma taxe foncière à l'automne et mettre un peu d'argent de côté. Il m'a proposé un CODEVI, pardon, un "compte pour le développement durable" (notre société de l'éphémère a mis le "durable" à la mode...). Mon conseiller est sympa et marrant, nous discutons très librement... argent, bien entendu, et moi politique, comme il se doit.
Je plaisante sur l' "enrichissez-vous" gouvernemental, Sarkozy reprenant dans l'esprit ce que Guizot proclamait ouvertement. Mon conseiller se demande si tel n'est pas le rêve de chacun, en premier lieu de ceux qui ne sont pas riches. Je tique légèrement: La politique actuelle, dans le but que je ne conteste pas de remettre en bonne marche l'économie, ne va-t-elle pas d'abord enrichir les riches et creuser les inégalités avec les pauvres? A quoi mon conseiller répond que les pauvres se fichent de savoir si les riches vont s'enrichir encore plus, pourvu que eux, les pauvres, y gagnent dans l'affaire un peu quelque chose (un t'chio peu, comme on dit en Picardie).
Je rétorque que les pauvres ne vont rien y gagner du tout (vous avez compris que dans notre discussion les pauvres désignent les classes populaires et moyennes tandis que les riches qualifient les classes aisées et les grandes fortunes; c'est manichéen mais très clair). Mon conseiller me dit que la suppression des droits de succession, ça lui convient, qu'il pourra ainsi transmettre tous ses biens à sa fille alors qu'actuellement il devrait en donner 60% à l'Etat (à vérifier, un conseiller financier à la BNP, ça ne doit tout de même pas gagner énormément). Et puis, il me fait remarquer, pour ne pas m'oublier, que je vais payer moins d'impôts avec les 20% de réduction fiscale sur les intérêts immobiliers.
Notre discussion s'achève cordialement sur des considérations de nature philosophique et même existentielle: Qui est riche, qui ne l'est pas? Mon salaire est un peu supérieur à la moyenne: Suis-je riche? On est toujours le riche de quelqu'un, me dit mon conseiller en me saluant. Et le pauvre d'un autre, lui dis-je en le saluant à mon tour.
Moralité politique de cette matinée à la BNP: Sarkozy a séduit une partie des classes moyennes comme il a séduit une partie des classes populaires. Et c'est pourquoi la gauche a perdu.
Bon après-midi.
Je plaisante sur l' "enrichissez-vous" gouvernemental, Sarkozy reprenant dans l'esprit ce que Guizot proclamait ouvertement. Mon conseiller se demande si tel n'est pas le rêve de chacun, en premier lieu de ceux qui ne sont pas riches. Je tique légèrement: La politique actuelle, dans le but que je ne conteste pas de remettre en bonne marche l'économie, ne va-t-elle pas d'abord enrichir les riches et creuser les inégalités avec les pauvres? A quoi mon conseiller répond que les pauvres se fichent de savoir si les riches vont s'enrichir encore plus, pourvu que eux, les pauvres, y gagnent dans l'affaire un peu quelque chose (un t'chio peu, comme on dit en Picardie).
Je rétorque que les pauvres ne vont rien y gagner du tout (vous avez compris que dans notre discussion les pauvres désignent les classes populaires et moyennes tandis que les riches qualifient les classes aisées et les grandes fortunes; c'est manichéen mais très clair). Mon conseiller me dit que la suppression des droits de succession, ça lui convient, qu'il pourra ainsi transmettre tous ses biens à sa fille alors qu'actuellement il devrait en donner 60% à l'Etat (à vérifier, un conseiller financier à la BNP, ça ne doit tout de même pas gagner énormément). Et puis, il me fait remarquer, pour ne pas m'oublier, que je vais payer moins d'impôts avec les 20% de réduction fiscale sur les intérêts immobiliers.
Notre discussion s'achève cordialement sur des considérations de nature philosophique et même existentielle: Qui est riche, qui ne l'est pas? Mon salaire est un peu supérieur à la moyenne: Suis-je riche? On est toujours le riche de quelqu'un, me dit mon conseiller en me saluant. Et le pauvre d'un autre, lui dis-je en le saluant à mon tour.
Moralité politique de cette matinée à la BNP: Sarkozy a séduit une partie des classes moyennes comme il a séduit une partie des classes populaires. Et c'est pourquoi la gauche a perdu.
Bon après-midi.
3 Comments:
Riche pauvre est alors un concept relatif, qui perd sa pertinence au fur et à mesure que l'écart se resserre. Etait riche au moyen âge celui qui mangeait à sa faim. Maintenant que les pauvres ont tendance à devenir obèse à se gaver grave, les riches savent qu'il faut rester svelte. C'est donc la culture plus que l'argent qui est devenue le critère discriminant. Et avec Internet, on peut se cultiver à loisir, une fois l'abonnement ADSL payé, on peu se cultiver à loisir. la richesse intelectuelle ne dépend que des personnes qui s'y abonnent. Voilà...
By Anonyme, at 8:39 PM
Bonsoir
Ton conseiller l'est-il vraiment? En effet comment peut-il sérieusement conseiller un client s'il n'est pas à même d'évaluer ses propres droits de succession!!
:(((
Les droits sont calculés pour le moment par tranche comme pour les impôts et la plus haute après abattement de 50 k€ et autre abattement selon la composition familiale notamment aujourd'hui est de 40% pour ce qui dépasse 1,7 M€. Je doute que même le directeur de l'agence de la BNP de St Quention ait un patrimoine si haut!
Seuls les parents au delà du 4ème degré et les concubins sont taxés à 60% après un faible abattement d'au plus 1500 €.
C'est d'ailleurs le lot d'une grande majorité de conseillers clientèle de banque et de compagnie d'assurance d'être si peu au fait de la législation et de la fiscalité par manque de formation!! Et pourtant ils sont nombreux les clients à gober leurs conseils!
Ce qui est un peu rassurant c'est que la loi sur la sécurité financière votée il y a quelques mois oblige les conseillers à définir avec les clients leur profil d'investisseur, leur profil au regard des risques et établir une analyse patrimoniale détaillée (qu'ils ne font pas d'ailleurs pour eux même). Mais seront-ils vraiment capables au regard du nombre de clients et de leurs compétences d'utiliser ses informations pour un réel conseil ? J'en doute!
En revenant sur ce que tu as noté, qui est riche, qui est pauvre? Je n'en sais rien.Il faut plutôt raisonner sur comment devenir un peu plus riche (surtout pour les classes populaires et les classes moyennes). Il existe pour qui peut épargner même peu ( l'épargne moyenne des français est tout de même de l'ordre de 17% de leurs revenus)bien des solutions pour s'enrichir un peu dès lors que les bons conseils et les bons investissements sont proposés! Ce n'est toutefois pas la politique de sarkozy qui va faciliter les choses sauf pour ceux qui ont déjà un gros patrimoine.
Michel D
By md, at 8:59 PM
Grand merci à Michel pour ses précisions éclairantes.
Quant aux conseils pour mon épargne, pas d'inquiétudes: j'ai peu à placer, donc peu à gagner... ou à perdre.
By Emmanuel Mousset, at 11:49 PM
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