Le bonheur en Europe.
Bonjour à toutes et à tous.
Je vais encore vous parler de Charlie-Hebdo, mais que voulez-vous, dans la période actuelle, c'est le journal d'opposition à la politique gouvernementale le plus intelligent que je connaisse. Et si l'on veut battre la droite, il faut savoir critiquer la gauche. C'est ce que fait Philippe Val dans son éditorial:
"Le plus stupéfiant de tout, c'est qu'on puisse encore gagner une élection présidentielle, en France, au suffrage universel, en évitant de parler profondément de la mondialisation."
Il est vrai que le phénomène politique, économique et culturel le plus lourd de conséquences ces dernières années n'a guère été évoqué pendant la campagne électorale. En 2002, la question des délocalisations avait pesé fortement, avec la phrase malheureuse et incomprise de Lionel Jospin sur "l'Etat qui ne peut pas tout". Rien de tel en 2007, alors que la mondialisation s'est accrue.
Pourtant, Val fait remarquer que la droite, à la différence de la gauche, a su apporter une réponse à la mondialisation, mais une réponse de droite, bien sûr:
"La protection sociale, le salaire minimum, la réglementation du temps de travail, le contrat à durée indéterminée, bref, tout ce qui nuit à la rentabilité, doivent être réformés dans le sens de cotisations volontaires et de gestion privée des risques."
La gauche devra sortir de la paresse intellectuelle ou de la facilité politique qui consistent simplement à refuser la mondialisation, y compris parfois sous le couvert d'une "autre" mondialisation. Ce sujet majeur et déterminant devra être d'abord abordé sous l'angle européen, car l'Europe elle aussi a été la grande absente du débat électoral:
"Un des grands travaux de la gauche (...), c'est la modernisation du rapport que le citoyen entretient avec la Nation."
Il y a là du boulot pour la gauche, lorsqu'on se souvient que Ségolène avait ressorti le drapeau tricolore et l'hymne national pendant sa campagne!
Sur l'Europe de gauche à venir, Philippe Val fait à nouveau une remarque judicieuse:
"L'Europe et son droit humaniste n'ont pas d'autre choix, pour agir sur l'avenir, que de devenir un objet de désir et de prouver au monde que leur système produit plus de bonheur que le système chinois..."
Le bonheur est une idée neuve en Europe, affirmait Saint-Just. Cette idée doit être maintenant proposée au monde. A côté du PIB, les européens devront vanter un autre PIB, le Produit Intérieur de Bonheur. Et si l'on veut donner du bonheur une définition plus concrète, je dirais que c'est la liberté. Et les chinois, entre autres, en ont bien besoin et la désirent sans nul doute.
Pourtant, y compris chez les socio-démocrates, ce n'est pas toujours ainsi que nous voyons le destin de notre continent. Les données économiques y tiennent la place principale, nous parions sur la capacité européenne à l'innovation et à la connaissance. C'est là où Philippe Val se montre pertinent, et j'ai rarement lu ou entendu cette vérité:
"Penser que l'Occident va se spécialiser dans l'excellence, la recherche, l'invention, et que l'Orient fera la manufacture, relève d'un aveuglement vaniteux. Comme si les Chinois étaient incapables d'excellence, de recherche et d'invention..."
A-t-on oublié que le Japon, dès les années 70, nous a inondé de produits audio-visuels très sophistiqués et très bon marché?
Attention: La prépondérance des valeurs dans la promotion de l'Europe n'exclut évidemment pas la performance économique. Mais la première fonde l'originalité de l'Europe et son destin dans le monde, alors que la seconde est partagée par beaucoup d'autres nations.
Bonne matinée.
PS: DSK, dans son rapport sur l'Europe, remis il y a deux ans à Romano Prodi, allait dans ce sens, une Europe des valeurs, du droit et de la civilisation.
Je vais encore vous parler de Charlie-Hebdo, mais que voulez-vous, dans la période actuelle, c'est le journal d'opposition à la politique gouvernementale le plus intelligent que je connaisse. Et si l'on veut battre la droite, il faut savoir critiquer la gauche. C'est ce que fait Philippe Val dans son éditorial:
"Le plus stupéfiant de tout, c'est qu'on puisse encore gagner une élection présidentielle, en France, au suffrage universel, en évitant de parler profondément de la mondialisation."
Il est vrai que le phénomène politique, économique et culturel le plus lourd de conséquences ces dernières années n'a guère été évoqué pendant la campagne électorale. En 2002, la question des délocalisations avait pesé fortement, avec la phrase malheureuse et incomprise de Lionel Jospin sur "l'Etat qui ne peut pas tout". Rien de tel en 2007, alors que la mondialisation s'est accrue.
Pourtant, Val fait remarquer que la droite, à la différence de la gauche, a su apporter une réponse à la mondialisation, mais une réponse de droite, bien sûr:
"La protection sociale, le salaire minimum, la réglementation du temps de travail, le contrat à durée indéterminée, bref, tout ce qui nuit à la rentabilité, doivent être réformés dans le sens de cotisations volontaires et de gestion privée des risques."
La gauche devra sortir de la paresse intellectuelle ou de la facilité politique qui consistent simplement à refuser la mondialisation, y compris parfois sous le couvert d'une "autre" mondialisation. Ce sujet majeur et déterminant devra être d'abord abordé sous l'angle européen, car l'Europe elle aussi a été la grande absente du débat électoral:
"Un des grands travaux de la gauche (...), c'est la modernisation du rapport que le citoyen entretient avec la Nation."
Il y a là du boulot pour la gauche, lorsqu'on se souvient que Ségolène avait ressorti le drapeau tricolore et l'hymne national pendant sa campagne!
Sur l'Europe de gauche à venir, Philippe Val fait à nouveau une remarque judicieuse:
"L'Europe et son droit humaniste n'ont pas d'autre choix, pour agir sur l'avenir, que de devenir un objet de désir et de prouver au monde que leur système produit plus de bonheur que le système chinois..."
Le bonheur est une idée neuve en Europe, affirmait Saint-Just. Cette idée doit être maintenant proposée au monde. A côté du PIB, les européens devront vanter un autre PIB, le Produit Intérieur de Bonheur. Et si l'on veut donner du bonheur une définition plus concrète, je dirais que c'est la liberté. Et les chinois, entre autres, en ont bien besoin et la désirent sans nul doute.
Pourtant, y compris chez les socio-démocrates, ce n'est pas toujours ainsi que nous voyons le destin de notre continent. Les données économiques y tiennent la place principale, nous parions sur la capacité européenne à l'innovation et à la connaissance. C'est là où Philippe Val se montre pertinent, et j'ai rarement lu ou entendu cette vérité:
"Penser que l'Occident va se spécialiser dans l'excellence, la recherche, l'invention, et que l'Orient fera la manufacture, relève d'un aveuglement vaniteux. Comme si les Chinois étaient incapables d'excellence, de recherche et d'invention..."
A-t-on oublié que le Japon, dès les années 70, nous a inondé de produits audio-visuels très sophistiqués et très bon marché?
Attention: La prépondérance des valeurs dans la promotion de l'Europe n'exclut évidemment pas la performance économique. Mais la première fonde l'originalité de l'Europe et son destin dans le monde, alors que la seconde est partagée par beaucoup d'autres nations.
Bonne matinée.
PS: DSK, dans son rapport sur l'Europe, remis il y a deux ans à Romano Prodi, allait dans ce sens, une Europe des valeurs, du droit et de la civilisation.
4 Comments:
Moi je veux bien critiquer la gauche et la droite, et faire gagner l’humanité. On est d’abord à lutter contre le réchauffement climatique pour notre survie. Donc disposer de solutions technologiques écolo-compatibles. Pour un fonctionnaire ou un militant sans culture technologique, c’est difficile à se représenter. Cela implique en gros au recours aux énergies renouvelables, et à laisser les autres au sein de la terre. Ne plus pomper gaz et pétrole pour le brûler soit dans les transports, soit dans les maisons ou les usines. Cela implique de passer à l’éolien de masse, au tout électrique, et au stockage transitoire sous forme hydrogène. Tout le monde suit ?
Pour y parvenir, il faut mettre en œuvre de nouvelles filières, de nouvelles usines, rationaliser toute la production dans un système mondialisé et capitalisme. On tient compte du réel, on jette rapidement Marx qui pollue inutilement les cervelles. Il faut partager et redistribuer la richesse qui continue à être crée. De bons salaires et de bons profits. Fifty-fifty, c’est la base d’une bonne négociation. On concentre tout cela à partir d’un lieu unique, Schuman-Kanfen. On ne fait pas du neuf avec du vieux, et il faut y associer tous les pays européens. Un vaste chantier donc, totalement neuf, plusieurs espaces bio-climatiques reliés en réseau par monorail bi-tube. Une nouvelle modernité, on élève les entreprises et on les nourrit comme des poulets bio à Loué. Un nouveau métier, éleveur d’entreprises. C’est là que l’on introduit l’Europe et les délocalisations et pertes d’entreprises obsolètes n’influent plus sur la croissance et le chômage, on crée plus et plus vite que ça meurt et délocalise. Oui, c’est difficile à imaginer pour un militant socialiste, il ne dispose pas des repères pour intégrer et imaginer le projet global, faut qu’il se fatigue un peu le cerveau...
Après, on se retrouvera fatalement avec une personne au pouvoir, et une autre qui prétendra incarner l’opposition et qui tentera de prendre le pouvoir à la faveur d’un vote présidentiel démocratique. Le PS sera mort et enterré depuis longtemps, mais la sociale démocratie aura dans les fait conquis les esprits. Quand les idées que l’on défend sont reprises par les autres, on a gagné et on peut aller faire du bateau.
By Anonyme, at 1:37 PM
Mais c'est quoi ce verbiage insensé de jpb.!!!Calme toi jpb parce qu'on va plus l'ouvrir ce blog
By Anonyme, at 7:11 PM
A l'attention de jpb
Sérieusement jpb fais plus court et plus synthétique. tu dois te concentrer sur un seul message. ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. or tu commences vraiment à etre gonflant.
By Anonyme, at 7:47 PM
Le destin de la social-démocratie en France passe-t-il par la disparition du PS, comme le pense JPB? Non, il faut bien partir de ce qui existe si nous voulons reconstruire la gauche. Au milieu des ruines, je vois tout de même une organisation qui a encore de très beaux restes, et c'est le PS. Donc, oui à un PS refondé, et dans son idéologie, et dans ses structures.
By Emmanuel Mousset, at 11:37 PM
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