Le pari de la liberté.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je reviens sur l'éditorial de Philippe Val dans Charlie, car ce matin, je n'avais pas terminé de commenter. Vous l'avez compris, pour Val, et je vous en avais déjà parlé à l'occasion d'un autre édito, la valeur fondatrice de la gauche, je dirais plutôt la valeur refondatrice, c'est la liberté (alors que la gauche traditionnelle met en avant l'égalité et concède la défense de la liberté à la droite, "monde libre", "école libre", "liberté économique", etc). Ce matin, j'évoquais donc le bonheur de la liberté, en Europe et dans la perspective de la mondialisation. Je poursuis et vous cite de nouveau Val:
"Qu'est-ce que la gauche aujourd'hui: (...) c'est ce qui propose que le temps d'efforts consacrés à l'obtention du minimum vital- santé, éducation, logement décent, nourriture de base- soit le plus réduit possible dans une vie humaine. Ensuite, on a la liberté de faire et de devenir ce qu'il y a de plus conforme à nos désirs individuels. La gauche doit faire le pari de la liberté pour s'appeler encore la gauche."
A l'inverse, "la droite ne fait pas le pari de la liberté, mais de la contraite" (là, je suis moins en phase avec Val, mais j'y reviendrai un autre jour: la droite a gagné parce qu'elle s'est faite la championne de la liberté, mais d'une liberté limitée et apparente, et ici je retrouve Val). Le "travailler plus pour gagner plus", c'est une fausse liberté, celle de demander des heures supplémentaires que seul le patron a le pouvoir de vous attribuer, et c'est une vraie contrainte parce que "ce qui est vendu par le salarié, c'est du temps de vie". On a certes un peu plus d'argent, en supposant faire partie des chanceux qui ont obtenu des heures sup, mais on a du temps en moins.
A ceux qui critiquaient les 35 heures en me disant: le temps libre, c'est bien joli, mais j'en fais quoi si je n'ai pas les moyens (en supposant là aussi qu'il faille des "moyens" pour faire quelque chose et occuper son temps libre), je leur réponds aujourd'hui: qu'allez-vous faire de vos moyens (le gain financier du travail supplémentaire) si le temps vous est compté, c'est le cas de le dire, si la liberté vous manque? Il est intéressant de souligner que l'analyse de Philippe Val se rapproche de celle de Karl Marx dans sa théorie de l'exploitation: une partie du travail salarié est contraint et sa rémunération est "volée" (c'est la thèse sur l'origine de la plus-value).
Bonne nuit.
Je reviens sur l'éditorial de Philippe Val dans Charlie, car ce matin, je n'avais pas terminé de commenter. Vous l'avez compris, pour Val, et je vous en avais déjà parlé à l'occasion d'un autre édito, la valeur fondatrice de la gauche, je dirais plutôt la valeur refondatrice, c'est la liberté (alors que la gauche traditionnelle met en avant l'égalité et concède la défense de la liberté à la droite, "monde libre", "école libre", "liberté économique", etc). Ce matin, j'évoquais donc le bonheur de la liberté, en Europe et dans la perspective de la mondialisation. Je poursuis et vous cite de nouveau Val:
"Qu'est-ce que la gauche aujourd'hui: (...) c'est ce qui propose que le temps d'efforts consacrés à l'obtention du minimum vital- santé, éducation, logement décent, nourriture de base- soit le plus réduit possible dans une vie humaine. Ensuite, on a la liberté de faire et de devenir ce qu'il y a de plus conforme à nos désirs individuels. La gauche doit faire le pari de la liberté pour s'appeler encore la gauche."
A l'inverse, "la droite ne fait pas le pari de la liberté, mais de la contraite" (là, je suis moins en phase avec Val, mais j'y reviendrai un autre jour: la droite a gagné parce qu'elle s'est faite la championne de la liberté, mais d'une liberté limitée et apparente, et ici je retrouve Val). Le "travailler plus pour gagner plus", c'est une fausse liberté, celle de demander des heures supplémentaires que seul le patron a le pouvoir de vous attribuer, et c'est une vraie contrainte parce que "ce qui est vendu par le salarié, c'est du temps de vie". On a certes un peu plus d'argent, en supposant faire partie des chanceux qui ont obtenu des heures sup, mais on a du temps en moins.
A ceux qui critiquaient les 35 heures en me disant: le temps libre, c'est bien joli, mais j'en fais quoi si je n'ai pas les moyens (en supposant là aussi qu'il faille des "moyens" pour faire quelque chose et occuper son temps libre), je leur réponds aujourd'hui: qu'allez-vous faire de vos moyens (le gain financier du travail supplémentaire) si le temps vous est compté, c'est le cas de le dire, si la liberté vous manque? Il est intéressant de souligner que l'analyse de Philippe Val se rapproche de celle de Karl Marx dans sa théorie de l'exploitation: une partie du travail salarié est contraint et sa rémunération est "volée" (c'est la thèse sur l'origine de la plus-value).
Bonne nuit.
3 Comments:
On pose un mot à priori et on l’appelle “la gauche”, ensuite on essaie du lui donner du sens. C’est donc une construction, puis on essaie de lui donner vie dans le réel. C’est donc un procédé intellectuel qui fonde une action politique. Tu me dis si je me trompe ou si j’interprète mal.
Donc la liberté serait l’acte fondateur. Si on rajoute égalité et fraternité, on obtient la devise du peuple français. Or le peuple français est composé de la droite, du centre et de la gauche, tout l’hémicycle. On ne peux pas s’approprier un bien commun.
Hier, tu faisais remarquer qu’il n’y a plus que des riches, et des plus riches en France. A force de labeur et d’éducation la France est devenu un pays riche. Il n’est qu’à faire une petite promenade en T.G.V. pour s’en convaincre. Des champs immenses, des usines et des supermarchés regorgeant de biens partout que le bon peuple fréquente régulièrement avec plein de voitures embouteillant un réseau macadamisé. Évidement il reste à la marge quelques SDF et miséreux. Mais le curseur s’est largement déplacé vers la droite, car pour toucher le RMI il faut disposer d’un RIB. C’est quand même plus agréable d’être riche que pauvre.
La liberté, c’est de faire selon son désir en minimisant la contrainte. Au final, c’est trouver du bonheur à améliorer les choses. Consommer pour consommer n’est pas libérateur. Le temps libre est donc du temps de réflexion, donc de travail. Ce n’est qu’un paradoxe apparent, car le travail productif est depuis quelques temps assumé d’une façon mécanique et informatique, assumé par des moyens purement mécaniques et matériels, d’où l’homme s’est extrait. Karl Marx n’était ni un inventeur ni un chef d’entreprise, il n’a pa pu théoriser une évolution de la société. Et ceux qui l’ont cru, en se définissant à gauche, se sont plantés inévitablement.
Il reste bien sûr les Chinois et leur petites mains habiles. Mais dès qu’il pourront acheter des usines automatisées car par effet de masse les prix chutent pour le matériel productif, ce peuple curieux viendra en France faire du tourisme. Préparons nous à les accueillir.
By Anonyme, at 7:52 AM
1)Puisque tu connais JPB dis lui de répondre aux commentaires que je vois sur sa prose.
2)Et , ce qui n'a rien a voir,tu pourrais répondre aux commentaires que je viens de lire sur ton article"bouc émissaire" tout à fait par hasard ,mais que je trouve assez pertinents.
By Anonyme, at 1:58 PM
- Je ne connais pas personnellement jpb, qui est libre d'écrire comme il l'entend, y compris lorsque ses longs développements se retourne contre lui, en matière d'efficacité de l'argumentation.
- Je n'avais pas vu les commentaires indiqués, car ils ont dû être postés il y a peu de temps. Mais je leur réponds de ce pas, comme j'essaie de le faire à chaque fois qu'un message appelle une réponse.
By Emmanuel Mousset, at 12:16 AM
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