Questions sur la consommation.
Je suis allé hier soir à Château-Thierry animer un café philo sur le thème: faut-il lutter contre la société de consommation? Nous n'étions qu'une petite dizaine autour d'une table du Café de la Fausse Marne. Plus de 200 km pour un public si restreint... Un socialiste, une écolo, un baba cool et quelques habitués... Mais peu importe, nous avons discuté, échangé, polémiqué, c'est ce qui compte. Les grandes idées, les mouvements historiques sont partis de cénacles réduits pour se répandre dans toute la société! J'aime ces assemblées de citoyens, aussi minuscules soient-elles, car elles sont le sel de la démocratie, qui en a bien besoin.
Donc nous avons débattu de la société de consommation. Je vous livre en vrac quelques réflexions qui vous inspireront, j'espère, dans l'après-midi:
La consommation n'a-t-elle pas toujours existé, depuis que l'homme a des besoins à satisfaire et des objets qu'il convoite? Cependant, c'est dans la France des années 1960, à la suite de la société américaine au début du siècle, que se met en place un véritable système de consommation. Va-t-il émanciper les individus, en leur accordant ce qu'ils désirent, ou bien les aliéner en leur faisant miroiter des biens inaccessibles?
L'hypermarché est le temple de la société de consommation, à laquelle les masses laborieuses, le samedi après-midi notamment, vouent un culte impressionnant, qui dépasse la simple utilité. Les caddies regorgent d'objets et de victuailles, les badauds parcourent les galeries marchandes comme les salles d'un musée ou la nef d'une cathédrale. La consommation ne serait-elle pas devenue l'idéal de vie des plus pauvres?
A l'inverse, bobos et bourgeois prônent la décroissance, la frugalité parce qu'ils jouissent de la richesse culturelle qui leur permet de voir les choses ainsi. Ce qui ne les empêche pas d'emmener leurs enfants chez Mac Donald... en véhicule 4/4! Allons plus loin: est-il révolutionnaire ou réactionnaire, passéiste, rétrograde de critiquer la société de consommation?
Vivre à crédit, c'est détestable ou formidable? On peut s'acheter ce qu'on n'aurait jamais eu sans le crédit, mais au prix d'un long endettement, à la merci d'un accident déstabilisant le budget et l'existence, en payant des intérêts qui sont peut-être une forme moderne d'exploitation. Mais peut-on se passer de la petite carte, comme de l'automobile ou de la télévision, autres symboles de la société de consommation?
D'autres pensées ont été émises, dont la liste serait trop longue à évoquer. Beaucoup plus de questions que de réponses, des réflexions qui se contredisent, voilà ce qu'est un café philo réussi, mais qu'il faut vivre pour le comprendre. Pour ma part, j'aime la société de consommation et je suis persuadé que ses défauts sont largement rachetés par ses avantages. Le monde entier n'en rêve-t-il pas quand il n'en bénéficie pas? Elle représente un incontestable progrès matériel (l'homme est plus riche) et moral (l'homme est plus libre) de l'humanité. Mais ses bienfaits sont aussi des pièges, ses vertus contiennent des vices, elle a les défauts de ses qualités. La consommation est merveilleuse et insatisfaite, elle génère des rêves et des frustrations, elle nous libére mais nous entraine dans une course sans fin, elle est exaltante et épuisante.
Je vais vous donner mon avis et un conseil: il faut se réjouir de vivre dans la société de consommation et ne pas entrer dans ses jeux dangereux, il faut en profiter et éviter qu'elle ne profite de nous, il faut la défendre et savoir s'en passer, comme les sages stoïciens au sein de l'Empire romain.
Bon après-midi.
Donc nous avons débattu de la société de consommation. Je vous livre en vrac quelques réflexions qui vous inspireront, j'espère, dans l'après-midi:
La consommation n'a-t-elle pas toujours existé, depuis que l'homme a des besoins à satisfaire et des objets qu'il convoite? Cependant, c'est dans la France des années 1960, à la suite de la société américaine au début du siècle, que se met en place un véritable système de consommation. Va-t-il émanciper les individus, en leur accordant ce qu'ils désirent, ou bien les aliéner en leur faisant miroiter des biens inaccessibles?
L'hypermarché est le temple de la société de consommation, à laquelle les masses laborieuses, le samedi après-midi notamment, vouent un culte impressionnant, qui dépasse la simple utilité. Les caddies regorgent d'objets et de victuailles, les badauds parcourent les galeries marchandes comme les salles d'un musée ou la nef d'une cathédrale. La consommation ne serait-elle pas devenue l'idéal de vie des plus pauvres?
A l'inverse, bobos et bourgeois prônent la décroissance, la frugalité parce qu'ils jouissent de la richesse culturelle qui leur permet de voir les choses ainsi. Ce qui ne les empêche pas d'emmener leurs enfants chez Mac Donald... en véhicule 4/4! Allons plus loin: est-il révolutionnaire ou réactionnaire, passéiste, rétrograde de critiquer la société de consommation?
Vivre à crédit, c'est détestable ou formidable? On peut s'acheter ce qu'on n'aurait jamais eu sans le crédit, mais au prix d'un long endettement, à la merci d'un accident déstabilisant le budget et l'existence, en payant des intérêts qui sont peut-être une forme moderne d'exploitation. Mais peut-on se passer de la petite carte, comme de l'automobile ou de la télévision, autres symboles de la société de consommation?
D'autres pensées ont été émises, dont la liste serait trop longue à évoquer. Beaucoup plus de questions que de réponses, des réflexions qui se contredisent, voilà ce qu'est un café philo réussi, mais qu'il faut vivre pour le comprendre. Pour ma part, j'aime la société de consommation et je suis persuadé que ses défauts sont largement rachetés par ses avantages. Le monde entier n'en rêve-t-il pas quand il n'en bénéficie pas? Elle représente un incontestable progrès matériel (l'homme est plus riche) et moral (l'homme est plus libre) de l'humanité. Mais ses bienfaits sont aussi des pièges, ses vertus contiennent des vices, elle a les défauts de ses qualités. La consommation est merveilleuse et insatisfaite, elle génère des rêves et des frustrations, elle nous libére mais nous entraine dans une course sans fin, elle est exaltante et épuisante.
Je vais vous donner mon avis et un conseil: il faut se réjouir de vivre dans la société de consommation et ne pas entrer dans ses jeux dangereux, il faut en profiter et éviter qu'elle ne profite de nous, il faut la défendre et savoir s'en passer, comme les sages stoïciens au sein de l'Empire romain.
Bon après-midi.
4 Comments:
Tout à fait Emmanuel, il ne faut acheter que ce dont on a besoin. Bien lire les étiquettes, fuir la bouffe industrielle, le sucre et la graisse. Garder du recul et un esprit critique, et aller se promener dans la nature. C’est gratuit, et l’air est plus pur que dans les supermarchés. Deviendrais-tu sage ? ;-)
By Anonyme, at 2:47 PM
ton avis m'interpelle! je ne trouve pas la consommation merveilleuse! ce qui est merveilleux c'est la production ,la réalisation, la création! La consommation est trop frustante et envahissante! tout est fait pour encourager à consommer même ce qui est totalement inutile! derrière les bienfaits que tu évoques se cachent en effet bien des vices et des frustrations. et je ne crois pas que les bienfaits compensent les inconvénients! la consommation met l'homme en situation d'attente : il n'aspire qu'à une chose acquérir ce qu'il n'a pas! où est la relation entre les hommes avec le net et les portables? où sont les soirées conviviales d'antan avec la télé qui nous façonne nos idées à l'image des dirigeants? où est notre libre arbitre? la société de consommation tue l'entraide et la solidarité! Elle fabrique des obèses, des dépressifs, des ramollis du cerveau!!
Pour satisfaire son "besoin" de consommer l'homme gaspille et s'endette pour acquérir du superflu! personnellement je n'ai pas ton optimisme!
bonne soirée
MD
By md, at 10:41 PM
J'adore les super et les hypermarchés, on ny croise jamais d'élus (ni socialistes ni autres, ils préfèrent tracter sur les marchés)
mon café philo hype porte l'enseigne "rendez vous chez platon", c'est le titre d'un bouquin de vulgarisation niveau lycée modifié carte scolaire new look; pour une modique consommation, on peut y tuer le temps.
By Anonyme, at 10:03 PM
Certes, la société de consommation a ses attraits, mais cela est fort égoïste d'en profiter, sachant que tout acte de consommation POLLUE : vous n'avez pas évoqué la dimension polluante de l'achat, ce qui est fort dommage car là se trouve le danger pour nos descendants et leur planète.
si vous avez à rétorquer : gurkastar11@hotmail.fr
au plaisir d'échanger,
avec tout mon "urbanité" comme disait Diderot
Marie
By Anonyme, at 12:39 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home