L'Aisne avec DSK

29 juillet 2007

35h à l'hôpital.

Toujours à ma lecture de Charlie, j'en arrive, page six, à la rubrique de Patrick Pelloux, médecin urgentiste, dont j'apprécie la rubrique hebdomadaire. Et j'en profite pour préciser mon point de vue, développé ces dernières heures, sur les classes sociales, afin d'éviter tout malentendu: si je crois que l'appartenance sociale conditionne la conscience individuelle, je ne prétends pas que nous soyons entièrement déterminés par notre milieu social. La plupart des médecins votent à droite, ce qui n'empêche pas certains, comme Patrick Pelloux, d'être de gauche.

Je m'attarde cet après-midi sur l'article de Pelloux parce qu'il aborde un sujet, les 35 heures à l'hôpital, à propos duquel j'entends beaucoup de bêtises: les 35 heures étaient inapplicables dans les hôpitaux, cette réforme a désorganisé le travail des personnels, ceux-ci ont désormais beaucoup plus de travail et de stress, ce n'était vraiment pas une priorité, etc. Patrick Pelloux connaît bien ce sujet, c'est pourquoi il est utile de l'écouter, pour faire tomber bien des préjugés:

"Avec l'application de la RTT, c'est une révolution culturelle qui a commencé dans les hôpitaux: on rattrapait un retard social qui s'était accumulé pendant des années, on revalorisait le travail de nuit et on s'interrogeait sur l'importance de l'organisation du temps de travail médical (...) S'il y a un secteur où l'aménagement du temps de travail est indispensable, c'est bien l'hôpital."

Pour mettre en place cette RTT injustement décriée, les socialistes ont inventé les comptes épargne-temps. Un rapport vient de sortir à ce sujet, c'est édifiant: 2,2 millions de journées ont été accumulées sur ces comptes épargne-temps, ce qui équivaut à 4800 emplois de médecins et à 534 millions d'euros qui sont dus au personnel

Pelloux signale aussi quelque choGrasse que j'ignorais, une directive européenne de 1993, modifiée en 2000, qui impose une baisse et un aménagement du temps de travail des médecins. Sa conclusion est imparable:

"La droite a désigné les 35 heures comme le coupable de tous les maux, alors que ce sont les budgets des hôpitaux qui n'ont pas suivi. Et c'est tout le système hospitalier qui a été déstabilisé."

Je vous recommande cet article, court et précis, qui en dit plus long que bien des rapports volumineux et laborieux.

Alors, camarade médecin, encore un effort pour être de gauche!


A plus tard.