L'Aisne avec DSK

29 juillet 2007

Liberté-liberté-liberté.

Je doutais ce matin du souci d'égalité de la droite, dans mon billet "Grève minimum", comme j'en doutais il y a quelques jours, dans un autre billet, "La droite profonde". Je ne polémique pas, je lis et je constate. Justement, en cette fin de matinée, parcourant Charlie-Hebdo de la semaine, je tombe page trois sur l'article d'Anne-Sophie Mercier, qui va dans mon sens. Elle rapporte une phrase de Nicolas Sarkozy dans son ouvrage "Libre", paru en 2006:

"La République, ce n'est pas l'égalité, c'est l'équité." Ah bon? Et la devise sur les murs des écoles, des mairies et des palais officiels de la République?

Le même Sarkozy, dans son discours au congrès de l'UMP du Bourget, le 28 novembre 2004, a confirmé son rejet de l'égalité:

"Le nivellement, l'assistanat, l'égalitarisme, ne font pas partie de notre corpus de valeurs." Au moins, c'est clair et net. Avec une petite pudeur tout de même: n'osant pas accabler directement l'égalité, qui fait tout de même partie des Droits de l'Homme, la droite s'en prend à l'égalitarisme.

Anne-Sophie Mercier récuse intelligemment tous ces propos:

"(...) ce qui est grave, c'est que ce discours ait fini par acquérir la force de l'évidence pour une majorité de l'opinion. Car enfin, les inégalités de revenus sont-elles, dans notre pays, étroitement corrélées aux heures passées à travailler? Difficile, sans rire, d'affirmer pareille contre-vérité. Difficile aussi de fustiger l'égalitarisme dans un pays où les inégalités n'ont cessé de se développer depuis presque vingt ans. Les inégalités de revenu ont baissé jusqu'en 1990 et ont recommencé à croître depuis. Quant aux inégalités de patrimoine, elles n'ont, elles aussi, pas cessé de se creuser. "

Anne-Sophie termine en soulignant qu'en France, les deux moyens de s'élever socialement, le patrimoine et la culture, s'acquièrent généralement par héritage.

Je crois avoir compris quelque chose. Sarkozy, qui est plein d'idées, nous prépare une nouvelle devise "républicaine": liberté-liberté-liberté, laissant l'égalité et la fraternité à la gauche.

Bon après-midi.