Paquet mal ficelé.
Bonjour à toutes et à tous.
Le Sénat a adopté dans la nuit de vendredi à samedi le "paquet fiscal" du gouvernement. Je remarque que la sage assemblée se rapproche ces dernières années d'un vrai parlement avec débats contradictoires et passionnés. Après tout, ne peut-on pas concilier sagesse et passion? Autour du "paquet fiscal", les interventions des sénateurs laissent même entrevoir une opposition ... de droite à la droite. J'exagère, c'est vrai, mais la remarque n'est pas totalement fausse, si j'en crois que le compte-rendu du Monde du 27 juillet:
"Le président de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, exprime quant à lui des doutes sérieux sur la "soutenabilité" des objectifs de ce projet de loi (...) Le sénateur (UC-UDF) de la Mayenne se dit réservé sur l'efficacité de ces mesures, dont il n'est pas certain qu'elles contribueronnt à doper la croissance (...) M. Arthuis n'est pas convaincu que les avantages fiscaux accordés par ce projet de loi aux catégories supérieures seront réinjectés dans le circuit économique et favoriseront les créations d'emplois."
Je cite maintenant Jean Arthuis directement:
"Je persiste à penser que quelques-unes de ces mesures sont peut-être coûteuses par rapport à ce qu'on peut en attendre."
Oh, ce n'est pas une déclaration de guerre, ni même une esquisse de divorce. C'est modéré, centriste, sage, sénatorial, mais c'est un doute, une inquiétude sur les résultats de ce "paquet fiscal". Et il y a de quoi. Rappelons les chiffres, tel que Philippe Mariani, rapporteur du projet, UMP, les a présentés: si l'on veut l'équilibre des finances publiques, il faudra une croissance de 2,5% et 85 milliards d'économies, pour un projet qui coûtera 13,8 milliards.
Bon dimanche.
Le Sénat a adopté dans la nuit de vendredi à samedi le "paquet fiscal" du gouvernement. Je remarque que la sage assemblée se rapproche ces dernières années d'un vrai parlement avec débats contradictoires et passionnés. Après tout, ne peut-on pas concilier sagesse et passion? Autour du "paquet fiscal", les interventions des sénateurs laissent même entrevoir une opposition ... de droite à la droite. J'exagère, c'est vrai, mais la remarque n'est pas totalement fausse, si j'en crois que le compte-rendu du Monde du 27 juillet:
"Le président de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, exprime quant à lui des doutes sérieux sur la "soutenabilité" des objectifs de ce projet de loi (...) Le sénateur (UC-UDF) de la Mayenne se dit réservé sur l'efficacité de ces mesures, dont il n'est pas certain qu'elles contribueronnt à doper la croissance (...) M. Arthuis n'est pas convaincu que les avantages fiscaux accordés par ce projet de loi aux catégories supérieures seront réinjectés dans le circuit économique et favoriseront les créations d'emplois."
Je cite maintenant Jean Arthuis directement:
"Je persiste à penser que quelques-unes de ces mesures sont peut-être coûteuses par rapport à ce qu'on peut en attendre."
Oh, ce n'est pas une déclaration de guerre, ni même une esquisse de divorce. C'est modéré, centriste, sage, sénatorial, mais c'est un doute, une inquiétude sur les résultats de ce "paquet fiscal". Et il y a de quoi. Rappelons les chiffres, tel que Philippe Mariani, rapporteur du projet, UMP, les a présentés: si l'on veut l'équilibre des finances publiques, il faudra une croissance de 2,5% et 85 milliards d'économies, pour un projet qui coûtera 13,8 milliards.
Bon dimanche.
posted by Emmanuel Mousset at
8:33 AM
4 Comments:
« Tout électorat se constitue à partir d'une base sociale » mais c'est un bel exemple de pétition de principe... du Karl Marx pur jus sans doute ?
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jpbb, at 9:56 AM
Pas du tout, c'est un constat que confirment banalement les sciences politiques, la sociologie, la statistique et le bon sens. Karl Marx n'a rien à voir là dedans (ou peu) car il ne s'intéressait pas vraiment aux études d'opinions dans une Europe où le suffrage universel n'était pas très répandu.
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Emmanuel Mousset, at 10:18 AM
le paquet fiscal conforte ma pensée. aux mauvais maux , mauvais remédes. effectivement je parle de reméde comme d'une potion magique: dans la proposition de loi fiscale les mots magiques sont lancés ( abolillition droits de succession, exo de charges sur heures sup, chiffre de 50% de réduction pour gros revenus) . mais à qui profite le crime ? à personne. peu de français sont concernés par droit de succession ( d'autant que la loi protége principalement le conjoint survivant qui était déjà préalablement trés protégé . cela me parait normal car l'ancienne loi pesait sur le veuf ou la veuve comme une double imposition , une double peine), exo charge sociale sur heure sup , pas clair et pas vraiment voté; paquet cadeau fiscal : pensez vous réellement que les vrais détenteurs d'argent aient attendu cette réforme ? à grand renfort d'avocats d'affaire, ils ont déjà plié bagage vers les paradis fiscaux.... premiére erreur de notre hyper actif président qui baigne dans l'utopie!!!! et énorme naïveté des détracteurs qui , à mon avis , ont d'autre sujet de discussion.
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Anonyme, at 11:05 AM
Nicolas Sarkozy, c'est Harry Potter au pays de la fiscalité, de la poudre de Perlin-Pinpin plein les yeux!
Plus sérieusement, je pose la question suivante par rapport au dernier commentaire:
Si le "paquet fiscal" ne sert pas aux pauvres et aux classes moyennes qui sont déjà exonérés, si ce même "paquet fiscal" ne sert pas aux riches qui ont déjà protégé leur argent, à qui sert-il?
Profitez de ce dimanche un peu gris sur Saint-Quentin pour m'apporter une réponse. J'ai tout de même ma petite idée.
Dernière chose: la fiscalité est un vrai "sujet de discussion" politique, que je souhaite voir abordé régulièrement sur ce blog, par plus compétent que moi, et si possible socialiste.
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Emmanuel Mousset, at 2:33 PM
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