Grève minimum..
Sur le service minimum en cas de grève, le ministre du travail Xavier Bertrand semble flottant. C'est surtout l'obligation de se déclarer gréviste deux jours avant de faire grève qui suscite la colère des syndicats. Un jour le ministre sous-entend qu'un salarié pourra changer d'avis au dernier moment, faire grève alors qu'il n'y songeait pas, sans subir de sanction. Un autre jour, il affirme que les sanctions tomberont pour tout gréviste non déclaré. Un jour il n'exclut pas d'étendre ce dispositif à l'Education Nationale, un autre jour qu'il n'en est pas question.
Un ministre peu sûr de lui? Peut-être, mais surtout, pour le voir agir dans ma ville où il est maire-adjoint, un homme habile et souple en matière de convictions. Le double langage permet dans une négociation d'amadouer un temps les interlocuteurs. Et puis, Bertrand est un homme de pouvoir qui sait que la règle d'or est de toujours parler comme le pouvoir. Fillion a songé tout haut à appliquer le service minimum à l'Education, Bertrand a suivi. Darcos, sur ordre de Sarkozy qui, pas bête, a compris qu'il était inutile de se mettre les enseignants sur le dos, a exclu l'imprudente suggestion du premier ministre, Bertrand a suivi.
Je ne redirai pas tout le mal que je pense de cette tentative de restreindre la capacité de faire grève, je pointerai seulement deux anomalies:
1- Pourquoi demander au seul gréviste de se déclarer gréviste? Par souci d'égalité, et pour une pleine efficacité dans la mise en place du service minimum,, je demande au ministre du travail de faire remplir à tous les salariés, sans distinction, un même formulaire de déclaration de grève ou de non grève.
2- Dans la suite de mon raisonnement (où je fais l'effort, remarquez-le, d'admettre le projet du gouvernement, quand le vin est tiré, il faut le boire), pourquoi ne sanctionner que les salariés qui feront grève sans avoir prévenu? Par souci d'égalité et afin de ne pas encourager à fausser les prévisions, je demande au ministre du travail de sanctionner aussi les salariés qui, ayant signé leur intention de faire grève, ne l'auraient pas honoré en se désistant le jour-même.
Je ne douterais pas d'être entendu si je n'avais pas un petit doute sur le souci d'égalité de la droite (voir mon billet d'il y a quelques jours sur les propos de Serge Dassault) et sur sa véritable intention (installer un service minimum à partir de statistiques fiables ou restreindre au minimum les grèves, sans s'interroger sur la question de leur bien fondé). Le mot d'ordre de la droite, ce n'est pas service minimum mais grève minimum.
Bonne matinée.
Un ministre peu sûr de lui? Peut-être, mais surtout, pour le voir agir dans ma ville où il est maire-adjoint, un homme habile et souple en matière de convictions. Le double langage permet dans une négociation d'amadouer un temps les interlocuteurs. Et puis, Bertrand est un homme de pouvoir qui sait que la règle d'or est de toujours parler comme le pouvoir. Fillion a songé tout haut à appliquer le service minimum à l'Education, Bertrand a suivi. Darcos, sur ordre de Sarkozy qui, pas bête, a compris qu'il était inutile de se mettre les enseignants sur le dos, a exclu l'imprudente suggestion du premier ministre, Bertrand a suivi.
Je ne redirai pas tout le mal que je pense de cette tentative de restreindre la capacité de faire grève, je pointerai seulement deux anomalies:
1- Pourquoi demander au seul gréviste de se déclarer gréviste? Par souci d'égalité, et pour une pleine efficacité dans la mise en place du service minimum,, je demande au ministre du travail de faire remplir à tous les salariés, sans distinction, un même formulaire de déclaration de grève ou de non grève.
2- Dans la suite de mon raisonnement (où je fais l'effort, remarquez-le, d'admettre le projet du gouvernement, quand le vin est tiré, il faut le boire), pourquoi ne sanctionner que les salariés qui feront grève sans avoir prévenu? Par souci d'égalité et afin de ne pas encourager à fausser les prévisions, je demande au ministre du travail de sanctionner aussi les salariés qui, ayant signé leur intention de faire grève, ne l'auraient pas honoré en se désistant le jour-même.
Je ne douterais pas d'être entendu si je n'avais pas un petit doute sur le souci d'égalité de la droite (voir mon billet d'il y a quelques jours sur les propos de Serge Dassault) et sur sa véritable intention (installer un service minimum à partir de statistiques fiables ou restreindre au minimum les grèves, sans s'interroger sur la question de leur bien fondé). Le mot d'ordre de la droite, ce n'est pas service minimum mais grève minimum.
Bonne matinée.
2 Comments:
la gréve avec service minimum n'est pas une gréve. bientôt nous allons demander une gréve autorisée comme aus usa où des gugus font des rondes avec des pancartes car la loi leur octroie tant de m ². on dépasse de 3 pas on va en tole et on est fiché ad vitam eternam. une simple observation si il y avait en france de vrais syndicats un service syndical serait assuré: organisation de garderie d'enfants, service logistique efficace....mettre le gouvernement devant ses responsabilités mais ne pas prendre les autres en otage. la véritable réforme du droit de gréve est peut être une gréve intelligente stratégique
By Anonyme, at 10:47 AM
- Une grève qui ne gêne personne, à laquelle on ne fait pas attention, qui n'existe quasiment pas, ce n'est évidemment pas une grève, mais c'est ce dont rêve la droite et le ministre du travail, une grève qui n'en serait pas une (et qui finirait par disparaitre).
- Il y a en France de "vrais syndicats", mais ils n'ont pas assez d'adhérents. C'est de la responsabilité individuelle de chacun d'adhérer au syndicat de son choix. Des syndiqués plus nombreux feront des syndicats plus puissants et mieux organisés.
- J'ai déjà eu l'occasion de récuser l'expression "prise d'otages", qui relève du grand banditisme, pour désigner les grèves dans le transport. Comme tout le monde, je suis mécontent quand je ne peux pas circuler. Cela ne m'autorise pas à traiter les cheminots de "preneurs d'otages", comme ne se gêne pas de le faire Sarkozy, sans que personne ne s'en indigne...
- La grève est un ultime recours par lequel il serait préférable de ne pas passer, puisqu'il prouve un échec du dialogue social. Je suis plutôt demandeur de négociations intelligentes.
By Emmanuel Mousset, at 2:22 PM
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