L'Aisne avec DSK

07 juillet 2007

Des choses et d'autres.

Bonjour à toutes et à tous.

- Le CNE, Contrat Nouvelle Ebauche, a été condamné par un tribunal comme contraire aux règles internationales du travail. Tant mieux. Il faut en finir avec ce contrat qui impose aux salariés deux années "à l'essai" où il peut être licencié sans justification. Le CNE aurait dû être englouti avec le CPE.

- Depuis le 1er juillet, le marché de l'énergie a été libéralisé pour les particuliers, après les entreprises. Certains se réjouissent en expliquant que les prix du gaz et de l'électricité vont nécessairement baisser, parce que c'est la loi de la concurrence. D'autres se désolent en démontrant que les tarifs vont augmenter pour les personnes comme ils ont augmenté pour les entreprises, parce que c'est la loi du profit. Moi, je n'en sais rien. Peut-être que les prix vont augmenter à certains moments et baisser à d'autres, parce que c'est la loi de la concurrence et du profit.

Mais ce que je sais, c'est que cette libéralisation a été prévue de longue date, qu'elle figure dans les traités européens que les socialistes ont signés ou soutenus, que la construction de l'Europe s'est donnée pour objectif, louable, de former un grand marché intérieur. Alors, je ne vois pas pourquoi je critiquerais cette libéralisation. La vraie question, c'est de s'interroger sur les modalités et le calendrier de la libéralisation et, pour un socialiste, de réfléchir à ce que seraient de puissants services publics européens.

- Il n'y aura plus de grâce présidentielle le 14 juillet. Très bien. Ce résidu régalien devait disparaître, comme l'amnistie après l'élection. On me dit que cette mesure permettait de "désengorger" les prisons. Ca ne veut rien dire. Si les prisons sont trop petites, qu'on en construisent de plus grandes. Si on ne le peut pas, qu'on envoie moins de monde en prison, qu'on trouve des sanctions alternatives, ce qui serait une excellente idée. Mais qu'on ne libère pas, au bon plaisir du président, ceux qui ont été condamnés par la Justice à effectuer une peine.

- Ce mercredi à Noyon, j'ai déjeuner dans un kebab et fait quelque chose de pas très bien: écouter les conversations de la table d'à côté, 5 ou 6 femmes parlant de leur vie, de leurs amours, de leur travail, de leurs enfants, de leurs loisirs, de leurs temps libre, etc. J'invite les responsables politiques et mes camarades socialistes en quête de refondation à imiter mon impolitesse. Les désirs qui s'exprimaient dans ces échanges avaient valeur de revendications politiques, pourvu qu'on sache les interpréter et les reformuler. Je sais bien aussi que suivre les désirs peut être contestable, quand il s'agit de désirs d'ordre, d'autorité, de répression. Mais le désir est par nature multiple et contradictoire. Il faut séparer le bon grain de l'ivraie.

Bonne matinée.