Les contradictions du bac.
Bonjour à toutes et à tous.
Je reviens de Noyon, dans l'Oise, où j'ai fait passer l'oral du bac. Vendredi, je suis allé à Beauvais pour les délibérations de l'écrit. Et lundi matin, j'étais avec mes élèves et quelques parents à la proclamation des résultats. A chaque fois, mêmes réactions:
Les parents se plaignent quand les candidats ont des notes beaucoup plus basses que dans l'année. Ils veulent consulter les copies, menacent à moitié de contester les notes. Ils dénoncent l'injustice, l'arbitraire.
Les enseignants se plaignent quand les candidats ont des notes beaucoup plus élevées que dans l'année. Ils le vivent comme une contestation de leur travail et de leur évaluation, ils redoutent la morgue des élèves se vantant d'avoir le bac en n'ayant rien fait pour cela.
Je crois que les parents ont tort de contester l'évaluation des enseignants et que les enseignants ont tort de redouter les réactions des élèves. Aux uns et aux autres, j'explique que le baccalauréat est une épreuve et qu'une épreuve, par définition, n'est jamais gagnée ou perdue d'avance, même si, les résultats de mes élèves le prouvent, les notes du bac rejoignent généralement les notes de l'année.
Mais je comprends ces réactions, qui ont leur part de légitimité. Alors, je propose aux parents et aux enseignants d'aller au bout de leur réflexion, et moi avec eux, et donc de proposer l'instauration du contrôle continu. Avec ce système, fini l'injustice, fini l'arbitraire, fini la morgue des élèves: le travail de ceux-ci serait régulièrement contrôlé, les poussant à des efforts constants. Je suis donc pour.
Mais les parents et les enseignants? Les uns et surtout les autres tiennent au bac traditionnel, parce que c'est la tradition, parce que c'est un "monument", parce que l'anonymat est absolu (sauf à l'oral, et même à l'écrit, où les jurys consultent parfois les livrets scolaires avant d'accorder le bac, une forme déguisée de contrôle continu). Pourquoi pas la tradition, qui peut avoir du bon. Mais soyons cohérents: lorsqu'on est partisan du bac tel qu'il fonctionne actuellement, ne nous plaignons pas de ses conséquences, déplorées par les parents et redoutées par les enseignants.
Bonne soirée.
Je reviens de Noyon, dans l'Oise, où j'ai fait passer l'oral du bac. Vendredi, je suis allé à Beauvais pour les délibérations de l'écrit. Et lundi matin, j'étais avec mes élèves et quelques parents à la proclamation des résultats. A chaque fois, mêmes réactions:
Les parents se plaignent quand les candidats ont des notes beaucoup plus basses que dans l'année. Ils veulent consulter les copies, menacent à moitié de contester les notes. Ils dénoncent l'injustice, l'arbitraire.
Les enseignants se plaignent quand les candidats ont des notes beaucoup plus élevées que dans l'année. Ils le vivent comme une contestation de leur travail et de leur évaluation, ils redoutent la morgue des élèves se vantant d'avoir le bac en n'ayant rien fait pour cela.
Je crois que les parents ont tort de contester l'évaluation des enseignants et que les enseignants ont tort de redouter les réactions des élèves. Aux uns et aux autres, j'explique que le baccalauréat est une épreuve et qu'une épreuve, par définition, n'est jamais gagnée ou perdue d'avance, même si, les résultats de mes élèves le prouvent, les notes du bac rejoignent généralement les notes de l'année.
Mais je comprends ces réactions, qui ont leur part de légitimité. Alors, je propose aux parents et aux enseignants d'aller au bout de leur réflexion, et moi avec eux, et donc de proposer l'instauration du contrôle continu. Avec ce système, fini l'injustice, fini l'arbitraire, fini la morgue des élèves: le travail de ceux-ci serait régulièrement contrôlé, les poussant à des efforts constants. Je suis donc pour.
Mais les parents et les enseignants? Les uns et surtout les autres tiennent au bac traditionnel, parce que c'est la tradition, parce que c'est un "monument", parce que l'anonymat est absolu (sauf à l'oral, et même à l'écrit, où les jurys consultent parfois les livrets scolaires avant d'accorder le bac, une forme déguisée de contrôle continu). Pourquoi pas la tradition, qui peut avoir du bon. Mais soyons cohérents: lorsqu'on est partisan du bac tel qu'il fonctionne actuellement, ne nous plaignons pas de ses conséquences, déplorées par les parents et redoutées par les enseignants.
Bonne soirée.
2 Comments:
Le contrôle continu, oui bien sur, est certainement l'avenir mais contrôler quoi puisque les référentiels ne sont pas définis. Et quand on essaie de mettre en forme quelqu'évaluation formative, c'est toujours sur les points essentiels que chacun bute: savoir faire, faire savoir, savoir être, savoir paraître, culture, connaissance, tête bien faite ou tête bien pleine (cela date déjà n'est ce pas !!). Même les ministres qui se suivent ne sont pas d'accord sur l'apprentissage de la lecture, du calcul mental, avec ou sans calculatrice, éducation civique ou morale... et j'en passe.
Le seul avantage des épreuves du bac est de laisser tout un chacun tranquille dans ses reflexions. Ce n'est qu'une épreuve et son résultat unique n'autorise ni n'encourage la remise en question! La docimologie est trop complexe pour une grand partie des enseignants, peu habitués à évaluer leur propre travail! ils ont déjà tant de difficultés à évaluer celui de leurs élèves. Peut être suis-je trop sévère pour mes anciens collègues?
MD
By md, at 9:52 PM
- Il serait utile de se rappeler que l'Université a adopté le contrôle continu après 1968 et que personne, à ma connaissance, ne propose de revenir sur cette décision.
- Pour ne heurter personne, ne faudrait-il pas instaurer un double système où l'élève pourrait choisir entre contrôle continu ou épreuve terminale? Si j'ai bonne mémoire, c'est ce qui se pratique à l'Université. Mais attention à l'usine à gaz!
- Il serait également utile d'aller voir du côté des lycées professionnels et du CCF (contrôle en cours de formation). Cette variante de contrôle continu est intéressante mais lourde à gérer, selon beaucoup d'enseignants. Le CCF est pratiqué aussi en EPS (éducation physique et sportive).
Bref, tout dépend de ce que l'on met sous le terme de contrôle continu. Comme toujours!
By Emmanuel Mousset, at 6:57 PM
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