L'Aisne avec DSK

05 juillet 2007

La question des quotas.

Bonjour à toutes et à tous.

Je viens de terminer la lecture des chroniques politiques de Philippe Val, de juin 2005 à novembre 2006, intitulées Les traîtres et les crétins, parues au Cherche-Midi en 2007. Vous connaissez l'estime que je porte au rédacteur en chef de Charlie-Hebdo. Ce livre a confirmé mon enthousiasme. C'est formidable d'intelligence. Je ne dis pas que je suis toujours d'accord, mais cette lecture me fait toujours réfléchir. Je vais donc, à partir d'aujourd'hui, vous distiller régulièrement les pensées de Val.

Je commence par la question de l'immigration. La France est pour moi une terre d'immigration et doit le rester. Je me souviens de ce petit livre de Bernard Stasi, dans les années 80, L'immigration, une chance pour la France. Je n'ai pas bougé de cette ligne. Ce qui ne me conduit pas à revendiquer "des papiers pour tous les sans papiers", selon le slogan de l'extrême gauche. Je ne confonds pas immigration régulière et immigration clandestine.

Mais je veux en venir à autre chose. Le droit à l'immigration n'est pas exclusif d'une régulation de l'immigration. L'idée d'instaurer des quotas par métier, reprise par Nicolas Sarkozy, m'a un temps séduit, car elle reconnait le droit à immigrer tout en le rationalisant et en institutionnalisant en quelque sorte son utilité pour la France. Eh bien, Philippe Val n'y est pas favorable, avec un argument assez convaincant:

"Les quotas sur l'unique critère des besoins de la nation en compétences professionnelles précises sont un pas vers une conception de la nation comme gare de triage. Avons-nous besoin de cinéastes étrangers? D'écrivains? De producteurs de camenbert? Non. On a ce qu'il faut chez nous." (page 19)

Le système des quotas migratoires, c'est en apparence une ouverture sur le monde, un appel à l'aide, et en réalité un repli sur ses propres intérêts, une réduction des autres à soi, par conséquent un appauvrissement de la nation. Il n'empêche qu'à l'heure de la mondialisation et des grandes migrations, une partie de notre peuple a peur et qu'il faut le rassurer, le convaincre de la pertinence de la fameuse formule de Bernard Stasi. Et pas en créant un ministère de l'identité nationale et de l'immigration! Mais comment? Je ne sais pas.

Bonne fin d'après-midi.