L'Aisne avec DSK

02 juillet 2007

Les fins et les moyens.

Il est beaucoup question ces temps-ci, sur ce blog aussi, de refondation du socialisme. J'aimerais apporter une précision. Le socialisme, nous savons fort bien ce que c'est, et un socialiste qui se poserait la question m'inquiéterait. Sa prise de conscience n'exige aucune compréhension ou explication particulière. Dans le même genre d'évidence, le philosophe Jacques Rancière disait il y a peu qu'un ouvrier savait parfaitement ce qu'est l'exploitation et la recherche du profit. Nul besoin de l'édifier par des exposés savants sur la nature du capitalisme et la création de la plus-value.

Ainsi, les finalités du socialisme sont connues de tous. En matière d'école, c'est la formation du plus grand nombre et non la sélection d'une élite. En matière de santé, c'est le respect du corps, la gratuité pour se soigner, la prévention de la maladie, la lutte contre la douleur, la dignité et la liberté de mourir, non pas l'acceptation de la douleur, l'acharnement thérapeutique, la marchandisation de l'hôpital. En matière d'entreprise, c'est la répartition des richesses produites au prorata du travail effectué et non en vertu du pouvoir assumé. Je pourrais facilement continuer la description du socialisme.

Le problème n'est pas dans la définition du socialisme mais dans sa réalisation, pas dans ses fins mais dans ses moyens. La seule question qui vaille est la suivante: comment financer le socialisme? Lutter contre la dette publique, relancer la croissance, créer des emplois, voilà les moyens qui permettront tout naturellement au socialisme de se réaliser. Toute discussion sur l'identité du socialisme reviendrait à parler du sexe des anges, c'est à dire à être des socialistes dogmatiques ou bien à ne plus être des socialistes, car un véritable socialiste, répétons le, est quelqu'un qui sait ce qu'il est.

Bonne fin d'après-midi.

4 Comments:

  • Je ne sais pas ce que c’est que le socialisme, un truc que chacun envisage à sa manière, en y projetant sa propre définition, et en essayant de faire croire à ses autres copains militants qu’il détient la bonne ? Alors soit je ne suis pas socialiste, alors que suis-je, mais de toutes façons je dois t’inquiéter. Sorry.

    Un ouvrier vend une compétence pendant un certain temps en échange d’un salaire et d’avantages sociaux. Il exploite donc une situation d’emploi à son avantage, et s’il s’estime insatisfait, il peut démissionner de son poste, faire grève, changer d’entreprise, changer de métier ou monter sa propre entreprise et embaucher le personnel dont il a besoin. Le champ des possibles est beaucoup plus vaste que ce que s’imagine Jacques Rancière. Vivre, c’est bouger. Au final, on débouche sur une situation gagnant gagnant, ou les deux parties ayant lié le contrat de travail y trouvent des avantages réciproques. Et oui, il y a même des ouvrier heureux, et en Allemagne, certains finissent PDG de la boite au final. Sans doute la raison exacte pour laquelle le mur s’est écroulé ?

    Il ne faut pas opposer la quantité et la qualité en matière d'école, on ne forme pas les élites, celles-ci se dégagent toutes seules au fur et à mesure du cursus scolaire, et tout le monde n’a pas la tête ni le goût à étudier. Il faut donner la chance réelle à tous d’y parvenir, en axant sur une pratique d’inventivité et d’innovation puisque c’est sur ces deux domaines que l’on peut créer de nouvelles entreprises performantes. Il faut également apprendre la négociation, utile pour déterminer une répartition et des responsabilités.

    Comment financer le socialisme et le reste de la société ? je l’ai expliqué en long et en large depuis un an, faut croire que je suis le seul socialiste qui ne soit pas sourd. Et celui qui se définit comme véritalbe l'est. :-))

    La situation est donc paradoxale...

    By Blogger jpbb, at 8:21 PM  

  • jpbb tout faux : vivre n'est pas bouger, mais bouger c'est peut-être survivre ...le socialisme c'est se bouger jusqu'au center parc y porter soit tes éconocroques soit ta force de travail (génératrice de futures éconocroques pour les vrp center parc).c'est où la colonie 02 du pays des grandes oreilles ?

    By Anonymous Anonyme, at 9:48 PM  

  • Jean-Pierre, crois-tu qu'il y ait égalité entre l'ouvrier et le patron? Juridiquement oui, ils passent ensemble un contrat. C'est ce que nous dit l'idéologie libérale. Mais ce n'est qu'une idéologie. La réalité nous apprend que l'un, le patron, a le pouvoir, l'autre non. D'où inégalité dans l'échange. Le socialisme est d'abord la dénonciation de cette pseudo-égalité que met en avant le libéralisme.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:02 PM  

  • Avant d’être patron j’ai été ouvrier, j’ai donc pu juger de chaque coté de la barrière, et trouver le compromis qui respecte les deux personnes. Pas plus que je n’étais exploité j’ai exploité. Ensuite la prose d’un aimable fonctionnaire m’amuse puis m’agace. Va bosser dans une usine, joue le rôle du prolo, et ensuite monte une boite qui crée de la richesse. Être crédible suppose quelques efforts.

    Je ne te demande pas d’inventer, ce n’est pas à la porté de la masse. Tout le monde ne peut pas devenir Einstein ou De Vinci. C’est la nature qui est injuste, certains ont des capacités naturelles supérieures à d’autres, cela ne doit pas impliquer le mépris cependant. C’est en respectant l’autre dans sa finitude que l’on trouvera la solution, et pas en portant l’anathème sur l’un ou sur l’autre.

    By Blogger jpbb, at 11:49 PM  

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