Laïque Pride.
Bonjour à toutes et à tous.
Me revoilà, après trois jours à Paris, au Congrès de la Ligue de l'enseignement. J'en ai profité pour faire un petit tour, samedi, à la Gay Pride, qui a toujours été, à mes yeux, une grande et belle manifestation politique, encore plus par les temps sarkoziens qui courent. 500.000 personnes, homos et hétéros, beaucoup de jeunes, beaucoup de filles, tous réunis pour affirmer leur sexualité, leur liberté. Si ce n'est pas politique!
D'un côté, la Ligue de l'enseignement, de l'autre la Gay Pride: le passage de l'une à l'autre, le brutal contraste des deux ont provoqué en moi une réflexion plutôt mélancolique sur ces deux mondes, un congrès et une parade, le travail et la fête, l'austérité des débats et la joie des danses, les cheveux gris et les corps jeunes, les militants et la foule, les discours convenus et les mouvements spontanés, oserais-je dire la mort* et la vie? Si je m'étais laisser aller, j'aurais déserté les sous-sols de la Cité des Sciences et de l'Industrie, les échanges mille fois entendus, mille fois répétés, les interventions artificielles des éternels contestataires pour retrouver la lumière du jour, le soleil, l'air, les cris, les revendications de toute une société mobilisée et agissante.
Pourquoi je ne l'ai pas fait, pourquoi j'ai rejoins sérieusement mes camarades laïques? Parce que je suis comme eux, un militant laïque sérieux, et qu'il en faut aussi pour faire avancer la société, défendre la liberté, permettre le progrès. Il faut des deux, la pensée et la convivialité, les congrès un peu tristes et les défilés très agités. Aujourd'hui, c'est le festif qui l'emporte, qui est bien vu. Je m'en réjouis, comme je me suis réjouis de passer une petite heure à la Gay Pride. Mais n'opposons pas les deux formes d'action politique, qui sont en réalité complémentaires, des tables rondes où l'on discute, un carnaval où l'on manifeste.
La Gay Pride, c'est la victoire de la laïcité contre tous les puritanismes, fanatismes, intégrismes religieux, c'est la défense de toutes les libertés, c'est la protection de l'espace privé où chacun fait ce qu'il veut, pratique la sexualité de son choix pourvu que le respect et le consentement de l'autre prévalent. Congrès de la Ligue, Gay Pride, même combat!
Bonne soirée.
* "Philosopher, c'est apprendre à mourir", disait Platon. La réflexion tue la vie, l'objective, la transforme en abstractions pour la penser. Mais son objectif, sa raison d'être, c'est de permettre à l'homme de mieux vivre, de revivre. Mourir et renaître, penser et vivre.
Me revoilà, après trois jours à Paris, au Congrès de la Ligue de l'enseignement. J'en ai profité pour faire un petit tour, samedi, à la Gay Pride, qui a toujours été, à mes yeux, une grande et belle manifestation politique, encore plus par les temps sarkoziens qui courent. 500.000 personnes, homos et hétéros, beaucoup de jeunes, beaucoup de filles, tous réunis pour affirmer leur sexualité, leur liberté. Si ce n'est pas politique!
D'un côté, la Ligue de l'enseignement, de l'autre la Gay Pride: le passage de l'une à l'autre, le brutal contraste des deux ont provoqué en moi une réflexion plutôt mélancolique sur ces deux mondes, un congrès et une parade, le travail et la fête, l'austérité des débats et la joie des danses, les cheveux gris et les corps jeunes, les militants et la foule, les discours convenus et les mouvements spontanés, oserais-je dire la mort* et la vie? Si je m'étais laisser aller, j'aurais déserté les sous-sols de la Cité des Sciences et de l'Industrie, les échanges mille fois entendus, mille fois répétés, les interventions artificielles des éternels contestataires pour retrouver la lumière du jour, le soleil, l'air, les cris, les revendications de toute une société mobilisée et agissante.
Pourquoi je ne l'ai pas fait, pourquoi j'ai rejoins sérieusement mes camarades laïques? Parce que je suis comme eux, un militant laïque sérieux, et qu'il en faut aussi pour faire avancer la société, défendre la liberté, permettre le progrès. Il faut des deux, la pensée et la convivialité, les congrès un peu tristes et les défilés très agités. Aujourd'hui, c'est le festif qui l'emporte, qui est bien vu. Je m'en réjouis, comme je me suis réjouis de passer une petite heure à la Gay Pride. Mais n'opposons pas les deux formes d'action politique, qui sont en réalité complémentaires, des tables rondes où l'on discute, un carnaval où l'on manifeste.
La Gay Pride, c'est la victoire de la laïcité contre tous les puritanismes, fanatismes, intégrismes religieux, c'est la défense de toutes les libertés, c'est la protection de l'espace privé où chacun fait ce qu'il veut, pratique la sexualité de son choix pourvu que le respect et le consentement de l'autre prévalent. Congrès de la Ligue, Gay Pride, même combat!
Bonne soirée.
* "Philosopher, c'est apprendre à mourir", disait Platon. La réflexion tue la vie, l'objective, la transforme en abstractions pour la penser. Mais son objectif, sa raison d'être, c'est de permettre à l'homme de mieux vivre, de revivre. Mourir et renaître, penser et vivre.
3 Comments:
Bonjour en accord avec toi sur l'analyse mais avec toutefois un bémol. En effet, naturiste et proche de la nature, j'ai beaucoup de mal à comprendre que l'homosexualité puisse définir un mode de vie à part entière. Dans la nature, à de rares exceptions l'homosexualité n'est qu'exceptionnelle et liée à des conditions de privations du partenaire de sexe opposé. Je peux comprendre que l'esprit de l'homme est plus complexe et que l'envie d'expériences sexuelles différentes existe. Mais il y a une grande différence entre expérience et comportement général. Ce n'est pas de l'homophobie car chacun fait ce qu'il veut mais ce comportement anti naturel me rend perplexe.
MD
By md, at 2:10 PM
L'homosexualité est-elle anti naturelle, comme le prétend Michel? Je ne sais pas, je ne porte aucun jugement. Je sais seulement que, personnellement, l'homosexualité ne m'attire pas du tout. Mais l'être humain est fait d'artifices et surtout de liberté. Alors oui, de ce point de vue, il faut défendre l'homosexualité à s'exprimer et à être juridiquement reconnue. Je trouverai normal que les homosexuels aient le droit de se marier, même si je suis personnellement hostile au mariage, institution monogame d'enfermement du désir ou incitation aux pratiques hypocrites, infidélité et adultère.
By Emmanuel Mousset, at 10:09 PM
salut,
Pas OK avec tes conclusions anarchistes ! Il était "interdit d'interdire" et il faut Sarko pour imposer le respect des élèves aux professeurs ! sachant le contexte psychologique avec lequel nous évoluons, ne pas jeter la pierre, mais ne pas tomber dans l'excès inverse et faire d'une exception, une règle générale. Je ne défile pas dans la rue pour dire que je suis hétéro ! je pense que la Gay Pride ne rend pas service aux homosexuel(le)s, elle les ridiculise. Tolérance n'est pas Exhibition.
Liz
By Lili, at 7:33 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home