35 ou 40 heures.
Bonsoir à toutes et à tous.
Savez-vous que c'est dans ma région, la Picardie, que la loi sur les heures supplémentaires, le fameux "travailler plus pour gagner plus", vient d'être pour la première fois appliquée, cette semaine? Chez Continental, la firme allemande du pneu, 1200 salariés, à Clairoix dans l'Oise. En mars, les salariés avaient rejeté, à 16 voix près, l'abandon des 35 heures. Aujourd'hui, le syndicat majoritaire, la CFTC, a signé un accord qui revient aux 40 heures et augmente les salaires, 92 euros de plus par mois, non imposés fiscalement, avec 130 recrutements, le paiement de la journée de solidarité et quelques autres avantages.
En mars, la proposition consistait en une augmentation annuelle de 780 euros bloquée sur un compte épargne pendant 5 ans ou 272 euros par an pour 16 jours de travail supplémentaire, ainsi que 116 recrutements. C'est ce que les salariés ont refusé.
Que faut-il penser de tout cela? Pas simple... De fait, les 35 heures suscitent depuis 2000 des critiques dans la classe ouvrière et au-delà, mais quand leur suppression est envisagée, il y a des résistances. Cependant, il est évident que le "travailler plus" de Sarkozy a séduit une grande partie des salariés. Pendant longtemps, et je reste personnellement attaché à cette idée, le progrès social passait par la réduction du temps de travail à salaires constants. Aujourd'hui, dans la société d'hyperconsommation qui est la nôtre, il faut de l'argent pour exister. Le gain en temps parait beaucoup moins intéressant que le gain en argent. Tout le problème des 35 heures est là, quasiment culturel.
Que doit faire le PS face à cette réalité? J'ai cru longtemps, jusqu'à ces derniers mois, qu'il fallait continuer à se battre pour cet acquis social que sont les 35 heures, et donc les généraliser, comme le prévoyait le PS. Maintenant, je m'interroge et je ne suis pas loin de rejoindre Manuel Valls: n'imposons pas les 35 heures à ceux qui n'en veulent pas, ne généralisons donc pas les 35 heures. Dans une société de confort, où la pénibilité du travail n'est plus ce qu'elle était autrefois, le soulagement du travail n'a plus le même sens. L'angoisse des français, c'est de perdre leur travail, pas sa durée. L'aspiration, ce n'est pas moins de travail, c'est plus d'argent. On fait alors quoi? Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est qu'il faut prendre les gens tels qu'ils sont, et non pas tels qu'on les rêve.
Bonne nuit (et là, vous pouvez rêver!).
Savez-vous que c'est dans ma région, la Picardie, que la loi sur les heures supplémentaires, le fameux "travailler plus pour gagner plus", vient d'être pour la première fois appliquée, cette semaine? Chez Continental, la firme allemande du pneu, 1200 salariés, à Clairoix dans l'Oise. En mars, les salariés avaient rejeté, à 16 voix près, l'abandon des 35 heures. Aujourd'hui, le syndicat majoritaire, la CFTC, a signé un accord qui revient aux 40 heures et augmente les salaires, 92 euros de plus par mois, non imposés fiscalement, avec 130 recrutements, le paiement de la journée de solidarité et quelques autres avantages.
En mars, la proposition consistait en une augmentation annuelle de 780 euros bloquée sur un compte épargne pendant 5 ans ou 272 euros par an pour 16 jours de travail supplémentaire, ainsi que 116 recrutements. C'est ce que les salariés ont refusé.
Que faut-il penser de tout cela? Pas simple... De fait, les 35 heures suscitent depuis 2000 des critiques dans la classe ouvrière et au-delà, mais quand leur suppression est envisagée, il y a des résistances. Cependant, il est évident que le "travailler plus" de Sarkozy a séduit une grande partie des salariés. Pendant longtemps, et je reste personnellement attaché à cette idée, le progrès social passait par la réduction du temps de travail à salaires constants. Aujourd'hui, dans la société d'hyperconsommation qui est la nôtre, il faut de l'argent pour exister. Le gain en temps parait beaucoup moins intéressant que le gain en argent. Tout le problème des 35 heures est là, quasiment culturel.
Que doit faire le PS face à cette réalité? J'ai cru longtemps, jusqu'à ces derniers mois, qu'il fallait continuer à se battre pour cet acquis social que sont les 35 heures, et donc les généraliser, comme le prévoyait le PS. Maintenant, je m'interroge et je ne suis pas loin de rejoindre Manuel Valls: n'imposons pas les 35 heures à ceux qui n'en veulent pas, ne généralisons donc pas les 35 heures. Dans une société de confort, où la pénibilité du travail n'est plus ce qu'elle était autrefois, le soulagement du travail n'a plus le même sens. L'angoisse des français, c'est de perdre leur travail, pas sa durée. L'aspiration, ce n'est pas moins de travail, c'est plus d'argent. On fait alors quoi? Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est qu'il faut prendre les gens tels qu'ils sont, et non pas tels qu'on les rêve.
Bonne nuit (et là, vous pouvez rêver!).
10 Comments:
ce qui importe le plus c'est :
- avoir un travail
- avoir toutes les chances de le conserver
- avoir une juste rémunération (le smic est manifestement insuffisant)
Le nombre d'heures ouvrées n'est pas la question, ce qu'il faut c'est déterminer le nombre d'heures à partir duquel seront comptabilisées les heures supplémentaires avec leur bonifications, voire selon Sarkozy les abattements de charges et d'impôts.
Le travail doit permettre à celui qui l'exerce d'avoir un salaire suffisant pour vivre conformément à ses désirs!
Ce que le PS doit comprendre, ce n'est pas se battre sur le nombre d'heures mais sur comment avoir le plein emploi!
MD
By md, at 12:18 AM
pour comprendre la difficulté des 35h , il convient de rappeler l'impact des modalités de sa mise en place . en 2000 , dans les entreprises, il y avait des salariés rémunérés sur leur salaire de 39h pour 35h effectuées et les nouveaux embauchés sur la base de 35h payés pour 35h. pour pallier cette différence, il a été appliqué une période de carence, une sorte de gel des salaires anciens pour qu'il y ait rattrapage. de plus, et comme cela était permis par la loi, les entreprises ont eu la possibilité de revoir, modifier voire réformer leur fonctionnement. donc modifications des horaires, annualisation du temps de travail, possibilité de déclasser certains salariés, les temps de pause ont pu être déduits du temps de travail effectif.... donc résultat : perte du pouvoir d'achat et pression supplémentaire .
pour les ouvriers qui ont été les plus touchés par l'application de cette loi, leur démarche n'est pas de travailler plus pour gagner plus mais de travailler plus pour perdre moins. VAL
By Anonyme, at 8:09 AM
A partir du moment où Jospin a choisi de passer par la négociation pour appliquer les 35 heures (et comment lui reprocher?), il y a eu des concessions à faire, d'un côté comme de l'autre. Mais globalement, c'est ma réponse à VAL, il y a eu plutôt un maintien du pouvoir d'achat (je dis bien "globalement"). Avec certes des modifications inévitables dans les horaires, organisation du travail, etc (ce sont les "concessions").
Maintenant, une chose est la réalité, une autre sa perception, son ressenti. Les 35 heures sont mal aimées, c'est un fait. Et je rejoins là le message de MD: salaires décents, corrects, ouverts à des hausses possibles, et plein emploi, voilà les objectifs.
By Emmanuel Mousset, at 10:52 AM
comme on le dit chez moi : on ne peut pas tondre un oeuf ( sauf à tchernobyl peut être _ humour noir-) . des salaires décents et le plein emploi, on les trouve où? il est dommage que l'économie et le droit ne soient pas enseignés dans les cycles collége et lycée , ne serait ce qu'au titre de vulgarisation car il me semble que la majorité des citoyens ne décode pas la gravité et l'effet boomerang individuel des discours économiques et polémiques actuels.
la dette publique évaluée à 20% en 1980 est passée à 63% en début d'année 2007 MAIS à 66% depuis mai 2007. 60% étant le seuil fatidique tolérable. si nous ne faisons pas 3% de croissance en 2008 nous risquons de nous faire virer de la zone euro. et comme la planche à billets n'existe plus, il nous faudra aller quémander de l'argent quelque part, puisque nous perdons toute crédibilité au niveau européen, il faudra aller outre atlantique.... nous n'allons pas connaître un plan de rigueur mais une obligation de rigueur. à troyes personne n'a écouté la pitie; j'espére obtenir une petite place dans l'arche de noé , si nous laissons un chéque en blanc au gouvernement. VAL
By Anonyme, at 11:26 AM
comme on le dit chez moi : on ne peut pas tondre un oeuf ( sauf à tchernobyl peut être _ humour noir-) . des salaires décents et le plein emploi, on les trouve où? il est dommage que l'économie et le droit ne soient pas enseignés dans les cycles collége et lycée , ne serait ce qu'au titre de vulgarisation car il me semble que la majorité des citoyens ne décode pas la gravité et l'effet boomerang individuel des discours économiques et polémiques actuels.
la dette publique évaluée à 20% en 1980 est passée à 63% en début d'année 2007 MAIS à 66% depuis mai 2007. 60% étant le seuil fatidique tolérable. si nous ne faisons pas 3% de croissance en 2008 nous risquons de nous faire virer de la zone euro. et comme la planche à billets n'existe plus, il nous faudra aller quémander de l'argent quelque part, puisque nous perdons toute crédibilité au niveau européen, il faudra aller outre atlantique.... nous n'allons pas connaître un plan de rigueur mais une obligation de rigueur. à troyes personne n'a écouté la pitie; j'espére obtenir une petite place dans l'arche de noé , si nous laissons un chéque en blanc au gouvernement. VAL
By Anonyme, at 11:26 AM
Je concède à VAL qu'il est facile de parler salaires décents et plein emploi, et plus difficile d'y parvenir. Cependant, faire de la politique, c'est se donner des objectif à réaliser, sinon autant ne pas en faire.
L'économie à l'école? Mais il y a une filière qui l'enseigne, en lycée général, la filière ES, économique et sociale. Discutes en avec mon collègue Stéphane Lepoudère.
Tes craintes sur l'avenir de nos finances sont parfaitement justifiées. Je vais employer une expression excessive et injuste, mais je le fais afin d'alerter les consciences: il y a un risque de tiers mondisation de la France, de mise sous tutelle de nos finances publiques. Je parlais il y a quelques jours du rugby et de ses évolutions. Faisons attention, il y a des signes, des symboles qui ne trompent pas.
De ce point de vue, nous nous sommes là aussi américanisés. Notre pays vit dangereusement à crédit. Les Etats-Unis peuvent peut-être se le permettre, parce que le pays est vaste, l'économie pleine de ressources. La France, c'est autre chose, et l'Amérique elle même se fragilise avec son déficit abyssal.
By Emmanuel Mousset, at 11:55 AM
je pense m'être mal exprimée quant à l'enseignement de ces 2 matiéres. je sais que cela existe pour les éléves en bac général pas bons en maths et pas bons en littérature et ils représentent ceux qui ont 1 passeport pour aller dans toutes les fac. les seuls échecs post bac que je connaisse à mon humble niveau par rapport aux copains de mon fils viennent de cette filière. selon moi, pourquoi étudier la physique , la chimie, svt et technologie, imposés alors que français, histoire géo, langue vivante me semblent des fondamentaux horphelins: dés la 6ème philo, éco, droit, histoire géo, arts et sports, français et maths devraient figurer au programme, le reste se faisant eu égard aux affinités. VAL
By Anonyme, at 12:19 PM
désolée pour fautes d'orthographe mais suis actuellement en plein décalage horaire et linguistique entre français et anglais; donc orphelins.. VAL
By Anonyme, at 12:34 PM
simple observation , c'est quand même plus sympa de parler anglais....car un mot veut dire qq choz. VAL
By Anonyme, at 12:36 PM
La nouvelle question que pose Val est immense: que faut-il enseigner à l'école? Nos élèves ont déjà des emplois du temps assez chargés. Problème: quand on ajoute, il faut retrancher. On ajoute quoi? On enlève quoi? Et on demande son avis à qui? Aux profs, aux élèves, à leurs parents, aux représentants de la Nation? Voilà de quoi réfléchir tout l'après-midi!
By Emmanuel Mousset, at 2:13 PM
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