L'Aisne avec DSK

14 septembre 2007

Une disparition.

Bonjour à toutes et à tous.

J'ai envie de vous le dire, donc je vous le dis: j'ai reçu ce matin un SMS alors que j'étais en train de faire un cours sur le bonheur. Avec ces quelques mots: "Jacques Martin est mort". Je vous l'avoue, ça m'a fait quelque chose. Une mort est toujours triste. Mais celle-là m'a rappelé mes heures d'adolescent passées devant la télévision, où je manquais rarement les émissions de Jacques Martin, sur TF1, en 1975.

Je sais bien que la gauche chic n'aime pas trop qu'on fasse état de son plaisir devant une émission populaire (Le Petit Rapporteur réunissait 20 millions de télespectateurs!). De plus, Martin n'était pas vraiment un homme de gauche... Pourquoi alors vous en parler sur ce blog qui n'est pas spécialisé dans l'exhibition des états d'âme? Parce que Martin, dans ces années de l'après 1968, alors que Giscard venait de dissoudre l'ORTF en trois sociétés autonomes, a contribué très largement à l'apparition d'une nouvelle culture télévisuelle qui n'est pas sans rapport avec le développement de la politique et de la démocratie modernes.

Avant, sous de Gaulle, la télé, c'était la "voix de la France" (je crois que l'expression est de Pompidou), c'est-à-dire la voix de son maître. Tout était solennité, conformisme, archaïsme. Jacques Martin et quelques autres vont bousculer tout cela. Une impertinence pas très loin de l'humour à la Charlie-Hebdo ou Hara Kiri va envahir l'écran le dimanche pendant le repas de midi (après la messe!). On a peut-être oublié, mais ce n'était pas rien à l'époque! Je me souviens d'ailleurs d'un Petit Rapporteur où le professeur Choron avait été invité. On s'y moquait cruellement des grands de ce monde, de l'actualité politique, c'était un peu révolutionnaire. Je crois que je dois une petite part de mon esprit critique à cette émission.

Après, Jacques Martin a fait du moins bon, de la mièvrerie. Mais en ce jour de sa disparition, j'ai aimé vous en parler et lui rendre ce petit hommage.


Bonne fin d'après-midi.

5 Comments:

  • Donc la première dame de France ira à l'enterrement de son ex ?

    By Blogger jpb, at 6:28 PM  

  • Toujours dans la finesse JPB?

    By Anonymous Anonyme, at 9:04 PM  

  • cher em . désolée mais je ne partage pas du tout ton point de vue. pour moi c'est la disparition d'1 gros con suffisant. certes il maniait voire manipulait l'impertinence mais uniquement sur l'info brulante. il a écrasé de son égo et sa suffisance les personnes intelligentes qui l'encadraient. moi , avec son "holligarchisme " pas ortho du mot, pseudo intello, anarchico - bobo il m'a niqué tous mes dimanches. je le revendique je n'aime pas jacques martin , triste que ce queutard revanchard laisse de jeunes enfants orphelins . VAL

    By Anonymous Anonyme, at 1:01 PM  

  • Manifestement, VAL et moi allons divorcer à propos de Jacques Martin. Eh, tous les autres, venez à mon aide! Confirmez que cet homme était cultivé (l'un des derniers animateurs TV de ce type, avec Philippe Bouvard, regardez aujourd'hui la génération des Cauet, Arthur,...), un homme qui en 1975 a révolutionné le petit écran (bon, je ne vous réécris pas mon billet...).
    Sérieusement, je pense que Martin était un type bien, qu'il a découvert (et pas écrasé) des talents. Anarcho-démagogue et queutard? Sans doute, nous le sommes tous plus ou moins, ce n'est pas la meilleure des qualités mais pas non plus le pire des défauts.

    VAL, regarde tout à l'heure France 2 à 16h15, émission hommage à Jacques. Il est encore temps de te réconcilier avec notre Martin national.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:25 PM  

  • Avoue Emmanuel tu es passé à l'école des fans. Et qu'as tu chanté comme petite chanson ?

    Jacques Martin, un bon franchouillard, et lyonnais en sus. Il était à Strasbourg du temps que j'y étais, mais ne l'ai point fréquenté...

    Un bon curé de gauche.

    By Blogger jpb, at 3:42 PM  

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