L'avenir de Besancenot.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je reviens sur la fête de l'Huma, qui a eu lieu il y a une semaine. C'est le reportage de Marine Chanel dans Charlie qui me fait réagir. La vedette politique, ce n'est pas Buffet, c'est Besancenot. A l'applaudimètre, il est le premier. Normal, c'est lui qui représente le mieux, médiatiquement, politiquement, l'antilibéralisme qui domine la fête. Les communistes ont fait entrer le loup dans la bergerie. Inviter des trotkystes au grand rassemblement populaire du PCF, Georges Marchais n'aurait pas commis une erreur aussi grossière! Besancenot va rafler la mise radicale, c'est certain. Electoralement, il pèse deux fois plus que les communistes. Le liquidateur du parti, ce sera lui.
La théorie des deux gauches (radicale et social-démocrate), défendue par Besancenot, convient tout à fait à une foule que les trémolos de l'union ne touchent plus et qui ne rêve que d'en découdre avec les socialistes. Du coup, la nostalgie est de retour:
"Contrairement à l'habillage "désoviétisé" habituellement affiché par la Place du Colonel-Fabien, les allées de la Fête de L'Huma exhibent fièrement les vieilles icônes du PC: les drapeaux rouges avec faucille et marteau ressortent des placards, le "Che Cola" dispute la place au traditionnel pastis, et Karl Marx imprimé sur tee-shirt côtoie les affiches de Guy Môquet".
Il y en a un qui a compris ce qui se tramait, c'est le porte-parole du PCF, Patrice Bessac, un "jeune" communiste à l'allure très avenante, qui intéresse beaucoup les médias depuis quelques semaines. Dans Marianne du 8 septembre, il repère parfaitement le piège qui est en train de se refermer sur son parti:
"Olivier Besancenot s'apprête à jouer pour vingt ans, avec beaucoup de talent, une Arlette Laguiller au goût du jour. (...) La gauche française sera-t-elle prisonnière pour vingt ans de la confrontation stérile d'un postier sympathique et d'une madone "démocrate"? "
Le communisme? Il n'est pas contre. La participation à un gouvernement? Il est plutôt pour. Jugez-en:
"Je suis à la fois pour que mon parti s'accroche comme à son bien le plus précieux au communisme- c'est-à-dire la perspective anthropologique de sortie du capitalisme [sic], qui est notre boussole- et qu'il participe avec d'autres dans un cadre ouvert et sérieux [re-sic] à l'élaboration d'une politique gouvernementale nouvelle".
Un nouveau parti? Bessac répond non. Alors quoi? Le communiste new look propose une formule à laquelle je n'ai rien compris et qu'il appelle "le front des gauches". Voilà ce qu'il en dit:
"Il faut donc trouver une autre voie pour rassembler politiquement les forces qui, de Jean-Luc Mélenchon au PCF, aux personnalités venues de l'écologie, de sensibilité républicaine ou alternative, sont prêtes à s'engager sérieusement [ le sérieux semble obsédé Patrice Bessac; son parti et ses idées en manqueraient-ils?]. Nous avons besoin que se construise un "front des gauches", dans l'autonomie de chacun, qui présente lors des élections une alternative solide".
Tant que le PCF en restera à ce genre d'analyses et de propositions, Besancenot aura de beaux jors devant lui, son avenir est assuré.
Bonne soirée.
Je reviens sur la fête de l'Huma, qui a eu lieu il y a une semaine. C'est le reportage de Marine Chanel dans Charlie qui me fait réagir. La vedette politique, ce n'est pas Buffet, c'est Besancenot. A l'applaudimètre, il est le premier. Normal, c'est lui qui représente le mieux, médiatiquement, politiquement, l'antilibéralisme qui domine la fête. Les communistes ont fait entrer le loup dans la bergerie. Inviter des trotkystes au grand rassemblement populaire du PCF, Georges Marchais n'aurait pas commis une erreur aussi grossière! Besancenot va rafler la mise radicale, c'est certain. Electoralement, il pèse deux fois plus que les communistes. Le liquidateur du parti, ce sera lui.
La théorie des deux gauches (radicale et social-démocrate), défendue par Besancenot, convient tout à fait à une foule que les trémolos de l'union ne touchent plus et qui ne rêve que d'en découdre avec les socialistes. Du coup, la nostalgie est de retour:
"Contrairement à l'habillage "désoviétisé" habituellement affiché par la Place du Colonel-Fabien, les allées de la Fête de L'Huma exhibent fièrement les vieilles icônes du PC: les drapeaux rouges avec faucille et marteau ressortent des placards, le "Che Cola" dispute la place au traditionnel pastis, et Karl Marx imprimé sur tee-shirt côtoie les affiches de Guy Môquet".
Il y en a un qui a compris ce qui se tramait, c'est le porte-parole du PCF, Patrice Bessac, un "jeune" communiste à l'allure très avenante, qui intéresse beaucoup les médias depuis quelques semaines. Dans Marianne du 8 septembre, il repère parfaitement le piège qui est en train de se refermer sur son parti:
"Olivier Besancenot s'apprête à jouer pour vingt ans, avec beaucoup de talent, une Arlette Laguiller au goût du jour. (...) La gauche française sera-t-elle prisonnière pour vingt ans de la confrontation stérile d'un postier sympathique et d'une madone "démocrate"? "
Le communisme? Il n'est pas contre. La participation à un gouvernement? Il est plutôt pour. Jugez-en:
"Je suis à la fois pour que mon parti s'accroche comme à son bien le plus précieux au communisme- c'est-à-dire la perspective anthropologique de sortie du capitalisme [sic], qui est notre boussole- et qu'il participe avec d'autres dans un cadre ouvert et sérieux [re-sic] à l'élaboration d'une politique gouvernementale nouvelle".
Un nouveau parti? Bessac répond non. Alors quoi? Le communiste new look propose une formule à laquelle je n'ai rien compris et qu'il appelle "le front des gauches". Voilà ce qu'il en dit:
"Il faut donc trouver une autre voie pour rassembler politiquement les forces qui, de Jean-Luc Mélenchon au PCF, aux personnalités venues de l'écologie, de sensibilité républicaine ou alternative, sont prêtes à s'engager sérieusement [ le sérieux semble obsédé Patrice Bessac; son parti et ses idées en manqueraient-ils?]. Nous avons besoin que se construise un "front des gauches", dans l'autonomie de chacun, qui présente lors des élections une alternative solide".
Tant que le PCF en restera à ce genre d'analyses et de propositions, Besancenot aura de beaux jors devant lui, son avenir est assuré.
Bonne soirée.
12 Comments:
Ils sont rigolos. Quand le réel décroche de sa représentation, c'est le lit de la schizophrénie.
By jpbb, at 8:48 PM
les vieux partis ne font plus recette car ils n'ont pas su s'adapter à la société de communication et du zapping..... Ils n'ont pu su faire évoluer leurs concepts et du coup ils sont déconnectés des réalités sociales et économiques. Arlette tient le même discours avec les mêmes mots qu'il y a vingt ans. une génération d'électeurs est passée!
le PC n'a pas su non plus se rafraichir. Au contraire en son temps c'était la chasse aux rénovateurs! Besancenot a l'âge pour lui, la profession en contact de la population, le physique... et de la répartie! Il progressera encore si la gauche lui laisse le champ libre en restant campée sur des schémas archaiques et des idées vieillottes!
MD
By md, at 9:00 PM
Je ne dirais pas cela ,une partie de l'électorat s'identifie à Besancenot et il traduit notamment ce qu'une partie de la jeunesse pense;donc il m'intéresse.
Et vous étiez quoi à 20 ans? Social-démocrate? C'est quand meme pas ce qu'il y a de plus bandant sauf le respect que je vous dois bien entendu.
By Anonyme, at 10:20 PM
AV a raison, à 20 ans j'étais écolo (et le suis toujours mais avec une dimension sociale et politique) J'ai voté René DUMONT (ce qui ne me rajeunit pas)
MD
By md, at 10:51 PM
Je suis choqué par la grossiéreté d'AV, je ne viendrai plus sur ce blog.
By Anonyme, at 10:56 PM
Voilà un anonyme choqué par pas grand chose. Je lui conseille de rester sur ce blog et de réserver son indignation pour des mots ou des choses plus graves.
By Emmanuel Mousset, at 11:17 PM
Je vous prie de m'excuser et de corriger une erreur commise dans le billet de ce jour. Le jeune communiste que les médias mettent en avant ces derniers temps ne s'appelle pas Patrice Bessac mais Olivier Dartignolles. Ce qui ne change rien sur le fond, d'ailleurs. Une nouvelle génération s'impose dans les instances dirigeantes du PCF, sa tâche n'est pas facile et je ne vois guère pour eux d'issue.
By Emmanuel Mousset, at 11:38 PM
Mais regardez ce qu'il a dit après "pas ce qu'il y a de plus"
c'est terrible!
By Anonyme, at 12:29 PM
A md c'est marrant moi en 2007 j'ai voté Voynet au 1er tour et je n'est plus 20 ans non plus.
A l'anonyme je pense qu'il plaisante qd mm sinon je l'invite à écouter Brassens (et en plus ma mère s'appelait Fernande)
By Anonyme, at 1:48 PM
Excuses.....je "n'ai" plus 20 ans
By Anonyme, at 1:51 PM
Tout le monde confesse son vote de 1er tour, en 1974 ou en 2007. Mais au second, pour qui avez-vous voté?
By Emmanuel Mousset, at 3:41 PM
pour la gauche socialiste bien sur!
Je faisais partie des 12 971 604 électeurs votants pour F Mitterrand :))
MD
By md, at 4:08 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home