Nécessaire clarification.
Bonjour à toutes et à tous.
Je reviens ici, aujourd'hui, sur le commentaire de FV envoyé hier, à propos de la rénovation idéologique du PS. Je ne crois pas qu'il y ait désaccords fondamentaux entre nous, mais besoin de clarifier certains termes:
1- La mondialisation.
Qu'on soit socialiste ou non, elle relève du constat, l'économie s'est considérablement mondialisée depuis quelques années. Des socialistes ne peuvent que lutter ensemble contre ses conséquences néfastes (licenciements, délocalisations, exploitation du tiers-monde, fragilisation des marchés financiers, etc).
La divergence, ce sera peut-être sur le comment. L'économie française doit-elle s'intégrer dans la mondialisation ou s'en protéger? Doit-elle se replier sur son marché intérieur ou s'inscrire dans la division internationale du travail, jouer la carte de la compétitivité? Pour moi, il faut jouer cette carte.
2- L'économie de marché.
Aucun socialiste ne renie le marché. Mais combien acceptent ses conséquences et sont cohérents avec ce choix du marché? J'entends parfois des camarades me dire que licencier est anormal, que ça devrait être interdit. Si on est favorable au marché, le licenciement est un acte peut-être déplorable mais normal, naturel et légal. Je pense à cette formule de Claude Gewerc, président de la région Picardie (et fabiusien): "une entreprise naît, se développe et meurt". Voilà la réalité du marché. On peut être contre, je le conçois, mais il faut le dire clairement. Certains socialistes vivent dans la contradiction: ils disent oui au marché et non à ses conditions.
3- L'individualisme.
D'accord pour distinguer un individualisme de droite et de gauche. Mais la question est de savoir si on intégre ou non l'individualisme dans notre projet politique. Jusqu'à maintenant, les réformes que nous proposions étaient d'ordre général, par exemple les 35 heures pour tous. Fallait-il individualiser la réduction du temps de travail, et comment? Nous avons un débat à trancher sur la retraite et l'âge de départ. Doit-il être le même pour tous, ou faut-il là encore individualiser? En ce qui me concerne, sur tous ces sujets, et conformément à l'évolution de notre société, je suis favorable à l'individualisation. Il reste maintenant à en fixer le cadre, à en préciser les conditions.
Je terminerai en citant cette phrase d'Anne-Sophie Mercier, envoyée spéciale de Charlie-Hebdo à l'université socialiste, dans le numéro paru hier:
"Il y a dans ce parti des militants qui s'apprécient, se sourient, qui se disent "camarades", mais qui n'ont rien, mais alors plus rien ou presque en commun".
Je ne sais pas si cette impression est vraie, mais il est vrai que certains socialistes avec qui je discute me semblent parfois plus proches de la LCR que du PS, et eux-mêmes ne me considérent pas vraiment comme un socialiste. Vivement la clarification!
Bon après-midi.
Je reviens ici, aujourd'hui, sur le commentaire de FV envoyé hier, à propos de la rénovation idéologique du PS. Je ne crois pas qu'il y ait désaccords fondamentaux entre nous, mais besoin de clarifier certains termes:
1- La mondialisation.
Qu'on soit socialiste ou non, elle relève du constat, l'économie s'est considérablement mondialisée depuis quelques années. Des socialistes ne peuvent que lutter ensemble contre ses conséquences néfastes (licenciements, délocalisations, exploitation du tiers-monde, fragilisation des marchés financiers, etc).
La divergence, ce sera peut-être sur le comment. L'économie française doit-elle s'intégrer dans la mondialisation ou s'en protéger? Doit-elle se replier sur son marché intérieur ou s'inscrire dans la division internationale du travail, jouer la carte de la compétitivité? Pour moi, il faut jouer cette carte.
2- L'économie de marché.
Aucun socialiste ne renie le marché. Mais combien acceptent ses conséquences et sont cohérents avec ce choix du marché? J'entends parfois des camarades me dire que licencier est anormal, que ça devrait être interdit. Si on est favorable au marché, le licenciement est un acte peut-être déplorable mais normal, naturel et légal. Je pense à cette formule de Claude Gewerc, président de la région Picardie (et fabiusien): "une entreprise naît, se développe et meurt". Voilà la réalité du marché. On peut être contre, je le conçois, mais il faut le dire clairement. Certains socialistes vivent dans la contradiction: ils disent oui au marché et non à ses conditions.
3- L'individualisme.
D'accord pour distinguer un individualisme de droite et de gauche. Mais la question est de savoir si on intégre ou non l'individualisme dans notre projet politique. Jusqu'à maintenant, les réformes que nous proposions étaient d'ordre général, par exemple les 35 heures pour tous. Fallait-il individualiser la réduction du temps de travail, et comment? Nous avons un débat à trancher sur la retraite et l'âge de départ. Doit-il être le même pour tous, ou faut-il là encore individualiser? En ce qui me concerne, sur tous ces sujets, et conformément à l'évolution de notre société, je suis favorable à l'individualisation. Il reste maintenant à en fixer le cadre, à en préciser les conditions.
Je terminerai en citant cette phrase d'Anne-Sophie Mercier, envoyée spéciale de Charlie-Hebdo à l'université socialiste, dans le numéro paru hier:
"Il y a dans ce parti des militants qui s'apprécient, se sourient, qui se disent "camarades", mais qui n'ont rien, mais alors plus rien ou presque en commun".
Je ne sais pas si cette impression est vraie, mais il est vrai que certains socialistes avec qui je discute me semblent parfois plus proches de la LCR que du PS, et eux-mêmes ne me considérent pas vraiment comme un socialiste. Vivement la clarification!
Bon après-midi.
5 Comments:
L'économie française est dans la mondialisation. Il faut en tirer des avantages au lieu d'en subir des inconvénients. Il faut plus d'entreprises et un parcours professionnel continu, pour qu'une personne licenciée continue à toucher 90 % de son salaire le temps de se remettre à niveau avant d'intégrer une entreprise naissante. Il y a les retardataires qui freinent des quatre fers, car ils ne comprennent pas l'évolution rapide des choses, et les éclaireurs qui les houspillent pour qu'ils accélèrent le pas. Alors forcément, ça ronchonne dans les rangs...
By jpbb, at 2:15 PM
Dois-je le dire à EM ,globalement,je pense que l'on peut etre d'accord sur le fond ou sur le constat meme si l'on peut avoir des divergences sur le comment.Nous aurons l'occasion d'y revenir.
D'ailleurs je m'intéresse davantage à la complexité des questions qu'a la simplicité des réponses.Par exemple est-il facile de décider ce qui est une bonne mesure pour un socialiste:
-que l'université soit gratuite pour tous y compris comme on dit pour les fils de riches
-accorder une aide modulée en fonction des revenus des parents
-accorder un pret remboursable a taux zéro
-etc...Pas si facile que cela.
Sur la remarque de Anne Sophie Mercier je pense qu'elle est un peu caricaturale.Comme l' un des notres le disait à la Rochelle/"comment peut-on etre aussi brillant individuellement et aussi idiot collectivement"
Pour ma part je ne pense pas que tu me prennes pour un dangereux guévariste et moi je te prends pour un socialiste.
FV
By Anonyme, at 2:49 PM
L'un des problèmes du PS, et c'est flagrant au niveau local, c'est celui de "l'intelligence collective". Existe-t-elle? Quelque chose de positif peut-il sortir de débats qui ne rassemblent qu'une vingtaine de personnes, où les interventions sont plus souvent dictées par la vanité de parler, de se montrer, que par de réelles convictions?
Autre problème, celui du leadership: comment une section peut-elle fonctionner et espérer battre la droite quand elle n'a aucun leader reconnu? Tout cela me préoccupe fort...
By Emmanuel Mousset, at 9:13 PM
Et l'on revient à la notion de pouvoir et de délégation! tu as raison d'être préoccupé. Très difficile d'échapper à la personnalisation (culte de la personne) et aux luttes d'influence. Travailler collectif est quasiment impossible lorsque chacun a une arrière pensée. C'est le chat qui se mord la queue. La question que devraient se poser les adhérents et la question que l'on devrait poser aux candidats à l'adhésion à un parti est : pourquoi vouloir intégrer une structure politique et pour quoi faire?
MD
By md, at 10:05 PM
La réponse à la question posée par MD devrait être, normalement, la suivante:
"Par convictions".
En réalité, la réponse non avouée est souvent:
"Pour avoir une place"
Ou alors:
"Pour soutenir untel" (qui permettra peut-être un jour d'avoir une place).
D'ou le suivisme passif d'une grande partie de la classe politique (dans laquelle j'englobe les adhérents), notamment à la base.
By Emmanuel Mousset, at 3:14 PM
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