Changer les mentalités.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je reviens sur le rendez-vous socialiste de La Rochelle, qui confirme deux lois de la politique:
1- Les absents ont toujours tort. Valls, Gorce, rénovateurs déclarés, avaient choisi de bouder ce qu'ils considèrent comme une "grand-messe" inutile. Ce sont les socialistes qui les ont boudés. En politique, il faut toujours être là, présent, au coeur des débats, bref "exister". La participation n'implique pas la victoire mais la conditionne.
Vous me direz peut-être que DSK n'était pas là non plus. Normal, avec sa candidature au FMI. Mais ses partisans étaient présents, actifs, ses lieutenants animant des ateliers (Mocovici) et son bras droit (Cambadélis) organisant l'université.
2- Le pouvoir est toujours le plus fort. Hollande, qu'on aurait pu croire politiquement affaibli ces dernières semaines, sort plutôt renforcé de La Rochelle. Aucun incident a eu lieu, il n'a pas été contesté, il a même pu laisser entrevoir une possible candidature pour 2012, ce qui est assez osé. En politique, l'avantage va toujours à celui qui a le pouvoir. Ce qui ne signifie pas qu'un pouvoir ne puisse pas être affaibli et renversé, mais c'est long et difficile. Il faut traquer l'erreur, la faille, compter sur son propre travail d'opposant et ne pas trop se reposer sur l'usure du pouvoir, comme le fait la "gauche paresseuse".
Je reprends ma réflexion sur notre rénovation "culturelle", car c'est la dimension la plus importante. Je vois deux directions vers lesquelles aller, ou plutôt deux réalités de notre parti avec lesquelles rompre:
A- Le déni de réalité, réflexe trop fréquent chez les socialistes, refuge trop facile dans la consolation. Je prends l'exemple de ma section et de ma ville. La droite est puissante et unie, la gauche est faible et divisée, l'espoir de l'emporter aux prochaines municipales est faible, pour ne pas dire nul. Voilà la réalité, l'évidence, que n'importe quel saint-quentinois vous dira, y compris les électeurs de gauche. C'est une situation ni désespérante, ni décourageante. Au contraire, c'est une invitation à nous battre, à changer, à nous renouveler. A la limite, je trouve cela plus passionnant que s'il n'y avait rien à faire, que si la victoire était garantie. C'est un challenge, que j'aurai plaisir à relever si mes camarades me confient la tête de liste.
Eh bien, vous n'allez pas me croire, mais je rencontre encore des socialistes pour me dire que la gauche locale ne fait pas de si mauvais scores (je me demande bien lesquels!), que les socialistes ne s'entendent pas si mal, que la droite est souterrainement divisée (elle cache alors vraiment bien son jeu et le souterrain est très profond), que la victoire aux municipales n'est pas impossible (oui, comme il n'est pas impossible que je gagne au Loto la semaine prochaine...). Rien ne m'irrite plus que ces propos peu sérieux, signe de décadence, volonté de se faire plaisir à peu de frais en se payant de mots. Cette facilité, je n'en veux plus. Il faut avoir le courage de regarder la réalité en face, au niveau national comme au niveau local, et ne pas se perdre dans des chimères pour enfants.
B- Les sections socialistes doivent d'urgence rompre avec l'entre soi, le copinage, le clanisme, s'ouvrir aux autres, à nos sympathisants, entrer en phase avec notre électorat. Là encore, soyons réalistes et courageux. Nous savons très bien qu'on adhère pas toujours au parti socialiste pour de bonnes raisons (je veux dire des raisons politiques), que certains camarades visent une place sur une liste (ce qui est parfaitement légitime, au plan personnel). D'ailleurs, à l'approche d'une élection municipale, nos rangs souvent augmentent, du moins dans les villes où l'espoir de gagner est réel. D'autres adhésions sont largement "suggérées", pour conforter telle tendance et renforcer son pouvoir. Vous imaginez bien que les nouvelles recrues seront très disciplinées (on les fait entrer parce qu'elles ont cette qualité, quoique les trahisons en politique arrivent très vite!) mais n'auront pas nécessairement la formation, la compétence , l'énergie pour mener un affrontement politique. Bref, il faut cesser d'être entre soi, dans une inquiétante consanguinité politique, un air vicié. Pensez que dans certaines sections, les gens se connaissent depuis trente ans, se redisent les mêmes choses, produisent et reproduisent d'éternelles disputes!
Je ne sais pas combien de temps il faudra pour changer les mentalités, ni comment il faudra procéder, mais je sais qu'il faut aller à la bagarre, dès maintenant.
Bonne soirée.
Je reviens sur le rendez-vous socialiste de La Rochelle, qui confirme deux lois de la politique:
1- Les absents ont toujours tort. Valls, Gorce, rénovateurs déclarés, avaient choisi de bouder ce qu'ils considèrent comme une "grand-messe" inutile. Ce sont les socialistes qui les ont boudés. En politique, il faut toujours être là, présent, au coeur des débats, bref "exister". La participation n'implique pas la victoire mais la conditionne.
Vous me direz peut-être que DSK n'était pas là non plus. Normal, avec sa candidature au FMI. Mais ses partisans étaient présents, actifs, ses lieutenants animant des ateliers (Mocovici) et son bras droit (Cambadélis) organisant l'université.
2- Le pouvoir est toujours le plus fort. Hollande, qu'on aurait pu croire politiquement affaibli ces dernières semaines, sort plutôt renforcé de La Rochelle. Aucun incident a eu lieu, il n'a pas été contesté, il a même pu laisser entrevoir une possible candidature pour 2012, ce qui est assez osé. En politique, l'avantage va toujours à celui qui a le pouvoir. Ce qui ne signifie pas qu'un pouvoir ne puisse pas être affaibli et renversé, mais c'est long et difficile. Il faut traquer l'erreur, la faille, compter sur son propre travail d'opposant et ne pas trop se reposer sur l'usure du pouvoir, comme le fait la "gauche paresseuse".
Je reprends ma réflexion sur notre rénovation "culturelle", car c'est la dimension la plus importante. Je vois deux directions vers lesquelles aller, ou plutôt deux réalités de notre parti avec lesquelles rompre:
A- Le déni de réalité, réflexe trop fréquent chez les socialistes, refuge trop facile dans la consolation. Je prends l'exemple de ma section et de ma ville. La droite est puissante et unie, la gauche est faible et divisée, l'espoir de l'emporter aux prochaines municipales est faible, pour ne pas dire nul. Voilà la réalité, l'évidence, que n'importe quel saint-quentinois vous dira, y compris les électeurs de gauche. C'est une situation ni désespérante, ni décourageante. Au contraire, c'est une invitation à nous battre, à changer, à nous renouveler. A la limite, je trouve cela plus passionnant que s'il n'y avait rien à faire, que si la victoire était garantie. C'est un challenge, que j'aurai plaisir à relever si mes camarades me confient la tête de liste.
Eh bien, vous n'allez pas me croire, mais je rencontre encore des socialistes pour me dire que la gauche locale ne fait pas de si mauvais scores (je me demande bien lesquels!), que les socialistes ne s'entendent pas si mal, que la droite est souterrainement divisée (elle cache alors vraiment bien son jeu et le souterrain est très profond), que la victoire aux municipales n'est pas impossible (oui, comme il n'est pas impossible que je gagne au Loto la semaine prochaine...). Rien ne m'irrite plus que ces propos peu sérieux, signe de décadence, volonté de se faire plaisir à peu de frais en se payant de mots. Cette facilité, je n'en veux plus. Il faut avoir le courage de regarder la réalité en face, au niveau national comme au niveau local, et ne pas se perdre dans des chimères pour enfants.
B- Les sections socialistes doivent d'urgence rompre avec l'entre soi, le copinage, le clanisme, s'ouvrir aux autres, à nos sympathisants, entrer en phase avec notre électorat. Là encore, soyons réalistes et courageux. Nous savons très bien qu'on adhère pas toujours au parti socialiste pour de bonnes raisons (je veux dire des raisons politiques), que certains camarades visent une place sur une liste (ce qui est parfaitement légitime, au plan personnel). D'ailleurs, à l'approche d'une élection municipale, nos rangs souvent augmentent, du moins dans les villes où l'espoir de gagner est réel. D'autres adhésions sont largement "suggérées", pour conforter telle tendance et renforcer son pouvoir. Vous imaginez bien que les nouvelles recrues seront très disciplinées (on les fait entrer parce qu'elles ont cette qualité, quoique les trahisons en politique arrivent très vite!) mais n'auront pas nécessairement la formation, la compétence , l'énergie pour mener un affrontement politique. Bref, il faut cesser d'être entre soi, dans une inquiétante consanguinité politique, un air vicié. Pensez que dans certaines sections, les gens se connaissent depuis trente ans, se redisent les mêmes choses, produisent et reproduisent d'éternelles disputes!
Je ne sais pas combien de temps il faudra pour changer les mentalités, ni comment il faudra procéder, mais je sais qu'il faut aller à la bagarre, dès maintenant.
Bonne soirée.
1 Comments:
Tout à fait Emmanuel, il faut taper dans le lard. Nous avons tout ce qu'il faut pour gagner à tous les échelons. Au niveau mondial avec DSK au FMI qui fera tout pour combattre la misère dans les pays émergeants, et qui saura trouver les arguments pour convaincre les pays riches de l'absolue nécessité de les aider pour ne pas voir déferler une immigration incontrôlée qui ferait le jeu d'un extrémisme.
Au niveau national avec SD. Il y a beaucoup de gens biens qui ne pensent pas qu'à leur petit intérêt personnel, mais qui pensent collectif et global. J'en ai rencontré plusieurs à La Rochelle.
Ensuite en troisième ligne, je pense que tu es là, au niveau municipal. Avec la conviction d'aider toute la population, celle qui souffre comme celle qui respire, et en accord avec les deux niveaux supérieurs.
Nous avons mis du temps à faire la synthèse de nos idées. Nous n'avons pas cédé à la tentation totalitaire, croire qu'il suffisait de zigouiller quelques personnes pour que le paradis advienne.
La réalité et la logique nous oblige à marcher modestement, et à suivre notre rythme. Nous avions le choix à gauche entre deux tactiques: celle de la confrontation, de l'entonnoir, avoir une approche dialectique d'opposition marxiste, et petit à petit, se diriger vers une solution unique, tous pauvres. L'autre solution, avoir la haine de la pauvreté pour les autres, la refuser pour ceux qui en étouffaient, et travailler pour eux, pour eux et tous. Inverser le sens de l'action, remonter l'entonnoir, et ouvrir le champ des possibles. Affirmer qu'un pauvre c'est le riche de demain, et mettre les solutions en oeuvre pour y arriver. La grandeur de l'homme est de s'opposer à son destin, non pas de l'accepter. Si le marxisme est de s'opposer, comme un chien à sa chaîne mord à tout ce qui passe à sa portée, la grandeur du socialisme est de l'en libérer, et de lui montrer la liberté et le respect. C'est ce que nous nommons l'éthique et le respect de l'autre. C'est notre base. C'est ce qui nous permet d'entraîner et de faire accepter notre vision du monde, et personne ne peut nous freiner dans cette tâche.
By jpbb, at 10:12 PM
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