L'Aisne avec DSK

20 octobre 2007

1968 à l'Elysée.

Bonjour à toutes et à tous.

Je reviens sur le divorce présidentiel, qui ne peut pas être, quoi qu'on dise, une affaire strictement privée, d'autant que le chef de l'Etat a pris l'habitude (et il n'est pas le seul, hélas) d'instrumentaliser sa vie personnelle et familiale. De fait, les prochains mois ou années, Nicolas Sarkozy va devenir le célibataire le plus observé et le plus convoité de France. Une certaine presse va en faire ses choux gras, et pas seulement la presse dite "à scandale". La presse "sérieuse", en particulier Le Nouvel Observateur, a pris sa place dans la rumeur puis dans l'information. Signe des temps, probablement, mais après tout, la petite vie des grands personnages a toujours intrigué et passionné. Souvenons-nous de la monarchie qui mettait en scène, sous les yeux de tous, l'existence intime de ses rois et reines. Sauf que nous ne sommes plus en monarchie, mais que manifestement quelque chose en est resté.

Mais c'est autre chose que je veux vous dire, une réflexion qui m'a été inspirée par un propos de je ne sais plus quelle journaliste lors de l'émission de RTL "Et si on changeait le monde". Elle affirmait que Cécilia avait introduit l'esprit de Mai 68 à l'Elysée! C'est un raccourci évidemment osé mais qui a sa pertinence. Aurait-on imaginé un tel comportement d'une épouse du chef de l'Etat auparavant? C'aurait été impensable, le scandale aurait été immense. Bien que n'ayant aucun statut officiel dans la République, les épouses des présidents ont su "tenir leur rang", comme on dit très bourgeoisement. Qui pouvait alors renoncer à cet énorme privilège, être femme du chef de l'Etat? Le devoir ne laissait place à aucun doute, hésitation, aspiration personnelle.

Je ne sais pas ce que faisait Cécilia Sarkozy en 1968, mais presque quarante ans après, elle a repris, à sa façon bien sûr, quelque chose de ce mouvement: ignorer superbement les conventions, mépriser les honneurs et l'argent, renoncer à la gloire d'être première dame de France, ne pas se soumettre au mari et à la famille, laisser parler son désir, bref, en un mot, s'émanciper. Il n'y a pas d'âge pour cela. L'histoire a sa moralité: cet homme devenu président avec l'objectif de "liquider" l'héritage de Mai 68 a été rattrapé par cet héritage, chez lui, au coeur de l'Elysée, dans son coeur d'homme.


Bon après-midi.

2 Comments:

  • je trouve également que le divorce des sarko est 1 affaire privée dés lors que l'on recherche le pourquoi de cette rupture.
    par contre, cet événement rendu public par les protagonistes revêt pour moi un fait important pour la cause féminine.
    1°/ être divorcée peut se revendiquer.
    2°/ c'est 1 véritable émancipation pour laquelle il faut beaucoup de courage car je connais beaucoup de femmes au foyer ou pas qui souffrent dans leur vie de couple mais qui ont la trouille de franchir le pas.
    3°/ elle tord le cou à ces réflexions minables : elle avait tout pour être heureuse . le bonheur ne se quantifie et ne se qualifie pas .

    enfin, je m'insurge sur les analyses des journalistes qui la dénigrent : "elle n'a jamais travaillé", "elle n'a vécu que grace à ses hommes".... c'est faire insulte à nos grands méres, à nos méres et aux femmes en général qui ont mis en veille leur carrière lucrative pour élever leurs enfants, seconder leur mâle, et être la clé de voute de leur famille. c'est faire insulte aux femmes de commerçant, d'artisan et autres indépendants qui ont travaillé durement , qui touchent 1 retraite de misére ou rien du tout.
    1 simple constat , la liberté de 1968 était sexiste car il en a fallu du temps pour que la société actuelle s'intéresse au coeur des femmes. VAL

    By Anonymous Anonyme, at 9:49 AM  

  • Tout à fait d'accord avec le commentaire de Val. Vive Cécilia!

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:26 AM  

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