Enfer et paradis.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai proposé hier soir dans mon Ciné Philo le dernier documentaire de Michaël Moore, "Sicko". Ce film, comme toute l'oeuvre de Moore, me laisse dubitatif. J'apprécie le côté contestataire. L'esprit critique est toujours une bonne chose. La société américaine est plus souvent remise en cause dans les fictions que dans les documentaires. Que son conformisme, déjà dénoncé par Tocqueville en son temps, soit ébranlé, je m'en réjouis. Autre aspect positif du film, son choix de traiter un sujet ardu, plutôt technique: l'assurance maladie dans les démocraties modernes, question politique majeure (trop peu abordée dans la campagne présidentielle). Dernier point d'accord avec Moore: sa défense du système de solidarité publique et sa critique des compagnies d'assurances.
Pour le reste, je suis carrément sceptique, jusqu'à me demander ce que recherche réellement Michaël Moore, quel est le sens de son documentaire. Est-ce d'ailleurs un documentaire? J'ai parfois l'impression de me trouver devant un récit personnel, un cri de haine contre son pays et une idéalisation corrélative des autres systèmes de santé. Certaines scènes sont grotesques (ou volontairement ironiques? Mais pourquoi?): la vision idyllique du système social français, avec le témoignage d'une famille bourgeoise, fait sourire. D'autres scènes ne sont pas loin de choquer, comme l'éloge du système de santé cubain, sans aucun recul, sans aucune question. On ne peut pas être contestataire à moitié, il faut l'être tout le temps, pour tout pays.
Le comble du ridicule est atteint (mais là encore, n'est-ce pas voulu?) lorsque Moore veut faire soigner des pompiers du 11 septembre dans la base militaire de Guantanamo, parce que les terroristes y recoivent des soins médicaux de grande qualité! Cette pantalonnade discrédite l'ensemble du documentaire. Si Moore veut dévoiler une vérité, la tentative est compromise. Car la vérité exige une prudence élémentaire, un sérieux minimum, une certaine objectivité qui font défaut à son film. On doute que le système de santé américain soit un enfer quand on voit que les systèmes de santé cubain, britannique et français sont présentés comme des paradis. C'est dommage, le sujet abordé et le talent de Michaël Moore méritaient mieux.
Bonne soirée.
J'ai proposé hier soir dans mon Ciné Philo le dernier documentaire de Michaël Moore, "Sicko". Ce film, comme toute l'oeuvre de Moore, me laisse dubitatif. J'apprécie le côté contestataire. L'esprit critique est toujours une bonne chose. La société américaine est plus souvent remise en cause dans les fictions que dans les documentaires. Que son conformisme, déjà dénoncé par Tocqueville en son temps, soit ébranlé, je m'en réjouis. Autre aspect positif du film, son choix de traiter un sujet ardu, plutôt technique: l'assurance maladie dans les démocraties modernes, question politique majeure (trop peu abordée dans la campagne présidentielle). Dernier point d'accord avec Moore: sa défense du système de solidarité publique et sa critique des compagnies d'assurances.
Pour le reste, je suis carrément sceptique, jusqu'à me demander ce que recherche réellement Michaël Moore, quel est le sens de son documentaire. Est-ce d'ailleurs un documentaire? J'ai parfois l'impression de me trouver devant un récit personnel, un cri de haine contre son pays et une idéalisation corrélative des autres systèmes de santé. Certaines scènes sont grotesques (ou volontairement ironiques? Mais pourquoi?): la vision idyllique du système social français, avec le témoignage d'une famille bourgeoise, fait sourire. D'autres scènes ne sont pas loin de choquer, comme l'éloge du système de santé cubain, sans aucun recul, sans aucune question. On ne peut pas être contestataire à moitié, il faut l'être tout le temps, pour tout pays.
Le comble du ridicule est atteint (mais là encore, n'est-ce pas voulu?) lorsque Moore veut faire soigner des pompiers du 11 septembre dans la base militaire de Guantanamo, parce que les terroristes y recoivent des soins médicaux de grande qualité! Cette pantalonnade discrédite l'ensemble du documentaire. Si Moore veut dévoiler une vérité, la tentative est compromise. Car la vérité exige une prudence élémentaire, un sérieux minimum, une certaine objectivité qui font défaut à son film. On doute que le système de santé américain soit un enfer quand on voit que les systèmes de santé cubain, britannique et français sont présentés comme des paradis. C'est dommage, le sujet abordé et le talent de Michaël Moore méritaient mieux.
Bonne soirée.
2 Comments:
est ce que l'arme de destruction massive tant redoutée de la part de nations terroristes,ne serait pas la manipulation des images et le conditionnement intellectuel? des reportages bidonnés, des informations tronquées, des syndicats grassement sponsorisés par les patrons,( vrai ou faux!!!), 1 reportage sur tf1 la semaine des élections sur les truqueurs aux assédic, 1 comédien don quichotte des sans abris qui cesse le mouvement pour aller sur 1 tournage.....
By Anonyme, at 9:11 AM
Il est vrai que notre société donne le tournis, parce que tout est devenu médiatique, spectaculaire. L'image l'emporte sur l'idée. Comme dirait Sarkozy, tout devient possible.
By Emmanuel Mousset, at 12:49 PM
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