Diagnostic et remède.
Bonjour à toutes et à tous.
Les internes en médecine ont cessé leur mouvement de grève (15 jours!), qui a culminé mercredi dernier en rassemblant 20000 étudiants dans une manifestation à Paris. Leurs revendications étaient nombreuses, j'approuvais la plupart, mais il semble qu'une seule, satisfaite, a suffi à mettre un point final à l'action. Dans le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale, il était prévu la possibilité de débattre des "conditions et modalités de conventionnement en fonction de la densité de la zone d'exercice". Pour être plus clair, plus direct et moins diplomatique: si vous n'allez pas là où il manque des médecins, vous ne serez pas conventionnés. Rien n'avait été décidé, le projet posait seulement une possibilité, dont bien sûr les pouvoirs publics se seraient saisi, puisque le problème de l'installation de médecins généralistes dans certaines zones rurales est crucial. Mais la simple éventualité a suffi pour soulever les internes, et son retrait a suffi à stopper leur mouvement.
Nicolas Sarkozy, qui se prétend volontaire, courageux, audacieux quand il s'agit de supprimer les régimes spéciaux de retraite des gaziers, électriciens et cheminots, redevient timide quand il s'agit d'ouvrir une possibilité de discussion sur le conventionnement des médecins. Deux poids (électoraux?), deux mesures. Dans L'Hebdo des socialistes de cette semaine, je lis un compte rendu d'une rencontre avec les organisations de la santé, où le problème est posé, même s'il faut lire entre les lignes (encore la diplomatie!):
"L'évolution des conditions d'installation des médecins, préconisée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2008, suscite débat (...) Les solutions divergent. Les organisations de médecins récusent l'idée de coercition, alors que certaines organisations gestionnaires de l'assurance maladie évoquent la nécessité de dispositions d'ordre public". Prudence de Sioux mais prise de conscience de la solution au problème..."
Je suis allé voir ce qu'en pensait un professionnel, syndicaliste et progressiste, Patrick Pelloux, dans sa chronique de Charlie-Hebdo. Le diagnostic est posé: "Jamais nous n'avons eu autant de médecins en France (...) La Seine-Saint-Denis est le département de France avec le plus faible nombre de généralistes..." Mais Patrick , pourtant si prolixe, ne dit rien quant à la solution, le déconventionnement. Il en reste à ce qu'il répète au long de ses papiers, et que j'approuve: le refus de la privatisation de la médecine. Je souligne tout de même une citation qu'il fait, du docteur Didier Ménard, représentant du Syndicat des médecins généralistes: "Cette grève des internes est un mélange de mouvement corporatiste et d'enjeux politico-sociaux majeurs". J'ai envie d'ajouter: comme n'importe quelle grève dans n'importe quel secteur (voyez pour les régimes spéciaux). Un syndicaliste se doit d'assumer les revendications "corporatistes", mais un homme politique responsable se doit de prendre en compte "les enjeux politico-sociaux majeurs". Je n'ai pas l'impression que c'est ce que fait Sarkozy à propos des carences territoriales de la médecine générale.
Prudence de Sioux, remède de cheval?
Bonne matinée.
Les internes en médecine ont cessé leur mouvement de grève (15 jours!), qui a culminé mercredi dernier en rassemblant 20000 étudiants dans une manifestation à Paris. Leurs revendications étaient nombreuses, j'approuvais la plupart, mais il semble qu'une seule, satisfaite, a suffi à mettre un point final à l'action. Dans le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale, il était prévu la possibilité de débattre des "conditions et modalités de conventionnement en fonction de la densité de la zone d'exercice". Pour être plus clair, plus direct et moins diplomatique: si vous n'allez pas là où il manque des médecins, vous ne serez pas conventionnés. Rien n'avait été décidé, le projet posait seulement une possibilité, dont bien sûr les pouvoirs publics se seraient saisi, puisque le problème de l'installation de médecins généralistes dans certaines zones rurales est crucial. Mais la simple éventualité a suffi pour soulever les internes, et son retrait a suffi à stopper leur mouvement.
Nicolas Sarkozy, qui se prétend volontaire, courageux, audacieux quand il s'agit de supprimer les régimes spéciaux de retraite des gaziers, électriciens et cheminots, redevient timide quand il s'agit d'ouvrir une possibilité de discussion sur le conventionnement des médecins. Deux poids (électoraux?), deux mesures. Dans L'Hebdo des socialistes de cette semaine, je lis un compte rendu d'une rencontre avec les organisations de la santé, où le problème est posé, même s'il faut lire entre les lignes (encore la diplomatie!):
"L'évolution des conditions d'installation des médecins, préconisée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2008, suscite débat (...) Les solutions divergent. Les organisations de médecins récusent l'idée de coercition, alors que certaines organisations gestionnaires de l'assurance maladie évoquent la nécessité de dispositions d'ordre public". Prudence de Sioux mais prise de conscience de la solution au problème..."
Je suis allé voir ce qu'en pensait un professionnel, syndicaliste et progressiste, Patrick Pelloux, dans sa chronique de Charlie-Hebdo. Le diagnostic est posé: "Jamais nous n'avons eu autant de médecins en France (...) La Seine-Saint-Denis est le département de France avec le plus faible nombre de généralistes..." Mais Patrick , pourtant si prolixe, ne dit rien quant à la solution, le déconventionnement. Il en reste à ce qu'il répète au long de ses papiers, et que j'approuve: le refus de la privatisation de la médecine. Je souligne tout de même une citation qu'il fait, du docteur Didier Ménard, représentant du Syndicat des médecins généralistes: "Cette grève des internes est un mélange de mouvement corporatiste et d'enjeux politico-sociaux majeurs". J'ai envie d'ajouter: comme n'importe quelle grève dans n'importe quel secteur (voyez pour les régimes spéciaux). Un syndicaliste se doit d'assumer les revendications "corporatistes", mais un homme politique responsable se doit de prendre en compte "les enjeux politico-sociaux majeurs". Je n'ai pas l'impression que c'est ce que fait Sarkozy à propos des carences territoriales de la médecine générale.
Prudence de Sioux, remède de cheval?
Bonne matinée.
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