Vive la liberté!
C'est dimanche, et si on parlait pour une fois d'autre chose que de politique? D'animaux, par exemple. Dans Charlie-Hebdo de cette semaine, j'ai aimé le coup de gueule de Cavanna (page 10):
"A bas les zoos! Aussi "modernes", aussi perfectionnés soient-ils, ce sont des prisons, des lieux d'infinie tristesse. A bas les ménageries, à bas les cirques, surtout itinérants! A bas le dressage, à bas le domptage, à bas les spectacles d'animaux "savants"! Arrêtez de faire chier les bêtes. Laissez les bêtes sauvages là où elles sont, c'est-à-dire chez elles. Contentez-vous de dévorer vos animaux d'élevage, et, s'il vous plaît, en les faisant souffrir le moins possible. A bas le foie gras!"
Dans le même article, Cavanna précise que "les animaux ne sont pas faits dans un dessein éducatif". J'approuve. Quand j'étais enfant, comme beaucoup d'enfants, j'ai élevé un tas de bestioles: hamster, cochon d'Inde, poisson rouge, escargot, ... Je n'ai rien appris à leur contact, elles ne m'ont élevé ni intellectuellement, ni moralement. Un livre est un accessoire pédagogique, pas une bête.
Certes, en tant que président de la Fédération des Oeuvres Laïques de l'Aisne, je reçois dans notre domaine de Beauregard des élèves qui visitent notre "ferme pédagogique". Mais c'est la nature dans son ensemble qui devient alors un objet d'éducation et de réflexion. Jean-Jacques Rousseau trouvait un profit intellectuel à méditer sur les plantes, leurs formes, leur diversité, leur croissance. Rien à voir avec un gamin qui donne à manger à un lapin dans une boîte à chaussures.
Le texte de Cavanna est beau et utile, mais il y a trop de "à bas". C'est "vive" qu'il faudrait s'écrier, vive les animaux, et surtout, vive la liberté! Tout est là: homme et citoyen, la liberté est la première vertu, comme dans la devise de la République. Un homme qui renonce volontairement à sa liberté est méprisable. Ce n'est pas un homme, c'est un monstre ou un esclave. Toute scène de servitude, même et surtout pacifique, inoffensive, généreuse, est anti-pédagogique, dégradante aux yeux des enfants.
Dans ce numéro de Charlie, mais à la page suivante, un autre article, de Philippe Lançon, retient mon attention. Il est question de Cécilia Sarkozy et de son renoncement "au statut de reine de France". Quel rapport avec les animaux, les zoos et ce qui précède? La liberté, toujours la liberté. Cécilia n'était-elle pas pour Nicolas une jolie bête ou, si vous préférez, une "belle plante" qu'il a su pour son image et son élection utiliser, et qui s'enfuit maintenant de la cage dorée de l'Elysée pour retrouver sa liberté? Ecoutez Lançon:
"Le geste de Cécilia ex-Sarkozy dit d'abord ça: la liberté; l'idée que la réussite a ses échecs. La fin éclatante et lente du couple dément les discours volontaristes du mari. Quand on veut, on peut? Oui, jusqu'au moment où on ne peut plus".
C'est quoi l'idéologie sarkozienne? La vie vue sous l'angle du travail acharné, de l'argent gagné, de la réussite sociale, de l'ambition personnelle, une éthique à l'américaine, la religion et le puritanisme moral en moins. Cécilia renverse tout cela, au nom d'autres valeurs, le plaisir, la franchise et surtout la liberté. Et Lançon de conclure:
"L'essentiel est l'acte par lequel une femme fait entrer la liberté des autres, même sous forme de fantasme, dans un lieu de représentation où elle n'existait pas".
Dites moi: je ne le voulais pas et j'ai l'impression que je l'ai fait, parler ce dimanche de politique...
Bon après-midi.
"A bas les zoos! Aussi "modernes", aussi perfectionnés soient-ils, ce sont des prisons, des lieux d'infinie tristesse. A bas les ménageries, à bas les cirques, surtout itinérants! A bas le dressage, à bas le domptage, à bas les spectacles d'animaux "savants"! Arrêtez de faire chier les bêtes. Laissez les bêtes sauvages là où elles sont, c'est-à-dire chez elles. Contentez-vous de dévorer vos animaux d'élevage, et, s'il vous plaît, en les faisant souffrir le moins possible. A bas le foie gras!"
Dans le même article, Cavanna précise que "les animaux ne sont pas faits dans un dessein éducatif". J'approuve. Quand j'étais enfant, comme beaucoup d'enfants, j'ai élevé un tas de bestioles: hamster, cochon d'Inde, poisson rouge, escargot, ... Je n'ai rien appris à leur contact, elles ne m'ont élevé ni intellectuellement, ni moralement. Un livre est un accessoire pédagogique, pas une bête.
Certes, en tant que président de la Fédération des Oeuvres Laïques de l'Aisne, je reçois dans notre domaine de Beauregard des élèves qui visitent notre "ferme pédagogique". Mais c'est la nature dans son ensemble qui devient alors un objet d'éducation et de réflexion. Jean-Jacques Rousseau trouvait un profit intellectuel à méditer sur les plantes, leurs formes, leur diversité, leur croissance. Rien à voir avec un gamin qui donne à manger à un lapin dans une boîte à chaussures.
Le texte de Cavanna est beau et utile, mais il y a trop de "à bas". C'est "vive" qu'il faudrait s'écrier, vive les animaux, et surtout, vive la liberté! Tout est là: homme et citoyen, la liberté est la première vertu, comme dans la devise de la République. Un homme qui renonce volontairement à sa liberté est méprisable. Ce n'est pas un homme, c'est un monstre ou un esclave. Toute scène de servitude, même et surtout pacifique, inoffensive, généreuse, est anti-pédagogique, dégradante aux yeux des enfants.
Dans ce numéro de Charlie, mais à la page suivante, un autre article, de Philippe Lançon, retient mon attention. Il est question de Cécilia Sarkozy et de son renoncement "au statut de reine de France". Quel rapport avec les animaux, les zoos et ce qui précède? La liberté, toujours la liberté. Cécilia n'était-elle pas pour Nicolas une jolie bête ou, si vous préférez, une "belle plante" qu'il a su pour son image et son élection utiliser, et qui s'enfuit maintenant de la cage dorée de l'Elysée pour retrouver sa liberté? Ecoutez Lançon:
"Le geste de Cécilia ex-Sarkozy dit d'abord ça: la liberté; l'idée que la réussite a ses échecs. La fin éclatante et lente du couple dément les discours volontaristes du mari. Quand on veut, on peut? Oui, jusqu'au moment où on ne peut plus".
C'est quoi l'idéologie sarkozienne? La vie vue sous l'angle du travail acharné, de l'argent gagné, de la réussite sociale, de l'ambition personnelle, une éthique à l'américaine, la religion et le puritanisme moral en moins. Cécilia renverse tout cela, au nom d'autres valeurs, le plaisir, la franchise et surtout la liberté. Et Lançon de conclure:
"L'essentiel est l'acte par lequel une femme fait entrer la liberté des autres, même sous forme de fantasme, dans un lieu de représentation où elle n'existait pas".
Dites moi: je ne le voulais pas et j'ai l'impression que je l'ai fait, parler ce dimanche de politique...
Bon après-midi.
2 Comments:
Ah Cavanna, quel délire...
By jpbb, at 8:15 PM
Ah Cavanna, quelle lucidité...
By Emmanuel Mousset, at 8:18 PM
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