Démocratie locale.
Bonsoir à toutes et à tous.
Sous le titre "La démocratie locale est-elle malade?", le journal L'Union du 18 octobre a mené une intéressante enquête auprès de nos élus. A cinq mois des élections municipales, ça vaut le détour. Je vous livre quelques extraits significatifs et mes réactions sur le vif:
"Le rôle d'un élu d'opposition est ingrat. En cas de problème, la population ne fait appel à nous qu'en bout de course, quand tous les recours sont épuisés".
Ca me fait aussi penser à ce qu'est devenu le syndicalisme enseignant...
"Les électeurs se mobilisent surtout au moment des élections et sont finalement assez peu demandeurs de débats, si j'en juge par le manque de vitalité des conseils de quartier".
La démocratie participative ne serait-elle qu'un slogan à la mode?
"La mauvaise santé de la démocratie locale commence quand deux ou trois élus seulement participent au travail en commission alors qu'ils devraient être entre 10 et 15. Ou quand un conseiller reste invisible au conseil municipal pendant 4 ans!"
"Je regrette aussi souvent la trop grande discrétion des élus. Beaucoup d'adjoints ne prennent jamais la parole en conseil municipal".
J'avoue être scandalisé par ces derniers constats. Un élu se doit, vis à vis de la population qui l'a mandaté, d'être présent en conseil municipal et, si possible, de s'exprimer. Il y a un drame dont personne ne parle: les membres d'une liste municipale sont pour beaucoup des inconditionnels de la tête de liste, des soutiens assurés, des gens qui suivent en silence (dès qu'on prend la parole, on ne peut plus se contenter de suivre et de soutenir, il faut exercer son autonomie, ne pas se contenter de répéter ce que dit le leader, si l'on veut convaincre).
Si j'étais tête de liste, je ne prendrais avec moi que des camarades qui s'engagent à siéger, et parmi les dix premiers, des camarades qui sont aptes à prendre la parole pour s'opposer en cas de défaite et pour défendre la politique conduite en cas de victoire. Et comment m'y prendrais-je pour faire ce choix? C'est très simple: un socialiste qui ne participe pas régulièrement aux réunions de sa section ne participera pas plus aux réunions mensuelles d'un conseil municipal et de ses commissions (sans parler de la présence sur le terrain, lors des inaugurations et manifestations locales en tout genre). Un socialiste qui ne prend pas la parole devant ses camarades, parce qu'il n'ose pas, ne peut pas, ne veut pas, celui-là n'osera pas plus quand il faudra contester la politique du maire. Et croyez-moi, de telles exigences, qui me semblent naturelles, seront difficiles à tenir car nos sections manquent d'adhérents capables de les tenir. C'est pourquoi, je le rappelle au passage, la division est une attitude politiquement criminelle parce qu'elle exclut des compétences qui sont rares.
Bonne nuit.
Sous le titre "La démocratie locale est-elle malade?", le journal L'Union du 18 octobre a mené une intéressante enquête auprès de nos élus. A cinq mois des élections municipales, ça vaut le détour. Je vous livre quelques extraits significatifs et mes réactions sur le vif:
"Le rôle d'un élu d'opposition est ingrat. En cas de problème, la population ne fait appel à nous qu'en bout de course, quand tous les recours sont épuisés".
Ca me fait aussi penser à ce qu'est devenu le syndicalisme enseignant...
"Les électeurs se mobilisent surtout au moment des élections et sont finalement assez peu demandeurs de débats, si j'en juge par le manque de vitalité des conseils de quartier".
La démocratie participative ne serait-elle qu'un slogan à la mode?
"La mauvaise santé de la démocratie locale commence quand deux ou trois élus seulement participent au travail en commission alors qu'ils devraient être entre 10 et 15. Ou quand un conseiller reste invisible au conseil municipal pendant 4 ans!"
"Je regrette aussi souvent la trop grande discrétion des élus. Beaucoup d'adjoints ne prennent jamais la parole en conseil municipal".
J'avoue être scandalisé par ces derniers constats. Un élu se doit, vis à vis de la population qui l'a mandaté, d'être présent en conseil municipal et, si possible, de s'exprimer. Il y a un drame dont personne ne parle: les membres d'une liste municipale sont pour beaucoup des inconditionnels de la tête de liste, des soutiens assurés, des gens qui suivent en silence (dès qu'on prend la parole, on ne peut plus se contenter de suivre et de soutenir, il faut exercer son autonomie, ne pas se contenter de répéter ce que dit le leader, si l'on veut convaincre).
Si j'étais tête de liste, je ne prendrais avec moi que des camarades qui s'engagent à siéger, et parmi les dix premiers, des camarades qui sont aptes à prendre la parole pour s'opposer en cas de défaite et pour défendre la politique conduite en cas de victoire. Et comment m'y prendrais-je pour faire ce choix? C'est très simple: un socialiste qui ne participe pas régulièrement aux réunions de sa section ne participera pas plus aux réunions mensuelles d'un conseil municipal et de ses commissions (sans parler de la présence sur le terrain, lors des inaugurations et manifestations locales en tout genre). Un socialiste qui ne prend pas la parole devant ses camarades, parce qu'il n'ose pas, ne peut pas, ne veut pas, celui-là n'osera pas plus quand il faudra contester la politique du maire. Et croyez-moi, de telles exigences, qui me semblent naturelles, seront difficiles à tenir car nos sections manquent d'adhérents capables de les tenir. C'est pourquoi, je le rappelle au passage, la division est une attitude politiquement criminelle parce qu'elle exclut des compétences qui sont rares.
Bonne nuit.
4 Comments:
je trouve étrange ton commentaire car le constat du journal n'est pas 1 découverte. l'écoute de mes semblables lorsqu'ils parlent de leur vote est trés enrichissante. quelques utopistes votent pour leur principe politique mais les autres votent pour 1 pb personnel qui les préoccupent, selon leur état d'âme du moment, parce que l'1 des candidats a fait semblant de l'écouter lors d'1 rencontre fortuite.
à part les têtes de listes et les adjoints, les autres sont là pour les honneurs, pour avoir leur photo dans le journal, pour être au courant avant tout le monde des projets ( parfois possibilité de faire du business...), pour être invité gratuitement aux manifestations.
comme dirait l'autre " élection , piége à cons" VAL
By Anonyme, at 8:51 AM
Tu es un peu dur avec le choix des adjoints. Ce qui est recherché c'est surtout une personne compétence, travailleuse capable de mettre en oeuvre une politique municipale sous l'impulsion de son maire. Parler en public est très difficile et n'est pas à la portée de tous même des plus qualifiés; par contre quand on est dans son domaine de compétence et reconnu comme tel, c'est plus facile de s'exprimer et d'animer une réunion en comité plus restreint et avec un public plus "choisi".
Par contre en ce qui concerne l'absenteisme tu as tout à fait raison. Je serai même partant de faire signer aux candidats, une lettre type de démission à utiliser en cas d'absence répétée. L'abentéisme nuit à la réputation du groupe, à l'efficacité du travail et à l'enrichissement du débat! Si l'effectif de la section ne suffit il ne reste qu'à ouvrir sur l'extérieur, il y a suffisamment de personnes de gauche et compétentes qui n'ont pas tout simplement franchi le pas de l'adhésion mais aptes à participer à une équipe municipale!
MD
By md, at 9:06 AM
Tu es un orateur né Emmanuel, de par ton métier. Tu es apte à décortiquer un problème, à le comprendre, à pointer les solutions et à expliquer leur validité. Ce qui te semble naturel ne l'est pas pour tout le monde. Tu as tout pour faire tête de liste. Maintenant la décision appartient aux autres.
By jpbb, at 11:19 AM
En fait, plus j'y réfléchis, plus je me dis que le problème, c'est la nature humaine: faiblesse, médiocrité, bêtise, narcissisme, corruption, ...
Mais je ne peux pas souscrire à la conclusion (pourtant soixante-huitarde!) de VAL: "élections, piège à cons".
A MD, dont j'approuve entièrement le commentaire, je raconte cette petite anecdote: je me suis fait rabrouer en réunion de section parce que j'osais m'interroger sur "le meilleur candidat" en tête de liste. J'ai eu l'impression, pour certains camarades, de prononcer un mot "obscène". De même que la notion de "compétence" n'est toujours pas admise pas certains, qui se demandent encore ce que le mot signifie! A force de ne pas vouloir s'interroger sur le "meilleur", à force de mépriser la "compétence", je crains qu'on ne favorise le pire et l'incompétence... Il y a décidément encore beaucoup de travail à mener pour engendrer une gauche moderne.
A JPB, je rappelle que "les autres" ont déjà décidé et ne veulent pas de moi. Que faire? Attendre des jours meilleurs? Ce n'est pas mon style. Me battre? Je l'ai fait par le passé, j'ai divisé et j'ai perdu. Il ne serait pas très pertinent de recommencer. Je vais dire quelque chose de terrible: il y a une pédagogie de l'échec collectif. Il faut parfois être au bord du gouffre pour que les consciences s'éveillent. Mais tant qu'à faire, j'aimerais qu'elles s'éveillent maintenant, vite, très vite.
By Emmanuel Mousset, at 11:53 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home