L'Aisne avec DSK

10 octobre 2007

Ernesto et son mythe.

Bonjour à toutes et à tous.

J'espère que VAL ne m'en voudra pas mais je vais à nouveau m'en prendre au mythe du Che. Les mythes ne sont-ils pas faits pour être contestés? A bas les mythes, vive le réel! Je vais chercher mes critiques dans un ouvrage qui prend la défense du Che (c'est ce qu'on appelle, en philosophie, de la dialectique, et en matière militaire, de la tactique): "Che Guevara, une braise qui brûle encore", par Olivier Besancenot et Michael Löwy, aux éditions des Mille et une nuits. Les auteurs, guévaristes convaincus, admettent cependant trois divergences avec le Che:

1- Guevara était partisan de la peine de mort.

2- Il n'a pas su empêcher la dérive bureaucratique et autoritaire du régime dont il a été le ministre. Il a occulté de sa réflexion un problème majeur de la philosophie politique: le rapport au pouvoir.

3- Son discours était avant-gardiste, élitiste, il prônait une "vision sacrificielle du militantisme".

Je suis adversaire de la peine de mort, je crois que la démocratie est une réponse aux dérives meurtrières et totalitaires du pouvoir, je me méfie en politique des saints, des sages, des héros et des martyrs. Ce dont la politique a besoin, ce sont de bons et braves militants, patients, déterminés, sérieux, efficaces, des délégués syndicaux, des responsables associatifs, des colleurs d'affiches et des distributeurs de tracts, des élus municipaux, pas des guérilleros.

Je vais vous dire ce que signifie l'engouement de notre société (qui est tout sauf révolutionnaire) pour le Che: c'est une adhésion facile à un figure inaccessible et exceptionnelle afin de cacher nos faiblesses, notre incapacité à donner un peu de notre temps pour une cause ou pour les autres. Che Guevara nous exonère de notre paresse. Réfléchissez un peu: vous ne trouvez pas bizarre que notre société de confort, qui se plaint à la moindre contrariété, adopte un type qui crapahutait dans la jungle, asthmatique, au péril de sa vie, pour une cause perdue ou dévoyée? Ce comportement ne ressemble vraiment pas à notre époque. Alors, pourquoi notre époque s'y retrouve? Je le répète, parce qu'elle a besoin de se faire pardonner ses petites lâchetés, sa médiocrité ambiante, sa peur du risque, son obsession de la sécurité, son refus de la mort. Guevara n'avait pas peur de la mort. L'homme valait mieux que son mythe et son culte actuels. Un mythe sert à se cacher, à dissimuler une vérité. A bas le mythe, vive la vérité!

Finalement, Besancenot, néo-guévariste, a raison, "la braise brûle encore", mais seulement les mains de ceux qui la touchent.


Bon après-midi.

5 Comments:

  • Ne soyons pas dupes, cela permet surtout à Bezancenot de se faire un peu mousser sans grand effort. Il lui manque cependant quand il fait sa tournée de facteur dans les studio de télévision et de radio un béret basque orné d'une étoile et un cigare entre les dents. L'engouement romantique adolescent suit des modes, après Bob Marley fumeur de joints, Che Guevara sérial killer. Il faut bien que jeunesse se passe...

    By Blogger jpbb, at 3:19 PM  

  • bah finalement je suis d'accord partiellement avec l'analyse d'em.par contre, je ne dirai pas mythe, mais symbole du ressenti, de la honte et de la frustration du contemporain qui se cache derriére 1 image.le langage sacré égyptien était symbolique au sens 1er du terme.peut être y at'il en france des milliers de guérilléros sérial killers qui s'ignorent.VAL

    By Anonymous Anonyme, at 6:46 PM  

  • Guevara serial killer? Là, c'est JPB qui a fumé un joint, et de très mauvaise qualité si j'en juge par les effets.

    VAL me semble déchirée entre la chemise blanche et le béret noir, BHL et le Che. N'y aurait-il pas en elle un guérillero qui sommeille?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:51 PM  

  • Che Guevara, un glaire qui coule encore...

    Ernesto Guevara était un personnage incohérent, inconsistant, qui n’a même pas su trouver une belle mort, ce qui est un comble pour quelqu’un qui sanctifiait "la mort pour des idées"... Après quelques escarmouches à Cuba, face une armée qui ne demandait qu’à rendre les armes (escarmouches qui lui ont valu une petite gloriole facilement acquise), Guevara n’a plus fait preuve d’un grand courage. Au Congo, il a pris la fuite, abandonnant sur place ses hommes, qu’il avait condamnés en les ayant enrôlés. En Bolivie, lorsque, acculé, une occasion s’est présentée à lui de trouver une mort héroïque (la saisir eut été la moindre des choses, lui qui avait envoyé tant de ses compagnons à la mort), il a préféré lever lâchement les bras en disant "ne me tuez pas, je suis Guevara, j’ai plus de valeur vivant que mort !!". Si l’on doit admirer un combattant ayant porté un couvre chef étoilé, mieux vaut tirer sa révérence à Roger Vandenberghe, qui, lui, n’a jamais levé les bras au combat... Mais il est vrai que les valeurs combattantes de Roger Vandenberghe sont, elles, indiscutables. Pour ce qui est de la plume, les écrits de Guevara sont si déplorables qu’on se demande s’il ne les a pas écrits avec ses pieds... Ses soit-disant poèmes sont certainement le summum du ridicule...

    By Anonymous Anonyme, at 1:00 PM  

  • La révolution avec les armes à la main est par définition sanglante, alors à moins d'aimer voir la bidoche se faire déchirer, on se contente du bulletin de vote pour avancer paisiblement sur la voie de la réforme. C'est le congrès de Tours en 1920 et l'accès au pouvoir par le vote démocratique. Che Guevara, un ringard fini.

    By Blogger jpbb, at 4:17 PM  

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