Retour sur le 18.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je n'ai rien dit cette semaine sur la grève du 18 contre la réforme des régimes spéciaux. Manque de temps. Le journal L'Union, dans son édition d'aujourd'hui, m'a interrogé sur ce sujet (parmi d'autres puisqu'il s'agit d'une rubrique où l'on sollicite une personnalité locale sur les évènements de la semaine). Vous connaissez ma position politique sur la question: je ne suis pas favorable au maintien en l'état des régimes spéciaux de retraite, ne serait-ce que parce que leur financement rencontrera des difficultés d'ici quelques années. Bref, je suis favorable à une intégration de ces régimes dans le régime général des fonctionnaires.
Cependant, je n'ai pas pesté contre la grève de jeudi, même si, comme tout le monde, j'aime que mon train ou mon bus soient en circulation quand j'ai envie de me déplacer. Cette grève était normale, logique et légitime. On enlève à une catégorie de salariés un avantage (je dis bien "un avantage", et pas un privilège), on supprime une conquête sociale. Il serait étrange qu'aucune réaction de masse ne se produise. Moi aussi je suis syndicaliste, dans l'enseignement. Je sais ce que c'est le boulot de syndicaliste: défendre les intérêts de la catégorie que vous représentez et qui vous a désigné pour ce job si vous êtes délégué du personnel, ce que je suis aussi.
Mais là, je raisonne en politique, pas en syndicaliste. Et même comme syndicaliste, je ne suis pas fermé à des évolutions, pourvu qu'elles donnent lieu à des compensations. Ce n'est pas le cas dans la réforme qu'on nous propose, à laquelle je fais deux gros reproches, qui de nouveau justifient le mouvement d'ampleur du 18 octobre: pas de véritables négociations préalables, seulement des entretiens, sur une courte période, entre le ministre du Travail et les organisations syndicales; pas d'approche globale du problème des retraites, de leur organisation et de leur financement. Se focaliser sur les seuls régimes spéciaux, comme si le problème se trouvait fondamentalement là (ce qui est faux), c'est reprendre une vieille rancoeur idéologique de la droite contre les fonctionnaires et assimilés, la sempiternelle rengaine contre les "privilégiés" de la Fonction publique. En ce sens, le gouvernement a posé le problème des retraites à travers un prisme très idéologique, dans une logique que je n'hésite pas à qualifier de "lutte de classes", alors que c'est le pragmatisme qui aurait dû l'emporter. Mais le ver était dans le fruit, c'est-à-dire dans l'élection très idéologique de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat.
Bonne soirée.
Je n'ai rien dit cette semaine sur la grève du 18 contre la réforme des régimes spéciaux. Manque de temps. Le journal L'Union, dans son édition d'aujourd'hui, m'a interrogé sur ce sujet (parmi d'autres puisqu'il s'agit d'une rubrique où l'on sollicite une personnalité locale sur les évènements de la semaine). Vous connaissez ma position politique sur la question: je ne suis pas favorable au maintien en l'état des régimes spéciaux de retraite, ne serait-ce que parce que leur financement rencontrera des difficultés d'ici quelques années. Bref, je suis favorable à une intégration de ces régimes dans le régime général des fonctionnaires.
Cependant, je n'ai pas pesté contre la grève de jeudi, même si, comme tout le monde, j'aime que mon train ou mon bus soient en circulation quand j'ai envie de me déplacer. Cette grève était normale, logique et légitime. On enlève à une catégorie de salariés un avantage (je dis bien "un avantage", et pas un privilège), on supprime une conquête sociale. Il serait étrange qu'aucune réaction de masse ne se produise. Moi aussi je suis syndicaliste, dans l'enseignement. Je sais ce que c'est le boulot de syndicaliste: défendre les intérêts de la catégorie que vous représentez et qui vous a désigné pour ce job si vous êtes délégué du personnel, ce que je suis aussi.
Mais là, je raisonne en politique, pas en syndicaliste. Et même comme syndicaliste, je ne suis pas fermé à des évolutions, pourvu qu'elles donnent lieu à des compensations. Ce n'est pas le cas dans la réforme qu'on nous propose, à laquelle je fais deux gros reproches, qui de nouveau justifient le mouvement d'ampleur du 18 octobre: pas de véritables négociations préalables, seulement des entretiens, sur une courte période, entre le ministre du Travail et les organisations syndicales; pas d'approche globale du problème des retraites, de leur organisation et de leur financement. Se focaliser sur les seuls régimes spéciaux, comme si le problème se trouvait fondamentalement là (ce qui est faux), c'est reprendre une vieille rancoeur idéologique de la droite contre les fonctionnaires et assimilés, la sempiternelle rengaine contre les "privilégiés" de la Fonction publique. En ce sens, le gouvernement a posé le problème des retraites à travers un prisme très idéologique, dans une logique que je n'hésite pas à qualifier de "lutte de classes", alors que c'est le pragmatisme qui aurait dû l'emporter. Mais le ver était dans le fruit, c'est-à-dire dans l'élection très idéologique de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat.
Bonne soirée.
2 Comments:
sur le principe, j'avoue que les régimes spéciaux n'ont peut être plus leur raison d'être. mais je comprends la légitimité des mouvements sociaux .
ces régimes sociaux sont une sorte de monument historique, une sorte de prise de la bastille. Rappel d'histoire, ils sont les 1éres pierres de notre régime social actuel , certes pas parfait, mais qui a le mérite d'exister ( cf USA).
le français m'inquiéte, veut-il le retour à la monarchie par la reconstruction de la bastille et l'usage des lettres de cachet ( cachot....) VAL
By Anonyme, at 10:16 AM
Les régimes spéciaux ne sont pas la cause du déséquilibre financier des caisses de retraite. Ils ne sont pas inégalitaires mais spéciaux, c'est-à-dire spécifiques à certains métiers.
Après avoir rappelé cela, on peut envisager l'évolution de ses régimes en vue de la sauvegarde générale du système par répartition et du montant des retraites.
By Emmanuel Mousset, at 10:34 AM
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