Chavez et son serpent.
L'incident n'a pas beaucoup été commenté. Il est vrai qu'on pourrait le considérer comme mineur. C'était ce week-end, à Santiago, lors du sommet ibéro-américain, le président du Venezuela, Chavez, s'en est pris à l'ancien premier ministre espagnol Aznar en le traitant de "fasciste", en ajoutant: "Un fasciste n'est pas humain, un serpent est plus humain qu'un fasciste." Et Chavez de continuer en attaquant pêle mêle le Pape, les Etats-Unis et l'Europe. Qu'est-ce qui a déclenché une telle fureur? En lisant les compte-rendus, on ne voit pas très bien. Chavez dénonce les hommes d'affaires espagnols et accuse un peu tout le monde d'avoir voulu fomenter un coup d'Etat contre lui.
Bien sûr, l'actuel premier ministre Zappatero n'a pas laissé passer ces propos injurieux envers son prédécesseur. Ce qui n'a eu strictement aucun effet sur le président vénézuelien. Même Juan Carlos s'en est mêlé, sortant de sa royale neutralité pour intimer à Chavez de "se taire". En revanche, Daniel Ortega, président du Nicaragua, qui présidait la séance, a soutenu Chavez en lui redonnant la parole (son rôle aurait plutôt été de ramener le calme dans l'assemblée).
Et alors, me direz-vous? Eh bien, je demande à ce qu'une certaine gauche française, y compris dans les rangs du parti socialiste, admiratrice de Chavez, s'interroge sur le personnage. Son discours rappelle les belles heures du stalinisme. Quelles que soient les raisons de sa colère, et en allant jusqu'à admettre qu'elle soit justifiée, rien ne justifie de tels propos. Vous me direz, ce ne sont que des mots, chacun parle comme il l'entend, l'indien Chavez n'a pas le même langage que le roi d'Espagne. Pas d'accord: les mots en politique ont leur importance, faire de la politique, c'est d'abord parler et savoir parler. On peut être correct, respectueux, dans n'importe quel langage, pas besoin d'être monarque pour cela. Et puis, les staliniens les plus virulents étaient souvent des intellectuels sorbonnards adeptes du beau langage.
Vous me direz encore: l'Amérique du Sud est l'une des régions les plus pauvres du monde, le révolutionnaire Chavez s'est laissé emporter, le néolibéralisme domine partout, la social-démocratie s'y est convertie, il y a de quoi être en colère, et peu importe la forme, c'est le fond qui compte. Ok, parlons du fond: la "Déclaration de Santiago", sur laquelle s'est achevé le sommet ibéro-américain, n'est pas néolibérale, elle est social-démocrate, demandant le renforcement de la protection sociale, la présence d'un Etat fort, le développement de l'éducation, la création d'emplois, le recours à l'impôt, la lutte contre la pauvreté.
Il faut alors s'interroger sur ce que cherchent les antilibéraux d'Amérique du Sud, Vénézuela, Bolivie, Nicaragua, Equateur, Cuba. Et ce qu'en pensent nos antilibéraux nationaux.
Bon après-midi.
Bien sûr, l'actuel premier ministre Zappatero n'a pas laissé passer ces propos injurieux envers son prédécesseur. Ce qui n'a eu strictement aucun effet sur le président vénézuelien. Même Juan Carlos s'en est mêlé, sortant de sa royale neutralité pour intimer à Chavez de "se taire". En revanche, Daniel Ortega, président du Nicaragua, qui présidait la séance, a soutenu Chavez en lui redonnant la parole (son rôle aurait plutôt été de ramener le calme dans l'assemblée).
Et alors, me direz-vous? Eh bien, je demande à ce qu'une certaine gauche française, y compris dans les rangs du parti socialiste, admiratrice de Chavez, s'interroge sur le personnage. Son discours rappelle les belles heures du stalinisme. Quelles que soient les raisons de sa colère, et en allant jusqu'à admettre qu'elle soit justifiée, rien ne justifie de tels propos. Vous me direz, ce ne sont que des mots, chacun parle comme il l'entend, l'indien Chavez n'a pas le même langage que le roi d'Espagne. Pas d'accord: les mots en politique ont leur importance, faire de la politique, c'est d'abord parler et savoir parler. On peut être correct, respectueux, dans n'importe quel langage, pas besoin d'être monarque pour cela. Et puis, les staliniens les plus virulents étaient souvent des intellectuels sorbonnards adeptes du beau langage.
Vous me direz encore: l'Amérique du Sud est l'une des régions les plus pauvres du monde, le révolutionnaire Chavez s'est laissé emporter, le néolibéralisme domine partout, la social-démocratie s'y est convertie, il y a de quoi être en colère, et peu importe la forme, c'est le fond qui compte. Ok, parlons du fond: la "Déclaration de Santiago", sur laquelle s'est achevé le sommet ibéro-américain, n'est pas néolibérale, elle est social-démocrate, demandant le renforcement de la protection sociale, la présence d'un Etat fort, le développement de l'éducation, la création d'emplois, le recours à l'impôt, la lutte contre la pauvreté.
Il faut alors s'interroger sur ce que cherchent les antilibéraux d'Amérique du Sud, Vénézuela, Bolivie, Nicaragua, Equateur, Cuba. Et ce qu'en pensent nos antilibéraux nationaux.
Bon après-midi.
1 Comments:
Il a vraisemblablement un pet au compteur, et tout le monde fait semblant de ne pas s'en rendre compte. C'est classique, le pouvoir rend fou et le pouvoir absolu rends absolument fou. Le tout est de s'en rendre compte pour corriger la chose... ;-)
On ne demande pas de certificat médical pour s'inscrire dans un parti politique quel qu'il soit, ce qui fait que des personnes fêlées de la cafetière arrivent à tenir des discours que l'on croit politiques, alors qu'ils ne sont que délirants.
By jpbb, at 3:46 PM
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