L'Aisne avec DSK

11 novembre 2007

Les derniers hommes.

Bonsoir à toutes et à tous.

11 novembre, je suis allé à Château-Thierry, au titre de la FOL de l'Aisne, pour assister à un spectacle qui dénonce les horreurs et les absurdités de la guerre. J'apprends aussi qu'il reste deux "poilus", deux seuls en vie, Louis de Cazenave et Lazare Ponticelli, qui ont 110 ans. Ce que j'apprends surtout, c'est qu'ils refusent les obsèques nationales qu'on leur propose. L'Etat voudrait les enterrer au Panthéon ou sous l'Arc-de-Triomphe.

Louis de Cazenave se moque des médailles et des honneurs, "une fumisterie" selon lui. J'avoue que ça fait du bien d'entendre un homme parler ainsi, quand je vois autour de moi tous ceux qui rampent, se compromettent, pour avoir une place, une médaille, un diplôme, une quelconque reconnaissance, parce que fondamentalement ce sont des faibles, qui ont besoin des autres pour exister. Louis de Cazenave est un grand monsieur parce qu'il n'a pas besoin de tout cela, parce que sa conscience est forte. Son seul souhait: "être tranquille". Je ne connais pas de plus grande sagesse.

Lazare Ponticelli est un immigré italien qui s'est battu pour la France. Ecoutez et retenez ce qu'il dit:

"Je refuse ces obsèques nationales. Ce n'est pas juste d'attendre le dernier poilu. C'est un affront fait à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu'ils méritaient. On n'a rien fait pour eux. Ils se sont battu comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant ... Même un petit geste aurait suffi".

En ce 11 novembre, je suis heureux d'apprendre qu'il existe encore des hommes de la trempe de Ponticelli et Cazenave, des hommes qui arrivent à la fin de leur vie et qui sont debouts, dignes, nobles, au-dessus de toutes les petites mesquineries, médiocrités et bassesses humaines.


Bonne nuit, Ponticelli, Cazenave et tous ceux qui leur ressemblent.