Zorro minus.
Bonsoir à toutes et à tous.
Hier soir, après le documentaire "Comme un juif en France", je me suis laissé aller à regarder l'émission "Ce soir (ou jamais!)", un talk show plein d'intelligence. Le thème était: "Sarkozy en fait-il trop?" Bon, je n'ai regardé que le début, car je suis, depuis le début de l'année, une cure de désintoxication à la télévision et je ne voudrais pas risquer une grosse rechute! Il a été question des propos du président avant de s'envoler pour l'Amérique, en marge de sa rencontre avec les pêcheurs. Sur les français encore prisonniers au Tchad, il a dit qu'il irait les chercher, quoi qu'ils aient fait, parce que son rôle à lui, Sarkozy, président de la République française, c'est de protéger les français dans le monde, quoi qu'ils aient fait.
La presse bien sûr s'est amusé de ce côté bravache du président, en le dessinant en Zorro. Ne rions pas trop, car vous connaissez la formule: rira bien qui rira le dernier! S'amuser de Sarkozy en Zorro, c'est populariser une image qui, à coup sûr, plaît aux français. Car Zorro, même dans l'intention de ridiculiser, c'est un personnage positif. Alors méfions-nous, et critiquons avec des arguments. Ceux-ci, je les ai trouvés dans cette émission sur France 3. Parmi les invités, Eric Rochant a tenu des propos d'une grande pertinence, que je n'ai pas entendu ailleurs. Il a expliqué avec beaucoup de finesse que les propos de Sarkozy déculpabilisaient les français. Qui ne rêverait de quelqu'un qui vous dise: peu importe ce que vous faites, je serai à vos côté, je vous défendrai. Bien sûr, nous sommes très loin de la morale et de la justice, il y a même un côté un peu mafieux dans tout ça: ne vous inquiétez pas, vous faites partie de la grande communauté française dont je suis le chef, vous pouvez compter sur moi en cas de pépin. Psychologiquement (et la politique a incontestablement une dimension psychologique), Sarkozy une fois de plus vise juste, s'adresse à ce qu'il y a de plus bas en nous, l'instinct de clan, la pulsion grégaire, la solidarité dans la faute, l'effacement du mal, et ça marche. Heureusement qu'il existe des personnes comme Eric Rochant pour dénoncer ce mécanisme psychologique.
Parmi les invités, un autre homme a vu juste, a tenu des propos entendus nulle part ailleurs: chevelure blanche, lunette à monture noire, visage qui a gardé une certaine jeunesse, voix grave et posée, c'est Roland Dumas, qui nous explique à quel point la déclaration de Sarkozy est gaffeuse et désastreuse. Elle bafoue, tout simplement, la souveraineté tchadienne, pays dans lequel il existe une Justice à laquelle on ne peut pas si facilement se soustraire, comme pour toute Justice de tout pays souverain. D'ailleurs, les autorités tchadiennes n'ont pas tardé, dans les heures qui ont suivi, de se scandaliser des propos du chef de l'Etat français et de les condamner. Evidemment, a fort bien démontré Dumas, il faut tout faire pour que les ressortissants français soient jugés en France, mais pas en s'y prenant comme cela, pas par des déclarations fanfaronnes et irresponsables. Les diplomates sont là pour traiter en douceur, et avec efficacité et discrétion, des problèmes les plus délicats et les plus douloureux. Le problème, c'est que Nicolas Sarkozy, ce conservateur populiste, déteste autant les diplomates que les magistrats, méprise tous les corps intermédiaires qui empêchent son action directe.
Bonne soirée.
Hier soir, après le documentaire "Comme un juif en France", je me suis laissé aller à regarder l'émission "Ce soir (ou jamais!)", un talk show plein d'intelligence. Le thème était: "Sarkozy en fait-il trop?" Bon, je n'ai regardé que le début, car je suis, depuis le début de l'année, une cure de désintoxication à la télévision et je ne voudrais pas risquer une grosse rechute! Il a été question des propos du président avant de s'envoler pour l'Amérique, en marge de sa rencontre avec les pêcheurs. Sur les français encore prisonniers au Tchad, il a dit qu'il irait les chercher, quoi qu'ils aient fait, parce que son rôle à lui, Sarkozy, président de la République française, c'est de protéger les français dans le monde, quoi qu'ils aient fait.
La presse bien sûr s'est amusé de ce côté bravache du président, en le dessinant en Zorro. Ne rions pas trop, car vous connaissez la formule: rira bien qui rira le dernier! S'amuser de Sarkozy en Zorro, c'est populariser une image qui, à coup sûr, plaît aux français. Car Zorro, même dans l'intention de ridiculiser, c'est un personnage positif. Alors méfions-nous, et critiquons avec des arguments. Ceux-ci, je les ai trouvés dans cette émission sur France 3. Parmi les invités, Eric Rochant a tenu des propos d'une grande pertinence, que je n'ai pas entendu ailleurs. Il a expliqué avec beaucoup de finesse que les propos de Sarkozy déculpabilisaient les français. Qui ne rêverait de quelqu'un qui vous dise: peu importe ce que vous faites, je serai à vos côté, je vous défendrai. Bien sûr, nous sommes très loin de la morale et de la justice, il y a même un côté un peu mafieux dans tout ça: ne vous inquiétez pas, vous faites partie de la grande communauté française dont je suis le chef, vous pouvez compter sur moi en cas de pépin. Psychologiquement (et la politique a incontestablement une dimension psychologique), Sarkozy une fois de plus vise juste, s'adresse à ce qu'il y a de plus bas en nous, l'instinct de clan, la pulsion grégaire, la solidarité dans la faute, l'effacement du mal, et ça marche. Heureusement qu'il existe des personnes comme Eric Rochant pour dénoncer ce mécanisme psychologique.
Parmi les invités, un autre homme a vu juste, a tenu des propos entendus nulle part ailleurs: chevelure blanche, lunette à monture noire, visage qui a gardé une certaine jeunesse, voix grave et posée, c'est Roland Dumas, qui nous explique à quel point la déclaration de Sarkozy est gaffeuse et désastreuse. Elle bafoue, tout simplement, la souveraineté tchadienne, pays dans lequel il existe une Justice à laquelle on ne peut pas si facilement se soustraire, comme pour toute Justice de tout pays souverain. D'ailleurs, les autorités tchadiennes n'ont pas tardé, dans les heures qui ont suivi, de se scandaliser des propos du chef de l'Etat français et de les condamner. Evidemment, a fort bien démontré Dumas, il faut tout faire pour que les ressortissants français soient jugés en France, mais pas en s'y prenant comme cela, pas par des déclarations fanfaronnes et irresponsables. Les diplomates sont là pour traiter en douceur, et avec efficacité et discrétion, des problèmes les plus délicats et les plus douloureux. Le problème, c'est que Nicolas Sarkozy, ce conservateur populiste, déteste autant les diplomates que les magistrats, méprise tous les corps intermédiaires qui empêchent son action directe.
Bonne soirée.
2 Comments:
l'attitude de sarko m'inquiéte de + en +. je suis restée abasourdie lors de la diffusion de son altercation avec le pécheur.il me fait penser à ses empereurs romains fous : néron, caligula, commode. au début de leur régne , ils amusent le peuple puis c'est la catastrophe. VAL
By Anonyme, at 10:40 AM
Un chef de l'Etat qui se fait siffler, qu'on refuse de saluer, qui tutoie et interpelle l'un de ses opposants, les invectives qui fusent, tout cela porte atteinte à la fonction présidentielle. Qu'un vulgaire Le Pen se comporte ainsi, on comprend, c'est un aventurier, un voyou de la politique. Mais Sarkozy, président de la République, non, ce n'est pas acceptable!
By Emmanuel Mousset, at 12:49 PM
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