Amitié et fraternité.
Bonjour à toutes et à tous.
Mon ami Gérard me parle souvent de l'amitié. Normal, c'est un ami. Mais il y a un point sur lequel nous ne sommes pas complètement d'accord (pas complètement, c'est-à-dire un peu quand même!): l'amitié en politique. Je me méfie beaucoup de ce sentiment en politique. D'abord parce que la politique n'est pas une affaire de sentiment mais de raison. Nos amis, on ne va pas les chercher dans un parti politique (même si on peut les y trouver!), c'est dans la vie privée, pas dans la vie publique, que se tissent les liens d'amitié. L'amitié, c'est quelque chose d'intime, qui a rarement sa place dans l'univers impudique et retors de la politique.
Ensuite, je suis horrifié (je pèse mes mots) de l'usage de l'amitié en politique, qui consiste en réalité en une manipulation. On est ami, très ami, trop ami avec untel, parce qu'on recherche son soutien, parce qu'on attend, au bon moment, c'est-à-dire au moment du vote, sa voix. Je les vois chez moi, dans mon entourage politique, les fameux "amis", les "copains" comme on dit odieusement, qu'on fréquente, qu'on appelle, qu'on régale, qu'on arrose, qu'on aide parfois financièrement à payer leur cotisation (en toute amitié bien sûr), afin de souder la "famille", le clan, afin surtout de préserver un pouvoir et si possible en conquérir de nouveaux. Cette pratique de l'amitié, qui ne doit absolument rien au sentiment et tout à l'intérêt politique, est ignoble. L'amitié est un mot trop beau pour le mêler à ces basses manoeuvres qui généralement échouent, l' "ami" se donnant au plus offrant, qui n'est pas toujours le même en politique.
Pourtant, et pour ne pas finir sur une note aussi pessimiste, je crois en une forme d'amitié en politique, que je qualifierai d'un mot également très beau, un peu suranné, fortement républicain: la fraternité. L'amitié, c'est une complicité entre des personnes, à partir de goûts et de sentiments partagés en commun. La fraternité, c'est autre chose: c'est ce qui unit des gens, beaucoup de gens (alors que les amis sont peu nombreux), autour de valeurs, d'une cause, d'un idéal identiques. Au parti socialiste, on utilise un autre mot, quasiment synonyme, et que j'aime bien: la camaraderie (comme on parle des camarades de classe, qui ne sont pas nécessairement, et rarement tous, des amis). Chez les gaullistes, c'est le terme de compagnons qui est d'usage.
Autour de moi, je vois beaucoup de faux amis, des copains-coquins (comme disait Ponia dans les années 70 pour désigner le RPR) mais hélas très peu de vrais camarades, et aucune, je dis bien aucune fraternité. Je le redoute avec tristesse, nous allons en mourir. Heureusement, il me reste mon ami Gérard (et quelques autres...).
Bon après-midi (et amitiés à toutes et à tous!).
Mon ami Gérard me parle souvent de l'amitié. Normal, c'est un ami. Mais il y a un point sur lequel nous ne sommes pas complètement d'accord (pas complètement, c'est-à-dire un peu quand même!): l'amitié en politique. Je me méfie beaucoup de ce sentiment en politique. D'abord parce que la politique n'est pas une affaire de sentiment mais de raison. Nos amis, on ne va pas les chercher dans un parti politique (même si on peut les y trouver!), c'est dans la vie privée, pas dans la vie publique, que se tissent les liens d'amitié. L'amitié, c'est quelque chose d'intime, qui a rarement sa place dans l'univers impudique et retors de la politique.
Ensuite, je suis horrifié (je pèse mes mots) de l'usage de l'amitié en politique, qui consiste en réalité en une manipulation. On est ami, très ami, trop ami avec untel, parce qu'on recherche son soutien, parce qu'on attend, au bon moment, c'est-à-dire au moment du vote, sa voix. Je les vois chez moi, dans mon entourage politique, les fameux "amis", les "copains" comme on dit odieusement, qu'on fréquente, qu'on appelle, qu'on régale, qu'on arrose, qu'on aide parfois financièrement à payer leur cotisation (en toute amitié bien sûr), afin de souder la "famille", le clan, afin surtout de préserver un pouvoir et si possible en conquérir de nouveaux. Cette pratique de l'amitié, qui ne doit absolument rien au sentiment et tout à l'intérêt politique, est ignoble. L'amitié est un mot trop beau pour le mêler à ces basses manoeuvres qui généralement échouent, l' "ami" se donnant au plus offrant, qui n'est pas toujours le même en politique.
Pourtant, et pour ne pas finir sur une note aussi pessimiste, je crois en une forme d'amitié en politique, que je qualifierai d'un mot également très beau, un peu suranné, fortement républicain: la fraternité. L'amitié, c'est une complicité entre des personnes, à partir de goûts et de sentiments partagés en commun. La fraternité, c'est autre chose: c'est ce qui unit des gens, beaucoup de gens (alors que les amis sont peu nombreux), autour de valeurs, d'une cause, d'un idéal identiques. Au parti socialiste, on utilise un autre mot, quasiment synonyme, et que j'aime bien: la camaraderie (comme on parle des camarades de classe, qui ne sont pas nécessairement, et rarement tous, des amis). Chez les gaullistes, c'est le terme de compagnons qui est d'usage.
Autour de moi, je vois beaucoup de faux amis, des copains-coquins (comme disait Ponia dans les années 70 pour désigner le RPR) mais hélas très peu de vrais camarades, et aucune, je dis bien aucune fraternité. Je le redoute avec tristesse, nous allons en mourir. Heureusement, il me reste mon ami Gérard (et quelques autres...).
Bon après-midi (et amitiés à toutes et à tous!).
2 Comments:
Il fait gris ces temps-ci, une petite dépression automnale ?
La chaude camaderie existe à SD, je l'ai rencontrée, c'était à La Rochelle, fallait y venir. :-)
Mais il y a aussi des tordus au PS, qui ne savent pas très bien ce qu'ils y font, à part de l'activisme...
By jpbb, at 1:56 PM
C'est vrai qu'il fait gris sur Saint-Quentin. Hier, il a plu, et on a même eu droit à une courte mini tempête. Et ce matin, dans la cour du lycée, plein de feuilles jonchaient le sol.
Hier aussi, je suis allé dans la salle de l'Hôtel de Ville, pour assister à la signature d'un partenariat entre notre ville et Reims, à propos de l'art déco. La droite était là, au grand complet, radieuse, conquérante, parfois amusée de me voir.
Mais pourquoi est-elle comme ça puisque le ciel est gris?
By Emmanuel Mousset, at 5:30 PM
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