L'épreuve de force.
Bonjour à toutes et à tous.
Nous sommes à quelques heures d'une grève dans les transports, en faveur des régimes spéciaux de retraite, qui s'annonce très dure et qui risque de se prolonger, de l'aveu même du gouvernement. A quoi s'ajoute un mouvement des étudiants contre la loi sur l'autonomie des universités qui prend de l'ampleur et radicalise ses actions. Et puis, dans une semaine exactement, ce sera la grève de toute la Fonction publique pour la défense des services publics. Y aura-t-il convergence des luttes, généralisation de la protestation? Je n'en sais rien.
Ce qui est certain, c'est que le mécontentement monte et s'installe. Un sondage montre aujourd'hui qu'une majorité de français ne sont pas satisfaits de la politique économique de Nicolas Sarkozy. Le fond de ce mécontentement, à mon avis, ce n'est pas précisément la réforme des régimes spéciaux ou l'autonomie des universités, je pense même que les français sont plutôt d'accord. Non, le ressort du mécontentement, c'est que Sarkozy ne réussit pas là où tout le monde l'attendait, sur ce qui a été le coeur de sa campagne électorale: la progression du pouvoir d'achat. La hausse des carburants, voilà quelque chose qui frappe la population et qui contredit l'espoir qu'avait fait naître Sarkozy. Non seulement les français ne gagnent pas plus, mais ils paient beaucoup plus!
A propos des régimes spéciaux, j'entends certains dire que la position du PS n'est pas nette. Mais si! Nous sommes favorables à une évolution des régimes spéciaux, comme une majorité de nos concitoyens (la situation est complètement différente de celle de 1995), mais sous deux conditions, que ne satisfait pas le gouvernement et qui nous séparent donc de lui:
1- Le recours à la négociation, alors que Sarkozy maintient que les 40 annuités pour tous relèvent d'une promesse électorale non négociable.
2- Le traitement global du problème des retraites (qui de toute façon s'imposera en 2008), le refus de focaliser sur les régimes spéciaux.
C'est pourquoi il faut soutenir les grévistes de demain et des jours prochains. Julien Dray, dimanche, en a appelé au président de la République ... contre son ministre du Travail: "Je pense qu'il y a aujourd'hui au gouvernement un certain nombre de gens qui poussent à l'épreuve de force pour l'épreuve de force." Et Dray a cité Xavier Bertrand. Je ne sais pas si mon camarade a raison, je lui fais confiance, il est plus informé que moi et ce n'est pas un jusqu'au-boutiste (il est favorable aux 40 annuités pour tous et pense qu'une intervention de Sarkozy pourrait éviter la grève, qui est toujours un signe d'échec). Je veux simplement raconter une petite anecdote à propos de Xavier Bertrand:
En juin 2005, à propos du conflit qui portait déjà sur les retraites (contre la loi Fillon), j'avais mené, dans mon établissement, un mouvement de grève au moment de la surveillance des épreuves du bac. Avec mes collègues profs de philo, nous avions demandé à rencontrer Xavier Bertrand, qui à l'époque n'était que simple député, mais chargé du dossier des retraites à l'UMP. Je peux vous dire que l'accueil a été fort désagréable et les échanges très tendus. J'avais en face de moi quelqu'un qui n'écoutait pas, prétendait tout savoir et tout comprendre, contenait difficilement sa nervosité en pianotant sur le clavier de son portable! Je le savais, j'en ai eu ce jour-là la confirmation: Bertrand n'a rien d'un modéré, c'est un authentique militant de droite (et c'est son droit le plus strict, comme je suis, moi, un authentique militant de gauche), c'est aussi et surtout une bête de pouvoir (et là, il me bat, je l'avoue humblement ...).
Bien sûr, dans ma bonne ville de Saint-Quentin où il est adjoint, beaucoup apprécient "Xavier", et les plus modernes l'appellent "XB". C'est qu'il est onctueux, cauteleux, souriant et caressant avec celles et ceux qui ne s'opposent pas à lui ou qu'il espère mettre dans sa poche. Les autres ont droit à son mépris. J'en suis, et voyez-vous, j'en suis plutôt fier.
Bonne matinée.
Nous sommes à quelques heures d'une grève dans les transports, en faveur des régimes spéciaux de retraite, qui s'annonce très dure et qui risque de se prolonger, de l'aveu même du gouvernement. A quoi s'ajoute un mouvement des étudiants contre la loi sur l'autonomie des universités qui prend de l'ampleur et radicalise ses actions. Et puis, dans une semaine exactement, ce sera la grève de toute la Fonction publique pour la défense des services publics. Y aura-t-il convergence des luttes, généralisation de la protestation? Je n'en sais rien.
Ce qui est certain, c'est que le mécontentement monte et s'installe. Un sondage montre aujourd'hui qu'une majorité de français ne sont pas satisfaits de la politique économique de Nicolas Sarkozy. Le fond de ce mécontentement, à mon avis, ce n'est pas précisément la réforme des régimes spéciaux ou l'autonomie des universités, je pense même que les français sont plutôt d'accord. Non, le ressort du mécontentement, c'est que Sarkozy ne réussit pas là où tout le monde l'attendait, sur ce qui a été le coeur de sa campagne électorale: la progression du pouvoir d'achat. La hausse des carburants, voilà quelque chose qui frappe la population et qui contredit l'espoir qu'avait fait naître Sarkozy. Non seulement les français ne gagnent pas plus, mais ils paient beaucoup plus!
A propos des régimes spéciaux, j'entends certains dire que la position du PS n'est pas nette. Mais si! Nous sommes favorables à une évolution des régimes spéciaux, comme une majorité de nos concitoyens (la situation est complètement différente de celle de 1995), mais sous deux conditions, que ne satisfait pas le gouvernement et qui nous séparent donc de lui:
1- Le recours à la négociation, alors que Sarkozy maintient que les 40 annuités pour tous relèvent d'une promesse électorale non négociable.
2- Le traitement global du problème des retraites (qui de toute façon s'imposera en 2008), le refus de focaliser sur les régimes spéciaux.
C'est pourquoi il faut soutenir les grévistes de demain et des jours prochains. Julien Dray, dimanche, en a appelé au président de la République ... contre son ministre du Travail: "Je pense qu'il y a aujourd'hui au gouvernement un certain nombre de gens qui poussent à l'épreuve de force pour l'épreuve de force." Et Dray a cité Xavier Bertrand. Je ne sais pas si mon camarade a raison, je lui fais confiance, il est plus informé que moi et ce n'est pas un jusqu'au-boutiste (il est favorable aux 40 annuités pour tous et pense qu'une intervention de Sarkozy pourrait éviter la grève, qui est toujours un signe d'échec). Je veux simplement raconter une petite anecdote à propos de Xavier Bertrand:
En juin 2005, à propos du conflit qui portait déjà sur les retraites (contre la loi Fillon), j'avais mené, dans mon établissement, un mouvement de grève au moment de la surveillance des épreuves du bac. Avec mes collègues profs de philo, nous avions demandé à rencontrer Xavier Bertrand, qui à l'époque n'était que simple député, mais chargé du dossier des retraites à l'UMP. Je peux vous dire que l'accueil a été fort désagréable et les échanges très tendus. J'avais en face de moi quelqu'un qui n'écoutait pas, prétendait tout savoir et tout comprendre, contenait difficilement sa nervosité en pianotant sur le clavier de son portable! Je le savais, j'en ai eu ce jour-là la confirmation: Bertrand n'a rien d'un modéré, c'est un authentique militant de droite (et c'est son droit le plus strict, comme je suis, moi, un authentique militant de gauche), c'est aussi et surtout une bête de pouvoir (et là, il me bat, je l'avoue humblement ...).
Bien sûr, dans ma bonne ville de Saint-Quentin où il est adjoint, beaucoup apprécient "Xavier", et les plus modernes l'appellent "XB". C'est qu'il est onctueux, cauteleux, souriant et caressant avec celles et ceux qui ne s'opposent pas à lui ou qu'il espère mettre dans sa poche. Les autres ont droit à son mépris. J'en suis, et voyez-vous, j'en suis plutôt fier.
Bonne matinée.
2 Comments:
les revendications actuelles sont des causes perdues qui sont parfaitement impopulaires et qui vont à l'encontre du politique de gauche. pouvoir d'achat, mal logés, retraités en diminution constante de revenus, sans papiers, enseignement pour tous, culture pour tous, augmentation du prix de l'essence, liberté de la presse, allongement de la durée du travail; cela intéresse les français.
et pour ta gouverne, va sur le marché du samedi matin et ouvre tes oreilles. c'est édifiant. X B va sur le marché parle à tous, se souvient parfaitement des personnes et peut leur recracher leur souci personnel et récurrent. pour ces gens c'est 1 honneur qu'1 ministre , qu'on voit à la télé se souvienne d'eux. le PS vous souffrez de pédantisme intellectuel, vous n'êtes pas proche du citoyen trop impliqué dans vos querelles internes pour constater celui qui pisse le plus loin. soyez vrai, soyez prés. sortez de votre tour d'ivoire et allez à la rencontre des vrais gens .VAL
By Anonyme, at 1:49 PM
Et toi, VAL, adhère au Parti socialiste, participe aux mouvements sociaux, monte des projets associatifs, et là, concrètement, les choses commenceront à gauche à bouger un peu.
Quant à tes conseils, ils me sont parfaitement inutiles: quand tu auras distribué autant de tracts que moi sur le marché, quand tu auras contacté autant de personnes de milieux très divers, alors oui, j'écouterai tes leçons.
Les "vrais gens", je ne sais pas ce que c'est. Qui sont les "faux gens"? Non, il y a des gens, c'est tout. Encore une expression ridicule pour amuser la galerie ... Les "vrais gens", ce sont ceux qui vont manifester dans les prochains jours.
By Emmanuel Mousset, at 2:26 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home