La compétence en question.
Bonjour à toutes et à tous.
Je voudrai vous parler de la notion de "compétence" en politique, puisqu'elle fait débat en ce moment, à propos de l'élaboration des listes pour les élections municipales. A gauche, c'est un critère qui passe mal. On le considère encore, chez certains socialistes, comme une valeur de droite, patronale, peut-être même aristocratique (la compétence serait une négation de l'égalité). J'avoue ma consternation. Je ne sais pas si ce qu'on dit, de très négatif, sur la compétence est vrai, mais je sais que la gauche doit s'emparer de cette notion, la revendiquer et la mettre en avant, comme critère premier, lorsqu'il s'agira de constituer les listes municipales.
Etre conseiller municipal ou adjoint, ce ne sont pas des mandats qu'on peut distribuer au hasard ou attribuer selon les envies des uns et des autres. Ce n'est pas le premier qui lève la main qui doit être servi. Figurer sur une liste, ce n'est pas une récompense ou un droit, c'est un engagement, qui passe par des obligations, sièger et participer au conseil municipal, représenter dans les manifestations publiques ceux qui vous ont élu. Cet engagement ne doit pas reposer sur un désir personnel (on n'est pas élu pour se faire plaisir ou pour prendre une revanche) mais sur des compétences.
Ces compétences sont multiples et elles ont nécessairement des limites, qu'il est bon de connaître. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'intelligence des chiffres, j'ai du mal à effectuer un calcul mental, même simple. Je ferai un très mauvais adjoint aux finances. Ca ne fait pas partie de mes compétences. Laissez croire que n'importe qui peut faire n'importe quoi, c'est flatter l'ego de chaque adhérent, accorder aux uns et aux autres une importance et une valeur qu'ils n'ont pas, et moi le premier en matière de finances (et ce n'est pas le seul domaine où j'avoue mon incompétence!).
Peu importe, la politique est une activité collective, chacun apporte la compétence qu'il a, ce qui compte, c'est de constituer une bonne équipe. Mais qu'on ne me dise pas que la compétence ça n'existe pas ou que c'est secondaire. Même pour rédiger un communiqué de presse, il faut une certaine compétence, même pour coller une affiche et distribuer un tract, il faut un certain savoir faire qui n'est pas permis à tout le monde. Combien ai-je fait de campagnes électorales qui reposaient sur l'amateurisme, l'artisanal, le bricolage, rien de sérieux, rien de professionnel, rien de compétent! Etonnez-vous après qu'on perde les élections! Quand on n'est pas capable de gérer ses propres affaires, il ne faut pas prétendre gérer les affaires des autres, en l'occurrence une municipalité.
Il y a à gauche une véritable culture de l'incompétence, assumée et fière d'elle-même. L'orgueuil et la vanité sont de son côté, pas du mien. J'aborde la notion de compétence avec beaucoup de modestie et d'exigence. Mais il y a encore plus grave. Dans ce refus de la compétence, on privilégie, dans les postes à responsabilité d'une municipalité, les chargés de mission par exemple, le recrutement idéologique, quand ce n'est pas prêtexte au recrutement amical et familial (vulgairement appelé "piston"). Certaines municipalités s'en sont faits une spécialité (elles sont en quelque sorte des modèles de compétence dans les recrutements incompétents!). L'opinion le voit, cela se sait, ces passe-droits et autres petits privilèges à base d'argent public discréditent l'équipe municipale et annoncent de futures défaites électorales.
Voilà ce dont je ne veux pas, voilà ce qui tente encore une partie de la gauche, voilà pourquoi je ne veux retenir que la notion de compétence. Ce qui peut départager deux socialistes quant à leur présence sur une liste, ce n'est pas leur engagement politique (ils sont tous les deux identiquement socialistes), ce n'est pas leur appartenance à tel courant (les courants sont faits pour fixer la ligne politique nationale, pas pour sélectionner les candidats au niveau local), ce sont leurs compétences, c'est-à-dire ce qu'ils peuvent apporter à la liste. S'ils n'apportent rien, ils ne méritent pas de figurer (en tout cas pas parmi les premiers). S'ils enlèvent quelque chose à la liste (ce qui peut aussi arriver!), n'en parlons même pas ...
Une dernière chose pour qu'on me comprenne bien sur cette notion de compétence. Cette dernière, ce n'est pas l'individu concerné qui la fixe, c'est le groupe, les socialistes réunis en section. On peut croire détenir certaines compétences, mais on ne s'autoproclame pas compétent. La décision est collective, pas individuelle. Je me croyais très compétent pour mener la liste saint-quentinoise et faire campagne, c'était un point de vue strictement personnel, les quelques camarades que j'ai consultés n'ont pas été entièrement convaincu, je me suis retiré. Qui a raison, qui a tort? Je n'en sais rien, mais ce que je sais, c'est que le leadership ne peut être assumé qu'après une décision collective, et si possible une décision qui ne se fasse pas par défaut.
Bon après-midi.
Je voudrai vous parler de la notion de "compétence" en politique, puisqu'elle fait débat en ce moment, à propos de l'élaboration des listes pour les élections municipales. A gauche, c'est un critère qui passe mal. On le considère encore, chez certains socialistes, comme une valeur de droite, patronale, peut-être même aristocratique (la compétence serait une négation de l'égalité). J'avoue ma consternation. Je ne sais pas si ce qu'on dit, de très négatif, sur la compétence est vrai, mais je sais que la gauche doit s'emparer de cette notion, la revendiquer et la mettre en avant, comme critère premier, lorsqu'il s'agira de constituer les listes municipales.
Etre conseiller municipal ou adjoint, ce ne sont pas des mandats qu'on peut distribuer au hasard ou attribuer selon les envies des uns et des autres. Ce n'est pas le premier qui lève la main qui doit être servi. Figurer sur une liste, ce n'est pas une récompense ou un droit, c'est un engagement, qui passe par des obligations, sièger et participer au conseil municipal, représenter dans les manifestations publiques ceux qui vous ont élu. Cet engagement ne doit pas reposer sur un désir personnel (on n'est pas élu pour se faire plaisir ou pour prendre une revanche) mais sur des compétences.
Ces compétences sont multiples et elles ont nécessairement des limites, qu'il est bon de connaître. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'intelligence des chiffres, j'ai du mal à effectuer un calcul mental, même simple. Je ferai un très mauvais adjoint aux finances. Ca ne fait pas partie de mes compétences. Laissez croire que n'importe qui peut faire n'importe quoi, c'est flatter l'ego de chaque adhérent, accorder aux uns et aux autres une importance et une valeur qu'ils n'ont pas, et moi le premier en matière de finances (et ce n'est pas le seul domaine où j'avoue mon incompétence!).
Peu importe, la politique est une activité collective, chacun apporte la compétence qu'il a, ce qui compte, c'est de constituer une bonne équipe. Mais qu'on ne me dise pas que la compétence ça n'existe pas ou que c'est secondaire. Même pour rédiger un communiqué de presse, il faut une certaine compétence, même pour coller une affiche et distribuer un tract, il faut un certain savoir faire qui n'est pas permis à tout le monde. Combien ai-je fait de campagnes électorales qui reposaient sur l'amateurisme, l'artisanal, le bricolage, rien de sérieux, rien de professionnel, rien de compétent! Etonnez-vous après qu'on perde les élections! Quand on n'est pas capable de gérer ses propres affaires, il ne faut pas prétendre gérer les affaires des autres, en l'occurrence une municipalité.
Il y a à gauche une véritable culture de l'incompétence, assumée et fière d'elle-même. L'orgueuil et la vanité sont de son côté, pas du mien. J'aborde la notion de compétence avec beaucoup de modestie et d'exigence. Mais il y a encore plus grave. Dans ce refus de la compétence, on privilégie, dans les postes à responsabilité d'une municipalité, les chargés de mission par exemple, le recrutement idéologique, quand ce n'est pas prêtexte au recrutement amical et familial (vulgairement appelé "piston"). Certaines municipalités s'en sont faits une spécialité (elles sont en quelque sorte des modèles de compétence dans les recrutements incompétents!). L'opinion le voit, cela se sait, ces passe-droits et autres petits privilèges à base d'argent public discréditent l'équipe municipale et annoncent de futures défaites électorales.
Voilà ce dont je ne veux pas, voilà ce qui tente encore une partie de la gauche, voilà pourquoi je ne veux retenir que la notion de compétence. Ce qui peut départager deux socialistes quant à leur présence sur une liste, ce n'est pas leur engagement politique (ils sont tous les deux identiquement socialistes), ce n'est pas leur appartenance à tel courant (les courants sont faits pour fixer la ligne politique nationale, pas pour sélectionner les candidats au niveau local), ce sont leurs compétences, c'est-à-dire ce qu'ils peuvent apporter à la liste. S'ils n'apportent rien, ils ne méritent pas de figurer (en tout cas pas parmi les premiers). S'ils enlèvent quelque chose à la liste (ce qui peut aussi arriver!), n'en parlons même pas ...
Une dernière chose pour qu'on me comprenne bien sur cette notion de compétence. Cette dernière, ce n'est pas l'individu concerné qui la fixe, c'est le groupe, les socialistes réunis en section. On peut croire détenir certaines compétences, mais on ne s'autoproclame pas compétent. La décision est collective, pas individuelle. Je me croyais très compétent pour mener la liste saint-quentinoise et faire campagne, c'était un point de vue strictement personnel, les quelques camarades que j'ai consultés n'ont pas été entièrement convaincu, je me suis retiré. Qui a raison, qui a tort? Je n'en sais rien, mais ce que je sais, c'est que le leadership ne peut être assumé qu'après une décision collective, et si possible une décision qui ne se fasse pas par défaut.
Bon après-midi.
2 Comments:
Je me suis souvent posé la question de la notion de compétence en politique (et ailleurs, en éducation par exemple). Avant de parler de compétences, il faut établir un référentiel et c'est là que ça se corse!!! La question est plutôt de savoir où on va et ensuite se donner les moyens d'y aller! Un chef doit-il tout savoir, tout faire, bien sûr que non! Les PDG n'ont que peu de compétences techniques, ils dirigent une équipe qui les a!(DRH, Comptable, ingénieurs, ouvriers qualifiés et même ouvriers spécialisés), Les élus, les ministres qui réussissent n'ont pas forcément des compétences personnelles. Leur seule réelle compétence est de savoir animer leur équipe! Réussir c'est avoir un projet porteur et s'entourer des individus capables de s'ajuster comme un puzzle pour le réaliser!
Une équipe socialiste candidate aux municipales doit créer son projet pour la population et chercher les partenaires socialistes ou non qui ensemble meneront le projet. Plus que de la compétence, il faut du sérieux, du dévouement, de la discrétion, de l'engagement, des idées et la volonté d'aboutir!
MD
By md, at 9:00 PM
Du sérieux, oui Michel, si j'avais un mot à retenir, une exigence à avoir, ce serait celle-là, du sérieux! Hélas, en politique, ce sont parfois les postures théâtrales, les surenchères bouffonnes qui l'emportent, et pas le sérieux ... Mais il ne faut désespérer de rien, pas même de la politique.
By Emmanuel Mousset, at 9:32 PM
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