La logique du pire.
Je lis L'Aisne Nouvelle parue ce matin. Misère! Un article est consacré au PS local, nous sommes tournés en ridicule. Le titre à la une: "Lançon ne fait pas l'unanimité". Et en page intérieure: "J. P. Lançon sur les roses?" Le journaliste a bien compris que, je le cite, "le PS cherche toujours sa tête de liste", puisque ça ne peut pas être quelqu'un de minoritaire, qui serait de toute façon passé avec une seule voix en sa faveur. Le commentaire est ironique et cruel: "... seul Jean-Pierre Lançon avait fait acte de candidature. Résultat: tout comme au loto, où 100% des gagnants ont tenté leur chance, l'intéressé a recueilli 100% des suffrages exprimés. Un triomphe? Pas vraiment". Sauf pour l'intéressé en question, tout content de répondre: "J'ai obtenu 100% des suffrages exprimés, que demander de plus?" Dans le même article, le candidat désavoué se vante d'avoir fait 42%, alors que le secrétaire de section lui en accorde 25. Peu importe le mode de calcul, ce que je retiens, c'est qu'on peut être satisfait et se croire le candidat de tous les socialistes quand on reconnaît soi-même ne représenter que 42%!
Bref, nous sommes en pleine pantalonnade, un "incroyable feuilleton à rebondissements", écrit le journaliste. Les socialistes deviennent la risée de tout Saint-Quentin. Heureusement, notre secrétaire de section, Jean-Louis Cabanes, ramène un peu de bon sens et de sagesse au milieu de cette bouffonnerie: "Dans la mesure où Jean-Pierre ne fait pas l'unanimité, nous avons souhaité saisir nos instances départementales pour pouvoir organiser en interne de nouvelles élections. J'en appelle tout simplement à la raison. On ne peut pas bafouer le vote des adhérents qui, dans leur majorité, n'ont pas voté Lançon".
Renoncer à la candidature unanime, revenir devant ceux qui sont la source de toute décision, les adhérents, oui, c'est désormais la seule solution, même si ce n'est pas la solution idéale (la candidature unanime). Mais c'est ainsi, il faut savoir composer, et en l'occurrence reculer. Cela suffira-t-il à calmer le jeu et à sortir de la crise? Je le souhaite de tout coeur mais je n'en suis pas sûr du tout. La logique de courant est redoutable. Elle ne transige pas, va jusqu'au bout. Pour avoir deux ou trois conseillers municipaux du courant, le jeu n'en vaut-il pas la chandelle? Après, perdre ou gagner, peu importe puisqu'on ne part pas gagnant. Nous sommes donc en attente de la décision fédérale (le 13 décembre) et de la décision nationale (le 15). Ce qui signifie que la campagne ne pourra commencer sur des bases solides qu'en janvier! Le maire UMP, Pierre André, est, lui, en campagne depuis 6 ans!
Et même à ces dates, rien ne sera nécessairement terminé. Imaginez le pire: la raison ne l'emporte pas, la sagesse est mise en échec, l'entêtement est le plus puissant, il faudra cependant voter à nouveau, en février, pour une liste constituée par le candidat désavoué, liste qui elle aussi, de nouveau, sera désavouée par la majorité. Nouvelle crise à l'horizon, à quelques semaines du scrutin. Vous voyez l'aspect désastreux. Vous me trouvez peut-être excessivement pessimiste ce soir. Ecoutez, il y a quelques semaines, on m'aurait décrit la situation actuelle, je ne l'aurais pas cru. Et pour cause, je me voyais candidat d'une section rassemblée! Donc, par méthode, je préfère imaginer le pire, en faisant en sorte qu'il n'arrive pas.
C'est étrange: psychologiquement (car la politique est faite aussi de psychologie), début septembre, être tête de liste socialiste, conduire une équipe unie, mener campagne contre Pierre André et Xavier Bertrand, envisager même une possibilité de victoire (en tout cas un très bon score), j'y croyais, je m'y voyais. Et puis, tout a basculé. Pourtant, ma motivation est intacte, mais elle s'est reconvertie. Ce que je veux maintenant, fortement, c'est lutter contre une injustice, c'est corriger une iniquité, c'est dénoncer un non-sens: on ne peut pas être le candidat de tous les socialistes quand on est le candidat minoritaire d'un courant. Ca, je ne pourrais jamais l'accepter, m'y soumettre. Mais quel dommage! J'aurai tellement voulu mettre mon énergie au service du combat contre la droite. Le malheur en politique, c'est qu'on ne choisit pas ses combats. Ce sont les circonstances qui décident pour vous. J'aurai aimé que celles-ci me soient plus favorables. Mais peut-être, qui sait, un jour ...
Bonne nuit.
Bref, nous sommes en pleine pantalonnade, un "incroyable feuilleton à rebondissements", écrit le journaliste. Les socialistes deviennent la risée de tout Saint-Quentin. Heureusement, notre secrétaire de section, Jean-Louis Cabanes, ramène un peu de bon sens et de sagesse au milieu de cette bouffonnerie: "Dans la mesure où Jean-Pierre ne fait pas l'unanimité, nous avons souhaité saisir nos instances départementales pour pouvoir organiser en interne de nouvelles élections. J'en appelle tout simplement à la raison. On ne peut pas bafouer le vote des adhérents qui, dans leur majorité, n'ont pas voté Lançon".
Renoncer à la candidature unanime, revenir devant ceux qui sont la source de toute décision, les adhérents, oui, c'est désormais la seule solution, même si ce n'est pas la solution idéale (la candidature unanime). Mais c'est ainsi, il faut savoir composer, et en l'occurrence reculer. Cela suffira-t-il à calmer le jeu et à sortir de la crise? Je le souhaite de tout coeur mais je n'en suis pas sûr du tout. La logique de courant est redoutable. Elle ne transige pas, va jusqu'au bout. Pour avoir deux ou trois conseillers municipaux du courant, le jeu n'en vaut-il pas la chandelle? Après, perdre ou gagner, peu importe puisqu'on ne part pas gagnant. Nous sommes donc en attente de la décision fédérale (le 13 décembre) et de la décision nationale (le 15). Ce qui signifie que la campagne ne pourra commencer sur des bases solides qu'en janvier! Le maire UMP, Pierre André, est, lui, en campagne depuis 6 ans!
Et même à ces dates, rien ne sera nécessairement terminé. Imaginez le pire: la raison ne l'emporte pas, la sagesse est mise en échec, l'entêtement est le plus puissant, il faudra cependant voter à nouveau, en février, pour une liste constituée par le candidat désavoué, liste qui elle aussi, de nouveau, sera désavouée par la majorité. Nouvelle crise à l'horizon, à quelques semaines du scrutin. Vous voyez l'aspect désastreux. Vous me trouvez peut-être excessivement pessimiste ce soir. Ecoutez, il y a quelques semaines, on m'aurait décrit la situation actuelle, je ne l'aurais pas cru. Et pour cause, je me voyais candidat d'une section rassemblée! Donc, par méthode, je préfère imaginer le pire, en faisant en sorte qu'il n'arrive pas.
C'est étrange: psychologiquement (car la politique est faite aussi de psychologie), début septembre, être tête de liste socialiste, conduire une équipe unie, mener campagne contre Pierre André et Xavier Bertrand, envisager même une possibilité de victoire (en tout cas un très bon score), j'y croyais, je m'y voyais. Et puis, tout a basculé. Pourtant, ma motivation est intacte, mais elle s'est reconvertie. Ce que je veux maintenant, fortement, c'est lutter contre une injustice, c'est corriger une iniquité, c'est dénoncer un non-sens: on ne peut pas être le candidat de tous les socialistes quand on est le candidat minoritaire d'un courant. Ca, je ne pourrais jamais l'accepter, m'y soumettre. Mais quel dommage! J'aurai tellement voulu mettre mon énergie au service du combat contre la droite. Le malheur en politique, c'est qu'on ne choisit pas ses combats. Ce sont les circonstances qui décident pour vous. J'aurai aimé que celles-ci me soient plus favorables. Mais peut-être, qui sait, un jour ...
Bonne nuit.
12 Comments:
encore la logique jusqu'auboutiste des courants! j'ai l'impression d'élections à l'africaine où la démocratie n'est pas toujours de mise!
MD
By md, at 11:40 PM
Pourquoi voir des courants partout,les élections à l'africaine n'ont vraiment rien à voir avec cela.La démocratie s'exprime dans le vote.Quelqu'un a t il été baillonné, enfermé,empéché de s'exprimer?
Pourquoi une telle victimisation?
Soit vos idées sont majoritaires et votre candidat est élu, soit vous n'avez pas de candidat et le résultat est ce qu' il est.
C'est ce que tout le monde a bien compris.
By Anonyme, at 11:15 AM
Tout le monde a compris, et en premier lieu la presse, que la section de Saint-Quentin traversait une crise grave. Après, on peut avoir des interprétations différentes de cette crise, de ses origines. Mais personne ne peut dire que tout va bien et que tout se passe normalement.
Le constat, il est pourtant simple: un candidat unique a été désigné alors qu'il est minoritaire. Le ressort de la crise, le voilà, et il durera tant que la situation durera.
By Emmanuel Mousset, at 12:43 PM
En fait la presse zappe en permanence et tout le monde s'en fout de vos petites histoires de clocher que vous entretenez parce que ça vous donne l'impression d'exister.C'est pas plus important que le divorce Nicolas-Cécilia dont plus personne ne parle parce que vraiment on s'en fout.
By Anonyme, at 1:40 PM
La comparaison entre la situation de la section et le divorce du couple Sarkozy est totalement outrée. D'un côté, il y a un problème politique, de l'autre, une affaire privée. Je ne comprends pas qu'on puisse faire le rapprochement entre les deux situations. L'une est permanente, l'autre très ponctuelle.
Vous parlez de "petites histoires de clochers", vous avez raison, vous avez bien compris tout le ridicule de la situation. Mais la presse en parle, en fait ses gros titres et c'est le PS qui en pâti. Donc, tout cela, aussi dérisoire soit-il, ne peut pas être pris à la légère.
"Tout le monde s'en fout"? Oh que non, hélas (la preuve, vous-même en parlez avec insistance, et vous avez raison). La presse en fera ses choux gras jusqu'en février, date à laquelle le candidat désavoué une première fois sera désavoué une seconde fois, la liste qu'il proposera étant nécessairement rejeté par les adhérents. Alors, nous aurons un nouveau candidat, mais ce sera bien tard pour compter gagner. Et la droite se fera un plaisir de rappeler et d'exploiter les divisions entre socialistes.
Je ne comprends pas la remarque "ça vous donne l'impression d'exister". Expliquez-vous. J'existerais politiquement si j'étais tête de liste, ce à quoi j'ai échoué. Je ne vois pas en quoi un échec personnel, le refus des idées auxquelles je croyais (candidature unanime, liste socialiste, campagne constructive) et le désordre chez les socialistes me donnent un semblant d'existence politique. Ce serait plutôt le contraire ...
By Emmanuel Mousset, at 3:05 PM
J'ai parlé d'élections à l'africaine mais j'aurais pu aussi bien parler d'élection à la Le Pen. Un seul candidat mais lui il a fait l'unanimité!!
Vraiment anonyme est incorrigible, il fait semblant de ne pas comprendre ou il est vraiment borné!
MD
By md, at 3:08 PM
Tu regrettes que toutes ces tensions dans la section apparaissent dans la presse!Mais ton blog même est un livre ouvert, tu y déverses toutes tes aigreurs, tes critiques et ton ego surdimensionné.
Pense un peu à l'autocritique, remets-toi en question et tu verras que tes idées et ta volonté de réussir ne feront qu'y gagner. Tu as un grand potentiel, mais joue-le plus finement et plus stratégiquement.
(conseil d'ami!!)
By Anonyme, at 5:14 PM
md dit ne pas me connaître. Je le connais et depuis longtemps. J'aimerai lui dire combien j'ai le respect de toutes les expressions socialistes et que j'ai proposé une véritable ouverture à tous.Il est vrai que pour moi un blog , ce n'est pas une affaire privée . Je rest persuadé que nos débats internes doivent restés internes .
By jpl, at 7:53 PM
Inexcusable!
Et encore une copie à corriger.
Je reste au lieu de je rest
Nos débats doivent rester et non doivent restés.
Bon courage
By jpl, at 8:02 PM
A JPL:
La gauche doit débattre publiquement, au niveau national comme au niveau local, des problèmes qu'elle rencontre. Il faut impliquer nos sympathisants et nos électeurs, ne pas rester "entre nous" (nous sommes trop peu nombreux et pas assez représentatifs). Et puis, les secrets, ça n'existe pas. Tout finit par se savoir.
Bien sûr, je m'interdis de révéler des éléments strictement privées et internes. Mais pour le reste, tous nos débats (candidature unanime ou pas, liste socialiste ou d'union, attitude à l'égard de la municipalité, projet pour la ville), tout cela devrait être public. Je crois que nous aurions tous à y gagner.
C'est vrai qu'un blog est une formule un peu bizarre, puisque c'est un journal personnel qui peut être lu par tout le monde. Mais pas d'inquiétude: la droite a autre chose à faire qu'à nous espionner.
JPL connaît MD, et EM connaît MD et JPL. Moralité: on se connaît tous ... sans vraiment peut-être se connaître, mais ça, c'est une autre histoire ...
By Emmanuel Mousset, at 9:00 PM
Si JPL est le candidat unique de StQ (mêmes initiales mais pas si sur j'ai déjà pensé que jpb était notre député mais ce n'était pas lui, du coup il est devenu jpbb), oui je le connais depuis longtemps moi aussi mais du reste bien peu, le temps a passé et bien de l'eau a coulé sous les ponts!
MD
By md, at 9:20 PM
Réponse au "conseil d'ami" de 17h14:
1- Ce que je regrette, c'est qu'il y ait des tensions. Maintenant, qu'elles apparaissent dans la presse, c'est inévitable. Dans une société démocratique, les secrets, ça n'existe pas. Au niveau local comme au niveau national, les journaux reflètent ce qui se passe. Pas besoin d'y voir des complots ou la traditionnelle et idiote question: "c'est ki ka parlé à la presse?". Le drame des socialistes saint-quentinois, c'est qu'ils ne savent pas communiquer, sauf moi dans mes activités et JPL en tant que syndicaliste.
2- Je ne crois pas déverser dans ce blog mes "aigreurs" ou mes "critiques". J'essaie d'être constructif, d'exposer des analyses, de faire des propositions. Et je ne parle pas sans cesse de la section de Saint-Quentin! Si j'étais "aigri", il y a longtemps que je ne ferais plus de politique. Ce qui est vrai en revanche, c'est qu'un blog est un lieu où l'on fait part de ses doutes, de ses déceptions, de ses colères, bref de ses sentiments du moment, mais c'est cela qui est intéressant. En tout cas, c'est cela qui me doit beaucoup de lecteurs, une sorte de sincérité au jour le jour, face aux événements tels qu'ils se présentent.
3- Mon "ego" est-il "surdimensionné"? Je sais que l'expression est à la mode, mais je ne vois pas très bien ce qu'elle veut dire. Quand on veut être tête de liste et mener son camp à la victoire, avoir la prétention de devenir maire de Saint-Quentin, oui, inévitablement, il faut avoir un "ego surdimensionné". Je vais parler plus simplement: il faut croire en soi et en ses capacités. Et alors? Ca gêne qui, à part la droite? Quelqu'un qui n'aurait pas cet état d'esprit, je m'en méfierai, je ne le croirai pas capable de mener le combat. Cependant, cet "ego surdimensionné" (pour reprendre l'expression du "conseil d'ami") n'autorise pas à faire n'importe quoi. Si je n'ai pas maintenu ma candidature, c'est que j'ai senti que je ne ferai pas l'unanimité. Il faut rester réaliste, même avec un "ego surdimensionné". Quant à l'"autocritique", les lecteurs de ce blog savent que j'en suis capable. Un blog est un lieu de remise en cause de soi, je n'assomme pas mes lecteurs avec des vérités toutes faites.
4- Mon "ami" me demande de la jouer "plus finement et plus stratégiquement". Je sens la tactique se profiler derrière ce conseil. Pour dire les choses brutalement, il faudrait magouiller un peu, agir en opportuniste (vieille tradition socialiste, qui remonte à Guy Mollet et à la SFIO, dont les héritiers ont longtemps été les poperénistes). Non, pas de ça chez moi. J'ai des convictions, je les affiche, on est pour, on est contre, on discute, on s'arrange, mais pas de "jeu stratégique", pas de compromission pour avoir une place et en être tout content. Les places, je m'en fous, sinon je ne serai pas strauss-kahnien, je serai devenu comme beaucoup, dans la fédération de l'Aisne, NPS. Ou j'irai voir du côté des puissants, de ceux vers qui ont va parce qu'ils ou qu'elles ont un mandat, un pouvoir, des moyens. Non, désolé, ce n'est pas mon truc.
Voilà, mon "ami", j'ai bien retenu ton "conseil", et je t'ai dit honnêtement ce que j'en pensais. Car entre amis, on se doit d'être honnête, non?
By Emmanuel Mousset, at 9:36 PM
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