Jour de grève.
Bonjour à toutes et à tous.
Je fais grève mais je travaille quand même! Je m'explique: je ne vais pas au lycée mais j'ai chez moi quatre paquets de copies à corriger (ce qui fait exactement 115 dissertations!). Je n'irai pas manifester à Laon comme prévu. Les conseils de classe commencent dans moins de 15 jours! Bref, je profite de la grève pour travailler. Ce petit paradoxe vous montre que le travail d'enseignant n'est pas le travail de fainéant que décrivent complaisamment certains. Pour vous dire aussi que le "travailler plus pour gagner plus", nous n'y sommes pas encore!
Et c'est bien là, je crois, le point fort de cette grève, qui n'est pas une grève de fonctionnaires comme les autres. Elle prend Sarkozy au mot, elle retourne contre lui son argument essentiel de campagne, l'augmentation du pouvoir d'achat. Celui des fonctionnaires a baissé de plus de 6%, aucun rattrapage n'est prévu par le gouvernement. Et puis, il y a la volonté d'assécher les services publics au moment où il faudrait les redynamiser. Car les services publics ne vivent que par les fonctionnaires qui les animent. Au budget 2008 examiné aujourd'hui au Parlement, c'est 23000 suppressions de postes dans la Fonction publique, dont 11200 dans l'Education nationale. Et ce n'est pas fini: d'ici 5 ans, c'est 85000 emplois d'enseignants qui seront supprimés, 10% en moins!
La baisse démographique du nombre d'élèves y est-elle pour quelque chose? Elle a bon dos, la "baisse démographique". On fait toujours référence à elle, croyant exhiber un argument de bon sens. Dans les 5 prochaines années, il y aura 120000 élèves en plus. Et puis, si les autorités qui nous gouvernent croient en leur pays et en leur politique, c'est à une hausse démographique qu'ils devraient s'attendre! Enfin, le raisonnement démographique a ses limites. Une politique scolaire ambitieuse ne raisonne pas en termes de baisse ou de hausse démographique. L'Ecole doit former de plus en plus de jeunes, au nom même de la compétitivité de notre économie. Encore trop parmi eux échappent à une formation ou à une bonne formation, quitte le système scolaire sans rien. Et pour poser la question de façon plus générale: avons-nous besoin de moins de personnels de santé, de moins de policiers, de moins d'éducateurs? Il ne me semble pas. L'écrasante majorité d'entre eux relèvent de la Fonction publique. Alors, si ce n'est déjà fait, faite grève aujourd'hui!
Bonne matinée.
Je fais grève mais je travaille quand même! Je m'explique: je ne vais pas au lycée mais j'ai chez moi quatre paquets de copies à corriger (ce qui fait exactement 115 dissertations!). Je n'irai pas manifester à Laon comme prévu. Les conseils de classe commencent dans moins de 15 jours! Bref, je profite de la grève pour travailler. Ce petit paradoxe vous montre que le travail d'enseignant n'est pas le travail de fainéant que décrivent complaisamment certains. Pour vous dire aussi que le "travailler plus pour gagner plus", nous n'y sommes pas encore!
Et c'est bien là, je crois, le point fort de cette grève, qui n'est pas une grève de fonctionnaires comme les autres. Elle prend Sarkozy au mot, elle retourne contre lui son argument essentiel de campagne, l'augmentation du pouvoir d'achat. Celui des fonctionnaires a baissé de plus de 6%, aucun rattrapage n'est prévu par le gouvernement. Et puis, il y a la volonté d'assécher les services publics au moment où il faudrait les redynamiser. Car les services publics ne vivent que par les fonctionnaires qui les animent. Au budget 2008 examiné aujourd'hui au Parlement, c'est 23000 suppressions de postes dans la Fonction publique, dont 11200 dans l'Education nationale. Et ce n'est pas fini: d'ici 5 ans, c'est 85000 emplois d'enseignants qui seront supprimés, 10% en moins!
La baisse démographique du nombre d'élèves y est-elle pour quelque chose? Elle a bon dos, la "baisse démographique". On fait toujours référence à elle, croyant exhiber un argument de bon sens. Dans les 5 prochaines années, il y aura 120000 élèves en plus. Et puis, si les autorités qui nous gouvernent croient en leur pays et en leur politique, c'est à une hausse démographique qu'ils devraient s'attendre! Enfin, le raisonnement démographique a ses limites. Une politique scolaire ambitieuse ne raisonne pas en termes de baisse ou de hausse démographique. L'Ecole doit former de plus en plus de jeunes, au nom même de la compétitivité de notre économie. Encore trop parmi eux échappent à une formation ou à une bonne formation, quitte le système scolaire sans rien. Et pour poser la question de façon plus générale: avons-nous besoin de moins de personnels de santé, de moins de policiers, de moins d'éducateurs? Il ne me semble pas. L'écrasante majorité d'entre eux relèvent de la Fonction publique. Alors, si ce n'est déjà fait, faite grève aujourd'hui!
Bonne matinée.
posted by Emmanuel Mousset at
9:37 AM
9 Comments:
Je suis en grève également aujour'hui, pour les mêmes raisons que toi.
Comme toi, je vais en profiter pour corriger quelques dizaines de copies car les conseils de classe approchent.
Comme toi, j'irai pas manifester car à chateau thierry, rien n'est organisé...et c'est dommage.
Sylvain
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Anonyme, at 10:21 AM
Le problème de Sarkozy, c'est qu'il ne sait pas faire redémarrer l'ensemble de l'économie. Il serre les boulons, histoire de ne pas chuter trop vite dans le tourbillon de la mondialisation, mais cela ne constitue pas une politique offensive. Pour Ségolène, ce n'était pas mieux, elle pensait naïvement qu'une fois élue, la croissance allait revenir par effet de pure magie. La refondation du PS est alors très intéressante, car elle oblige à mettre noir sur blanc un plan réel et efficace pour y arriver. Si nous n'y arrivons pas, nous savons que nous n'aurons toujours pas la confiance des électeurs, et Nicolas en reprendra pour cinq ans, car malgré tout son copinage avec TF1 lui offre une petite avance. Courage camarades, il faut réfléchir. Profitez donc de ce jour de grève pour étudier la place de l'Europe le monde, les entreprises innovantes à créer, et l'usage que l'on doit faire du capital risque pour y arriver. Ce n'est pas très compliqué... ;-)
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jpbb, at 10:41 AM
Sylvain et moi profitons de la grève pour corriger nos copies, JPB nous invite à saisir l'occasion pour réfléchir... Et si finalement on travaillait plus pendant les jours de grève que pendant les jours d'activité?
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Emmanuel Mousset, at 1:58 PM
Alors dans ce cas, on pourrait dire : "travailler plus pour gagner moins" ...
Sylvain
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Anonyme, at 2:44 PM
Que penses-tu du prof qui est en grève, qui as de nombreuses copies à corriger et qui manifeste toute la matinée ?
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jpl, at 7:46 PM
Inexcusable!
Une copie de plus à corriger.
Un prof qui a et non as
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jpl, at 7:58 PM
Je réponds à la question (qui est posée à Sylvain): je dis que ce prof qui a des copies à corriger et qui manifeste quand même est plus courageux que moi, et mieux organisé. Pour ma défense, je dirais que j'ai pas mal manifesté quand très peu le faisait, donc je peux exceptionnellement m'en abstenir quand la mobilisation était assurée. Ceci dit, "nobody is perfect", j'accepte la critique et je ferai mieux la prochaine fois.
PS: les fautes de français dans un blog, ce n'est pas grave. Il m'arrive aussi d'en faire, on se laisse emporter par le clavier, ce n'est pas comme dans l'écriture manuscrite.
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Emmanuel Mousset, at 9:47 PM
tu as raison! les fautes faites sur le clavier ce n'est pas très important. On s'emballe un peu!
Est-ce toi Emmanuel? Quintinus ?Je suis tombé sur ces écrits et suis parfaitement d'accord avec lui.
Avec toi pas toujours loin de là... Alors? je finis pas douter des mes capacités d'analyses.
Le "conseil d'ami" c'est moi!
mais on ne se connaît pas c'était une manière de parler.
a bientôt Emmanuel
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Anonyme, at 1:27 PM
Quintinus, non ce n'est pas moi. Je signe toujours ce que j'écris et ce que je fais de mon nom. C'est plus clair et c'est plus simple comme ça.
Ne pas être toujours d'accord avec moi? Tant mieux, très bien. Je n'aime pas les gens qui sont "totalement" d'accord avec quelqu'un. Surtout en politique.
A bientôt "conseil d'ami".
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Emmanuel Mousset, at 5:10 PM
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