L'Aisne avec DSK

14 novembre 2007

L'esprit d'équipe.

Bonjour à toutes et à tous.

En recevant la lettre d'information de mon courant "Socialisme et démocratie", je découvre un entretien de Jean-Christophe Cambadélis au Figaro du 12 novembre, avec un extrait qui m'a beaucoup plu, vous allez comprendre pourquoi:

"Je souhaite que Bertrand Delanoë gagne Paris, François Hollande réussisse sa sortie, Ségolène Royal son retour et Laurent Fabius retrouve sa place. Sans oublier la réussite de DSK au FMI".

Voilà comment j'entends la politique! Un système de gagnant-gagnant, où la réussite de chacun participe à la réussite de tous. Si j'avais été candidat, je n'aurai pas agi autrement, je me serai mis en situation de rassembleur et d'animateur, permettant à chacun de donner le meilleur de lui-même, faisant exister un esprit d'équipe sans qu'un courant ne s'impose à l'autre. Car ces foutus courants qui ne sont plus des courants d'idées (ou alors très vaguement, de très loin) sont responsables localement de la déplorable situation. Ils sont des groupes d'intérêt électoral, des petites machines à faire voter leurs membres, et rien de plus, et surtout rien de mieux.

A Saint-Quentin, ce qui devrait être prioritaire, c'est la constitution d'une équipe efficace, plurielle, offensive, non tributaire de la représentation arithmétique des courants. Fabiusiens, strauss-kahniens, ségolénistes, je m'en fiche, ce que je veux, c'est une vraie équipe, soudée, qui s'engage à siéger, à interpeller le maire en conseil municipal et à être présente dans les manifestations publiques. Et là, nous en sommes très, très loin.

La droite locale, sous la responsabilité incontestée de Pierre André, réussit à merveille ce rassemblement, cette unité, cette cohérence, sans quoi il n'y a pas de victoire possible. Pourquoi la gauche n'y parviendrait pas? D'autant qu'à droite, les places sont chères, tout a déjà été distribué, c'est le trop plein de candidats. A gauche, les places sont gratuites, et c'est le trop peu de candidats (de candidats valables bien sûr, car n'importe qui peut être tête de liste ou membre de la liste).

Où allons-nous maintenant? Vers ce que je redoutais et refusais, le rapport de forces, et le pire qui soit, avec un unique et non unanime candidat. Vendredi soir, nous saurons. Le seul avantage d'un rapport de forces, c'est sa clarté et sa simplicité: un gagnant, un perdant (j'aurai aimé qu'il n'y ait que des gagnants). Si le candidat obtient la majorité des suffrages exprimés, il aura gagné, il sera notre candidat légitime et incontestable (même si la méthode adoptée, le recours au rapport de forces, ne me convient pas). Si le candidat obtient une minorité de suffrages exprimés, face à une majorité de votes blancs ou nuls qui l'auront désavoué, il sera immédiatement carbonisé sur place.

Bien sûr, il poursuivra dans sa folle démarche, convaincu d'avoir pour lui la règle administrative et les statuts. Même le taureau qui va vers l'abattoir est sûr de lui et ne s'inquiéte pas trop de son sort. Alors, ce ne sera plus une campagne mais un carnage. La droite s'en donnera à coeur joie, nos partenaires ne suivront pas une tête de liste à ce point politiquement affaiblie, la tête hors de l'eau en seule vertu du réglement statutaire. A moins qu'on ne glisse dans une campagne zombie menée par un mort-vivant, vidé de tout soutien politique, d'autant plus frénétique qu'il sera sous perfusion de son seul courant.

Ah, si nous pouvions suivre la sage maxime de Cambadélis, oublier les courants, mettre de côté les motivations personnelles, se concentrer sur l'efficacité de l'équipe à venir! Ah si les choses pouvaient être différentes de ce qu'elles sont!


Bonne fin d'après-midi.

12 Comments:

  • C'est bien là toute la problématique de la rénovation. Si c'est garder les mêmes pratiques, on ne sort pas de l'ornière. Ce qui doit nous unir, c'est le but, pas les ambitions personnelles que l'on négocie dans un rapport de force. Rien que les mots, « rapports de force » indique une césure, un blocage, un face à face meurtrier. Or se diviser à l'intérieur même d'un parti c'est l'affaiblir. Inutile d'avoir des adversaires externes, on arrive à se couler tout seul. C'est à l'évidence un concept purement marxiste qui n'a pas la souplesse du dialogue et du compromis. La rénovation ne consiste pas à reprendre les vieilles chaussettes à Marx et à les repriser. Elle nous donne obligation d'en tricoter de nouvelles. C'est ce que je répète inlassablement, regardez page 23 de l'Hebdo des Socialistes N° 465.
    La lutte historique entre les Marxisants et les Réformistes doit finir par la victoire complète de la Sociale Démocratie sur les vieux démons qui ont prostitué l'idéal socialiste par le recours au mensonge, à la manoeuvre et au viol de toute éthique.
    Si historiquement les courants ont permis à des visions de s'affirmer, force est de constater que cela constitue actuellement un système bancal à réformer au plus vite. Il doit se dégager une majorité et une minorité, et la majorité gouverne. C'est la base même de la démocratie, à charge pour l'emporter vis à vis du concurrent de proposer mieux que lui. Les courants constituent par essence une inertie dogmatique, favorisant la magouille par rapport au réel et à une analyse juste.

    By Blogger jpbb, at 7:52 PM  

  • Oh! Mon Dieu! jpbb me paraît perturbé aussi En démocratie, c'est simple.
    Quand on n'est pas candidat, on n'a pas de voix..
    Monsieur Nul et Monsieur Blanc ne sont pas candidats

    By Blogger jpl, at 10:00 PM  

  • JPB a sans doute raison: majorité-minorité c'est la base meme de la démocratie a charge pour l'emporter vis à vis du concurrent de proposer mieux que lui.
    En démocratie quand on n'est pas candidat on est hors-jeu.Or EM n'est pas candidat. C'est clair c'est simple,c'est net.Tout le monde peut comprendre.

    EM nous dit "si j'avais été candidat" oui mais il ne l'est pas donc il arrete de lancer des anathèmes contre ceux qui n'ont pas l'heur de lui plaire.
    Enfin pour ce qui est de l'arithmétique des courants je me méfie de quelqu'un qui avoue lui meme n'avoir aucune compétence en matière de gestion, en matière de chiffres et se dit incapable d'effectuer une opération de calcul mental simple. C'est pas gagné!....

    By Anonymous Anonyme, at 10:21 PM  

  • 1- Majorité-minorité, oui, d'accord, le problème, c'est que notre section, depuis plusieurs années, est incapable de dégager une majorité suffisamment confortable. Résultat: nous avons deux blocs d'à peu près égale importance. C'est pourquoi les tentatives de débauchage vont bon train avant chaque scrutin. Il suffit de voir ce qui s'est passé pour les législatives avec le choix du suppléant de la candidate battue à l'élection interne. Pour vendredi, j'espère qu'une nette majorité se dégagera, de rejet bien entendu. J'ai plutôt bon espoir mais je peux aussi me tromper.

    2- Le fait de ne pas être candidat ne me condamne pas au silence. Au contraire, j'ai les mains libres pour critiquer. Et tant que nous vivons en République, je me réserve le droit de le faire. De ce point de vue, je crois que j'aurai, avec quelques autres, pas mal de travail de ce côté-là, et peut-être pendant plusieurs années. Mais la politique est ainsi faite, il faut être patient et persévérance, ne jamais lâcher prise. J' y suis prêt. Après tout, puisque la mode est au rapport de forces, je peux m'y mettre, à ma façon. Je n'ai rien à y perdre, c'est mon grand avantage.

    3- Je parlais dans un billet précédent de ma maladresse en "calcul mental". Pour l'évaluation des courants, c'est un procédé beaucoup plus primaire. Il suffit d'avoir une liste et de faire des croix devant les noms favorable à tel courant et des bâtons devant les noms favorable à un autre courant. Ce n'est pas vraiment un "calcul", et ça n'a rien de "mental".

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:36 PM  

  • Je sens comme une certaine animosité entre emmanuel et le mystérieux anonyme!
    Ce dernier doute des compétences d'Emmanuel et là j'ai un peu de mal à comprendre qu'un militant investi de longue date dans les milieux associatif et politique de surcroit candidat (donc avec le soutien du parti et de militants) aux cantonales 2004 avec un score très honorable (plus de 40% malgré ses lacunes en calcul mental!! :)) ) dans un canton très à droite puisse être ainsi considéré. L'objectivité et la raison ne sont pas vraiment au rendez vous!
    Je ne suis pas saint quentinois et ne suis pas donc concerné par les investitures! Je trouve toutefois regrettable que la logique des courants l'emporte sur la logique de l'intelligence et de la compétence. Le fait d'être non candidat ne met en aucun cas hors jeu, ce serait une grave erreur que de croire cela. Chacun devrait apporter sa pierre à l'édifice collectif plutôt qu'enlever la pierre de l'autre. Les courants ont montré leur nocivité au parti, il suffit de voir la sclérose intellectuelle du parti en ce moment et la bêtise des suiveurs!
    Anonyme parle de projet meilleur mais quel est le projet réel du candidat? Ne serait ce pas plutôt pour écarter tel ou tel candidat potentiel au lieu de rasembler? A ce jour je n'ai rien lu de bien palpitant dans la presse qui pourrait justifier la primauté de son projet sur tout autre et nous sommes à moins de 4 mois des municipales. Je n'ai donc pas longtemps à attendre pour constater une fois de plus la stupidité des courants par la défaite annoncée du PS à saint Quentin!
    MD

    By Blogger md, at 8:45 AM  

  • "Non candidat donc hors jeu", la remarque est révélatrice d'une certaine culture politique, qui n'envisage l'engagement qu'en terme de pouvoir, et de pouvoir interne. Alors, le projet, la compétence et l'influence deviennent très secondaires. Ce qui compte, c'est d'être candidat, systématiquement, à n'importe quoi, peu importe.

    Y aurait-il un poste à pourvoir à l'entrée des toilettes, certains se battraient pour l'obtenir, "pour le courant". Car ces camarades n'appartiennent pas à un parti, ils appartiennent à un "courant", c'est-à-dire à un clan. Le pouvoir externe, municipalité, conseil général et autres, ne les intéresse pas, sinon ils raisonneraient et réagiraient autrement. Ce qui les motive et mobilise, c'est de conquérir des places au sein de l'appareil. Peu leur importe que la gauche perde à Saint-Quentin, l'essentiel pour eux, c'est d'avoir un "copain" du courant en tête. Et je vous parie qu'à défaut de poste à pouvoir chez dame pipi, ils présenteront un "copain" ou une "copine" dans le canton sud, renouvelable en 2008.

    Je ne me souviens plus quelle publicité avait choisi comme slogan: "Nous n'avons pas les mêmes valeurs". Nous en sommes là.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:01 PM  

  • Que MD réponde surtout à mon commentaire sur "Dac et la loufoquerie" à propos du langage qu'il utilise.

    By Anonymous Anonyme, at 2:13 PM  

  • Il y avait aussi un slogan qui disait "Les idées les plus simples sont souvent les idées les plus fortes".Les votres sont manifestement confuses et compliquées et en tout cas elles ne sont reprises par personne en section.Il doit bien y avoir qqch qui ne passe pas.Vous le dites vous meme EM ,a part votre ami Gérard ,vous etes qd meme un peu seul.
    Par ailleurs si on fait un calcul statistique (je sais que vous n'aimez pas)sur les auteurs des commentaires sur ce blog on s'aperçoit qu'a 98/100 les commentaires émanent de seulement 3 personnes(JPBB,MD et dans une moindre mesureVAL)C'est qd mm un peu court comme cercle.
    Alors lorsque un anonyme comme moi intervient avec des propos mesurés et qu'il se fait traiter de "laquais",de "pute" au service d'un mac,etç...permettez moi de vous dire que vous etes qd mm un peu minables.
    Pour un peu je dirais comme Ségolène"Pardonnez leurs ils ne savent pas ce qu'ils font".
    Je vous souhaite une bonne journée.

    By Anonymous Anonyme, at 2:53 PM  

  • Les élections de 2007 ont donné à la droite tous les pouvoirs, celle-ci incarnée par Nicolas Sarkozy comme omniprésident, monopolisant tous les leviers de pouvoir.Depuis 6 mois, une droite dure mène le pays en brisant les droits sociaux au prix des intérêts économiques d'une minorité. La réalité de ses promesses est affirmée: travailler plus...pour gagner vraiment plus?, défiscalisation des heures supplémentaires, réduction d'impôt sur les intérêts d'emprunts, bouclier fiscal, code et droit du travail remaniés, TVA prétendument "sociale" en attente, réforme de l'université, lois sur l'immigration, franchises médicales, baisse du nombre de fonctionnaires, etc...etc...
    Quelles sont les mesures concrètes permettant la hausse du pouvoir d'achat, la création d'emploi et la réduction de la dette ?
    Toutes ces lois du gouvernement Sarkozy-Fillon frappent de façon brutale et inégalitaire les saint quentinois les plus précaires et les saint quentinois aux revenus moyens, les salariés et les retraités, les jeunes et les personnes âgées...
    Nous, socialistes, mais aussi toutes les composantes de la Gauche (communistes, M.R.C., verts...), je l'espère, et toux ceux qui rejettent la politique de Pierre André et l'UMP, allons proposer aux citoyens Saint Quentinois un projet politique alternatif et constructif qui permettra de vivre mieux ensemble.
    Permettez-moi de ne pas mettre sur ce blog, en avant première, les grandes lignes de ce projet dont j'ai déjà parlé en interne.

    By Blogger jpl, at 3:07 PM  

  • je veux dire à Anonyme que le fait qu'il y ait peu de "commentateurs" ne veut pas dire peu de lecteurs. C'est en effet la 1ère fois que je mets un commentaire mais je lis assez régulièrement ,et souvent avec beaucoup d'intérêt, les écrits d'Emmanuel .J'apprécie ses analyses même si je ne suis pas toujours d'accord et je le lis un peu comme une chronique de notre époque et de nos "aventures" locales !
    Enfin ,comme lui, je pense que les courants sont en train de ruiner le rôle d'opposition du PS.Nous en avons le triste exemple à St Q.

    By Anonymous Anonyme, at 8:13 PM  

  • Je réponds aux deux commentaires précédents:

    1- Non, mes idées ne sont pas solitaires, je pense même qu'elles sont majoritaires au sein de la section. Celles du candidat provisoire sont certainement minoritaires. Enfin, nous verrons bien le résultat du vote de demain, mais on peut anticiper un rejet plus ou moins important de sa candidature, ce qui l'amènera inévitablement à renoncer, par pure honnêteté politique (on ne se maintient pas contre une majorité qui ne veut pas de vous).

    2- Quand je parle de "mon ami Gérard", je parle d'amitié, pas de camaraderie politique. J'ai consacré tout un billet (intitulé "Amitié et fraternité") à les distinguer. J'ai quelques amis dans la section, dont Gérard, mais cela n'a aucune incidence politique. En revanche, j'ai beaucoup de camarades qui partagent les mêmes idées que moi, le proche avenir le confirmera. Le candidat provisoire, lui, est enfermé dans son courant comme l'huître dans sa coquille, il est entouré de "faux amis" mais rassemble très peu de camarades. S'il provoque une réaction, c'est plutôt le rejet (politique).

    3- Le texte du candidat provisoire est à l'image de sa démarche: la méthode Coué. Ce n'est pas parce qu'on dit et répète qu'on va rassembler les socialistes et toute la gauche qu'on en a les moyens politiques. Et s'il le dit et répète, c'est justement qu'il n'en a pas les moyens politiques. Comment croire que quelqu'un de minoritaire dans son propre parti peut rassembler la gauche? N'importe qui, de simple bon sens, comprendrait que cette posture conduit à l'échec collectif.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:22 PM  

  • Pour éviter toute confusion malencontreuse, je précise que le commentaire que je viens de faire (portant sur les deux intervenants "précédents") ne visait pas le message de MV, qui a rédigé pendant que moi je rédigeais! Mais je crois que les lecteurs attentifs auront compris par eux-mêmes.

    A propos du message de MV, oui, c'est ainsi que je conçois ce blog, une chronique des évènements locaux et nationaux, avec une prédilection pour les question de fond. Et bien sûr une inspiration strauss-kahnienne, mais très libre, sans esprit de dévotion ou de sectarisme.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:19 PM  

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