L'Aisne avec DSK

30 décembre 2007

La droite bling bling.

Avant-dernier jour de l'année, c'est l'heure des bilans, des rétrospectives et des anticipations. On parle d'un remaniement ministériel après les élections municipales de mars. Bonne année? Pas pour tout le monde! Les ministres, avec en tête le premier d'entre eux, ont du mal à exister. Quelqu'un me demandait il y a peu le nom du ministre de la Culture. D'emblée, son nom ne m'est pas revenu. Mais il y a ceux qu'on retient, qui font parler d'eux et qui feront partie à nouveau du prochain gouvernement. Evoquons les, car ils sont emblématiques de la droite au pouvoir depuis la victoire de Sarkozy. Il y en a cinq:

- Rachida Dati: la protégée du président, brutale et exhibitionniste, arriviste depuis toujours (et elle a fini par arriver à force d'arrivisme), la copie conforme de Sarkozy au féminin. Elle méprise les élites de la magistrature. Sa mission: détruire les principes actuels et anciens de la Justice.

- Brice Hortefeux: l'ami politique de toujours, récompensé par le grotesque et dangereux ministère de l'identité nationale, chargé de traquer les clandestins, adultes et enfants. Sa mission: garder dans le giron sarkozien les voix de l'extrême droite.

- Jean-Louis Borloo: le plus sympa de tous, un peu gaffeur mais très malin, il a réussi un beau coup avec le "Grenelle de l'environnement". Sa mission: rassurer le centre gauche, attirer les écolos, élargir l'assise électorale de la droite en rénovant le parti radical-valoisien.

- Xavier Darcos: il est chargé de supprimer la carte scolaire, de réduire les effectifs de l'Education nationale et d'abolir le collège unique. Sa mission pour y parvenir: séduire les enseignants avec des discours flatteurs et des heures supplémentaires.

- Xavier Bertrand: se vante régulièrement de dormir très peu et est fier de se montrer sans cravate. Il sourit souvent aux syndicalistes et aux salariés, pour réaliser sa mission: détruire les principes actuels et anciens qui régissent le travail et la protection sociale.

Voilà le club des cinq qui fait les beaux jours de la sarkozie. Chacun se rêve un bel avenir, Matignon pour commencer, et plus si possibilités.

Cette droite au pouvoir, je l'ai dénommée dans un billet, il y a quelques jours, "droite kéké". Je voulais faire mon malin, montrer que je connaissais les mots à la mode. A ce petit jeu, on se fait vite rattraper. J'apprends, dans Le Parisien d'aujourd'hui, qu'il faut parler de "bling bling" à propos de cette tribu de "Attention, c'est moi que v'là" qui pratique le "tape-à-l'oeil" et dont Nicolas Sarkozy serait la figure la plus notoire. Bling bling parce que c'est le bruit que font les bijoux, montres, chaînes et autres signes ostentatoires de richesse qu'elle aime exhiber. Kéké ou bling bling, en tout cas, cette droite joue avec cette image qu'elle croit être populaire, comme en témoignent deux récentes et très étonnantes déclarations:

Nicolas Sarkozy: "Je ne suis pas un intellectuel" (Paris-Match du 20 décembre).

Xavier Bertrand: "Pour moi, plouc, c'est un compliment" (Le Point du 20 décembre).

L'un est peut-être bling bling et l'autre kéké. Mais à tous les deux, j'ai envie de dire, comme certains soupirent "pauvre France": pauvre droite ...


Kékés, bling bling et les autres, bon dimanche.

2 Comments:

  • Le terme de droite bling-bling date d'une converture de marianne d'il y a plusieurs mois déjà.

    Mais, cela dit, Kéké ou bling-bling, c'est très bien choisi...

    By Anonymous Anonyme, at 2:08 PM  

  • Décidemment, je ne suis pas à la page (de Marianne).

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:58 PM  

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