La fonte des glaces.
Bonsoir à toutes et à tous.
Il fait froid dans toute la France, il fait très froid à Saint-Quentin, mais j'attends le dégel, la fonte des glaces. Pas à Saint-Quentin, où la glaciation est préhistorique, mais ailleurs, au sommet. Ne dit-on pas que nous assistons à la fonte de la banquise, imperceptible mais réelle? Bon, j'arrête de faire mon mystérieux, il s'agit d'une métaphore politique, vous l'avez devinée. Le Parti socialiste était divisé, pétrifié dans des courants hostiles et gelés, dans des chocs d'icebergs. Il faut réchauffer tout ça, faire fondre les positions artificiellement acquises. En apparence, rien ne bouge, en réalité, les premiers craquements de la banquise se font entendre, mais il faut tendre l'oreille, ou avoir l'oeil vif pour apercevoir quelques fissures. La recomposition des blocs est en marche.
Je vois un signe dans ce qui s'est passé il y a quelques jours, le 14 décembre, à l'Assemblée nationale. Une conférence de presse conjointe a réuni deux anciens adversaires internes, deux sensibilités qui s'affrontaient, Thierry Mandon pour "Rénover maintenant" et Laurent Baumel pour "Socialisme et démocratie", c'est-à-dire les amis d'Arnaud Montebourg et les amis de DSK. Un texte de sept page a été présenté à la presse, avec des analyses et des propositions communes, dont je retiens trois idées forces:
1- Le congrès de 2008 ne doit pas pré-désigner notre candidat à la présidentielle de 2012. C'est évidemment prématuré, ce serait presque indécent, les français attendant des socialistes, pour le moment, autre chose, en l'occurrence un projet. C'est à cela que nous devons travailler une fois passées les municipales. C'est à partir du projet, collectivement élaboré, agrégeant des sensibilités qui n'avaient pas pour habitude de se rencontrer, qu'un ou une candidate s'imposera. Sinon, nous prendrions le risque de réactiver les divisions, ce dont nous n'avons vraiment pas besoin. Ceux qui pensent qu'il faut commencer par le leadership, ceux-là se trompent, ou alors, ils acceptent la présidentialisation de la vie politique, qui n'est pas une bonne chose. Se dire que la droite a fait ainsi, qu'elle s'est donnée Sarkozy qui l'a conduite à la victoire, c'est oublier, et l'on oublie très vite, que la droite a été divisée au sommet jusqu'en 2006, Villepin et Sarkozy se disputant la candidature de façon à peine feutrée. On a du mal à le concevoir aujourd'hui tellement la prédominance de Sarkozy a été saisissante et spectaculaire. Mais Villepin, soutenu tout de même par le chef de l'Etat d'alors, ce qui n'était pas rien, aurait pu l'emporter sur Sarkozy, s'il n'y avait eu des événements rédhibitoires qui ont définitivement discrédité Villepin, telle que la crise du CPE.
2- La fonte des neiges, c'est aussi, hélas, la fuite des adhérents socialistes, nouveaux et anciens. Notre problème, que j'étends à toutes nos désignations internes (j'ai bien sûr en tête ce qui s'est passé à Saint-Quentin pour la désignation de notre tête de liste), c'est le nombre restreint et donc peu représentatif des votants. C'est pourquoi il faut aller vers un système à l'italienne, des primaires (car c'est la meilleure façon de départager plusieurs candidats), mais des primaires qui impliquent les sympathisants et les électeurs de gauche, selon des modalités qui restent à définir. Mais ce qui a été possible en Italie le sera en France. Si nous avions appliqué ce système à Saint-Quentin pour les municipales, nous ne serions pas arrivés à la situation de blocage et de crise que nous subissons actuellement, et l'actuelle tête de liste officielle n'aurait jamais été désignée.
3- Le rapprochement entre partisans de Montebourg et strauss-kahniens n'est pas une fin en soi, un tête à tête exclusif, mais un commencement. Il doit y avoir un effet boule de neige (je continue dans la métaphore polaire!). Les amis de Thierry Mandon, regroupés dans "Nouvelle Voie", pourraient ainsi s'associer à la démarche, en attendant de pousser plus loin la recomposition.
Dans la dernière livraison de la lettre strauss-kahnienne "Socialisme et démocratie", il y a, et c'est à ma connaissance une première, une tribune libre de Thierry Mandon sur la réforme du PS. J'insiste, tout cela n'est pas anecdotique, c'est un signe prometteur. Il faut savoir que tout séparait strauss-kahniens et l'ex-NPS. Au congrès du Mans, Montebourg a joué la carte solitaire, avec un certain panache et une réelle honnêteté, en refusant une synthèse qui sacrifiait le thème fondateur du NPS, la VIème République, ce à quoi Peillon a concédé en se fondant dans la majorité désormais synthétique à laquelle les strauss-kahniens, non toujours sans mal, ont eux aussi adhéré. Après, Montebourg a soutenu Ségolène, tandis que les strauss-kahniens défendaient leur leader. Aujourd'hui, nous nous retrouvons autour de l'exigence de rénovation du parti. Ce n'était pas acquis.
Ce dégel, dont je n'ai fait ce soir qu'aborder un aspect, car il y en a d'autres, je ne le vois pas à l'oeuvre dans la section de Saint-Quentin, où c'est au contraire le refroidissement qui l'emporte. A quand la fonte des glaces? Au printemps sûrement, après les élections municipales. Vivement le printemps!
Bonne soirée.
Il fait froid dans toute la France, il fait très froid à Saint-Quentin, mais j'attends le dégel, la fonte des glaces. Pas à Saint-Quentin, où la glaciation est préhistorique, mais ailleurs, au sommet. Ne dit-on pas que nous assistons à la fonte de la banquise, imperceptible mais réelle? Bon, j'arrête de faire mon mystérieux, il s'agit d'une métaphore politique, vous l'avez devinée. Le Parti socialiste était divisé, pétrifié dans des courants hostiles et gelés, dans des chocs d'icebergs. Il faut réchauffer tout ça, faire fondre les positions artificiellement acquises. En apparence, rien ne bouge, en réalité, les premiers craquements de la banquise se font entendre, mais il faut tendre l'oreille, ou avoir l'oeil vif pour apercevoir quelques fissures. La recomposition des blocs est en marche.
Je vois un signe dans ce qui s'est passé il y a quelques jours, le 14 décembre, à l'Assemblée nationale. Une conférence de presse conjointe a réuni deux anciens adversaires internes, deux sensibilités qui s'affrontaient, Thierry Mandon pour "Rénover maintenant" et Laurent Baumel pour "Socialisme et démocratie", c'est-à-dire les amis d'Arnaud Montebourg et les amis de DSK. Un texte de sept page a été présenté à la presse, avec des analyses et des propositions communes, dont je retiens trois idées forces:
1- Le congrès de 2008 ne doit pas pré-désigner notre candidat à la présidentielle de 2012. C'est évidemment prématuré, ce serait presque indécent, les français attendant des socialistes, pour le moment, autre chose, en l'occurrence un projet. C'est à cela que nous devons travailler une fois passées les municipales. C'est à partir du projet, collectivement élaboré, agrégeant des sensibilités qui n'avaient pas pour habitude de se rencontrer, qu'un ou une candidate s'imposera. Sinon, nous prendrions le risque de réactiver les divisions, ce dont nous n'avons vraiment pas besoin. Ceux qui pensent qu'il faut commencer par le leadership, ceux-là se trompent, ou alors, ils acceptent la présidentialisation de la vie politique, qui n'est pas une bonne chose. Se dire que la droite a fait ainsi, qu'elle s'est donnée Sarkozy qui l'a conduite à la victoire, c'est oublier, et l'on oublie très vite, que la droite a été divisée au sommet jusqu'en 2006, Villepin et Sarkozy se disputant la candidature de façon à peine feutrée. On a du mal à le concevoir aujourd'hui tellement la prédominance de Sarkozy a été saisissante et spectaculaire. Mais Villepin, soutenu tout de même par le chef de l'Etat d'alors, ce qui n'était pas rien, aurait pu l'emporter sur Sarkozy, s'il n'y avait eu des événements rédhibitoires qui ont définitivement discrédité Villepin, telle que la crise du CPE.
2- La fonte des neiges, c'est aussi, hélas, la fuite des adhérents socialistes, nouveaux et anciens. Notre problème, que j'étends à toutes nos désignations internes (j'ai bien sûr en tête ce qui s'est passé à Saint-Quentin pour la désignation de notre tête de liste), c'est le nombre restreint et donc peu représentatif des votants. C'est pourquoi il faut aller vers un système à l'italienne, des primaires (car c'est la meilleure façon de départager plusieurs candidats), mais des primaires qui impliquent les sympathisants et les électeurs de gauche, selon des modalités qui restent à définir. Mais ce qui a été possible en Italie le sera en France. Si nous avions appliqué ce système à Saint-Quentin pour les municipales, nous ne serions pas arrivés à la situation de blocage et de crise que nous subissons actuellement, et l'actuelle tête de liste officielle n'aurait jamais été désignée.
3- Le rapprochement entre partisans de Montebourg et strauss-kahniens n'est pas une fin en soi, un tête à tête exclusif, mais un commencement. Il doit y avoir un effet boule de neige (je continue dans la métaphore polaire!). Les amis de Thierry Mandon, regroupés dans "Nouvelle Voie", pourraient ainsi s'associer à la démarche, en attendant de pousser plus loin la recomposition.
Dans la dernière livraison de la lettre strauss-kahnienne "Socialisme et démocratie", il y a, et c'est à ma connaissance une première, une tribune libre de Thierry Mandon sur la réforme du PS. J'insiste, tout cela n'est pas anecdotique, c'est un signe prometteur. Il faut savoir que tout séparait strauss-kahniens et l'ex-NPS. Au congrès du Mans, Montebourg a joué la carte solitaire, avec un certain panache et une réelle honnêteté, en refusant une synthèse qui sacrifiait le thème fondateur du NPS, la VIème République, ce à quoi Peillon a concédé en se fondant dans la majorité désormais synthétique à laquelle les strauss-kahniens, non toujours sans mal, ont eux aussi adhéré. Après, Montebourg a soutenu Ségolène, tandis que les strauss-kahniens défendaient leur leader. Aujourd'hui, nous nous retrouvons autour de l'exigence de rénovation du parti. Ce n'était pas acquis.
Ce dégel, dont je n'ai fait ce soir qu'aborder un aspect, car il y en a d'autres, je ne le vois pas à l'oeuvre dans la section de Saint-Quentin, où c'est au contraire le refroidissement qui l'emporte. A quand la fonte des glaces? Au printemps sûrement, après les élections municipales. Vivement le printemps!
Bonne soirée.
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