L'Aisne avec DSK

17 décembre 2007

Majorité rénovatrice.

Bonsoir à toutes et tous.

Et merci à Martine de m'héberger une fois de plus (La dernière?). Dans Le Parisien d'hier, j'apprends que le conseil national de ratification, un peu ronronnant comme toute réunion un peu formaliste, a connu, en trois minutes, une "révélation", lors de la prise de parole de Seybah Dagoma, une jeune avocate d'affaires, de parents tchadiens, ayant vécu à Sarcelles, et tête de liste dans le 1er arrondissement de Paris. Elle est présentée par Le Parisien comme un "pur produit de l'école républicaine et de la pensée social-démocrate à la Strauss-Kahn". Devant le conseil national, elle a défendu les bienfaits de certains ... fonds de pension. Quelqu'un que j'aimerais un peu mieux connaître ...

Ce matin, à la radio, Alain Duhamel retient de notre réunion de samedi l'affrontement feutré entre partisans de Delanoë et de Royal. Je veux bien qu'il y ait des tiraillements entre les uns et les autres, j'admets que nos deux illustres camarades font figure de possibles présidentiables, mais il n'y a pas conflit entre eux dans le parti. Je n'en vois pas la raison. En cette période difficile pour tous les socialistes, je me réjouis de la popularité de Ségolène et de Bertrand. Il faut que nous apprenions à additionner, pas à soustraire. Car c'est à l'intérieur du parti, en vue du congrès et pas des municipales, que tout va se jouer. Congrès qui aurait lieu avant l'été? Je le souhaite. Après les municipales, il ne faudra plus tarder.

Mais pour faire quoi? Sûrement pas nous diviser, mais au contraire nous rassembler. Et pas sous la forme traditionnelle de la synthèse, qui n'aboutit à aucun choix politique véritable. Il faudra qu'à l'issue du congrès, une majorité, la plus large possible, se dessine, autour de quelques idées fortes et non pas d'une motion fourre-tout, auberge espagnole où il y a à boire et à manger. Cette majorité ne devra pas non plus se constituer autour d'un homme ou d'une femme. Ni Ségo, ni Delano, si vous préférez, ni personne d'autre, parce que ce serait facteur de division (et pour le coup, Duhamel aurait raison). Non, je vois plutôt une direction fortement collégiale, un premier secrétaire non présidentiable, une équipe chargée d'élaborer un projet, à partir des grandes orientations adoptées par le congrès.

Quelle majorité pourrait porter ces orientations et cette équipe? Une majorité d'idées, et pas une combinaison de courants. Dans la période de crise que traverse le PS, la culture de courant est néfaste, contre-productive. Bien sûr, chacun garde sa sensibilité, moi le premier, mais il ne convient pas de la mettre en avant, de cultiver sa différence. Au contraire, ce sont les ressemblances, les proximités qu'il faut rechercher. Etablir des passerelles entre courants qui le veulent bien, voilà la bonne direction. Je suis favorable à une majorité rénovatrice, qui rassemblerait ségolénistes, jospinistes soutenant Delanoë, Hollandais, strauss-kahniens, amis de Montebourg et Peillon, partisans de Valls et de Martine Aubry. A nous tous, nous pourrions constituer le socle de la rénovation. Personne n'en serait bien sûr exclu, mais la conjonction de nos réseaux respectifs formeraient la trame de cette majorité. A quoi j'oppose les tenants (respectables puisque ce sont des camarades) du socialisme traditionnel, plus portés sur la conservation des fondamentaux que sur leur rénovation. Je les crois, je les souhaite minoritaires. Ce sont Fabius et Gauche Avenir, Emmanuelli, Hamon et le NPS ancienne formule, Mélenchon et son club Pour la République Sociale, Filoche et son petit courant Démocratie et Socialisme (à ne pas confondre avec les strauss-kahniens de Socialisme et Démocratie!) et ce qu'il reste des amis de Marc Dolez.

Cette majorité que j'appelle de mes voeux, elle devra se retrouver évidemment aussi au niveau de la fédération de l'Aisne, dominée très majoritairement par les amis de Vincent Peillon, qui actuellement se cherchent, après avoir amorcé un virage très à gauche à la fondation du NPS, qui les a conduit à se rapprocher à l'époque des fabiusiens, alliance qui ne tient plus aujourd'hui, sauf pour des raisons d'opportunité (nous vous laissons Saint-Quentin, de toute façon ingagnable, et vous nous fichez la paix, pour résumer grossièrement). Le ralliement de Peillon à Ségolène, devenu son porte-plume, a changé la donne. Dans l'Aisne aussi, les rénovateurs devraient être majoritaires.


Bonne soirée.


PS: je ne peux pas ce soir répondre aux commentaires, je suis pris par le temps, ce sera pour demain, avec un internet qui peut-être chez moi refonctionnera!