Les chiens et la caravane.

Bonjour à toutes et à tous.

Pour hier, au conseil fédéral, c'est raté. Mais c'était fatal: à partir du moment où le vote était groupé, où l'on ratifiait en même temps toutes les têtes de liste du département, l'opposition à la tête de liste saint-quentinoise devenait impossible pour les camarades des autres sections. Peu importe, je ne suis pas dans le calcul électoral mais dans la défense de convictions, que j'ai rappelées du mieux que j'ai pu, en trois points:

1- Saint-Quentin ne doit être ni sacrifié parce que la droite y serait donnée gagnante, ni ignorée parce qu'il y aurait tout le reste du département mieux acquis à la gauche. Saint-Quentin est la première ville du département, d'où un ministre compte bien reconquérir le conseil régional et le conseil général. La situation à Saint-Quentin concerne donc tous les socialistes de la fédération.

2- L'état actuel de la section est difficile à décrire pour qui vient de l'extérieur. Il faut donc ne retenir que l'essentiel, c'est-à-dire deux chiffres: 21 bulletins en faveur de la tête de liste, 25 bulletins blancs ou nuls. Ca, personne ne peut le contester, c'est l'élément objectif de cette histoire embrouillée. Et ça, si on veut bien se donner la peine d'être honnête, c'est le signe manifeste d'un malaise qui s'est transformé en crise. Imagine-t-on à Laon Dominique Pierre s'entêter à se présenter tout en étant minoritaire? Imagine-t-on Patrick Day faire de même à Soissons? Non, parce que ces camarades auraient une lecture politique et non pas procédurière du résultat. A Saint-Quentin, nous n'avons pas des militants, nous avons des greffiers aux ordres d'une apparatchik à la retraite.

3- Devant une telle situation, dont personne ne peut se réjouir, soit on en reste à la procédure, et circulez, il n'y a plus rien à voir! Soit on raisonne et on agit en politique, et je ne vois alors qu'une solution, que j'ai proposée hier après l'avoir proposée de nombreuses fois ces dernières semaines: se remettre autour d'une table, discuter sans préalable. C'est simple, banal, classique ... mais ça ne passe toujours pas. J'ai demandé l'abstention ou le vote contre, afin qu'un signe soit donné dans cette direction, le dialogue pour rassembler. En vain.

Dans ce genre d'assemblée, où tout est largement joué d'avance, ce qui est intéressant, ce sont les réactions de la salle, pas les discours (y compris le mien, archi connu!). Et plus intéressant que les réactions, ce sont les non réactions. Hier soir, le silence de carpes des néofabiusiens était admirable. Ne rien dire, attendre, se mettre dans la roue du pouvoir en place: voilà des hommes et des femmes de pouvoir, des vrais, efficaces quand il s'agit d'engranger des places. Pour gagner les élections, c'est une autre affaire, et qui vivra verra. Moi, à côté, je ne suis qu'un amateur, même pas capable de devenir simple conseiller municipal! Que voulez-vous, on ne peut pas avoir toutes les compétences.

Je termine en vous en racontant une bien bonne. Savez-vous que mon blog, dont le nombre de lecteurs s'accroît de jour en jour, est mal vu en haut lieu? Pas à droite, qui a d'autres chats à fouetter, mais à gauche. Je parierais que les néofabiusiens sont allés pleurnicher dans les gilets du premier secrétaire fédéral. Mais que croient-ils? Dans mon boulot, j'ai toujours obéi à ma hiérarchie, dans mon parti, j'ai toujours appliqué les règles et les décisions (les néofabiusiens ne peuvent pas en dire autant), avec les autres, je suis plutôt respectueux et attentif, et même parfois timide, jusqu'à une certaine faiblesse que je me reproche. En revanche, courber l'échine, jamais, me soumettre à une injonction, renoncer à ma part de liberté partagée que représente ce blog, jamais, jamais. Ceux qui acceptent d'être aux ordres, c'est leur problème, pas le mien.

Je suis un socialiste, un homme libre, j'obéis à mes convictions et aux règles de mon parti, et à personne d'autre. L'esprit serviteur et domestique, on a fait une révolution, en 1789, pour le chasser des têtes. Ce blog que vous êtes de plus en plus nombreux à lire, on veut le rabaisser à un misérable journal d'états d'âme, une sorte de thérapie à usage personnel, alors qu'il s'agit, vous le savez bien, honnêtes lecteurs, de plus de 700 billets qui ont été consacrés à des analyses approfondies de l'actualité politique. Vous voulez que je vous dise? Ceux qui me reprochent la rédaction de ce blog, c'est tout simplement parce qu'ils sont bien incapables de faire de même. Amis lecteurs, ne vous inquiétez pas: les chiens aboient, la caravane passe.


Bon après-midi.