Demain soir.
Demain soir aura lieu le conseil fédéral du PS de l'Aisne, qui doit entériner les candidatures des têtes de liste pour les élections municipales. J'irai sans illusion (les illusions sont déconseillées pour qui fait de la politique!). J'irai avec un espoir raisonnable, celui d'amener mes camarades à, au moins, s'abstenir. Ce serait normal. Dans le doute, on s'abstient. Qui connait bien la situation de Saint-Quentin sinon les saint-quentinois? Si cette situation était apaisée, comme à Laon ou à Soissons, le vote ne serait qu'une formalité, qu'on pourrait effectuer les yeux fermés, sans trop se soucier de ce qui se passe. Mais quand la situation, comme c'est le cas, est chaotique et même absurde, on ne peut pas valider la candidature proposée à la légère. Il faut s'interroger, voir si on ne peut pas faire autrement.
D'autant que Saint-Quentin n'est pas une petite ville mais la première du département, où officie un ministre, dont l'objectif déclaré est de faire tomber à droite, dans quelques années, le conseil régional d'abord et le conseil général ensuite. Je connais le bonhomme, il est habile, jeune, influent, Saint-Quentin est sa place forte d'où il lancera ses opérations électorales futures. Toute la fédération doit se sentir concernée, car tous les socialistes sont visés. C'est pourquoi le score socialiste à Saint-Quentin sera primordial. En l'état des choses, faute de rassemblement des socialistes, ce score ne peut qu'être mauvais (sauf pour les petites ambitions qui se contentent, comme les moineaux, de quelques miettes de pouvoir, de quelques places qui suffisent à les rendre tout fier).
J'espère que ceux pour qui ne saisissent pas très bien la situation saint-quentinoise auront au moins l'honnêteté de s'abstenir. Car prendre partie, avaliser au niveau fédéral le vote local, ce serait figer cette situation, contribuer au renforcement des rapports de forces, relancer pour plusieurs semaines la crise. Et le pire, c'est que tout ne s'arrêtera pas une fois les municipales passées. Nous serons entrés pour six ans (six ans!) à nouveau dans un cycle de division. Par expérience, je sais qu'en politique, à la différence de la biologie ou de la médecine, les blessures ne cicatrisent pas, car nous sommes dans la longue durée. Ce qui aura été fait (de mal) sera très long à être défait. La vie de la section, déjà passablement pourrie, sera définitivement empoisonnée. Y aura-t-il encore une vie de section?
Je ne dis pas que l'abstention fédérale fera des miracles. Je vous ai expliqué au début qu'il ne fallait se faire aucune illusion. Mais l'abstention permettrait de tout remettre à plat, d'envisager une solution à laquelle nous ne pensons peut-être pas dans l'immédiat. Et si tout cela ne mène de nouveau à rien, eh bien, nous aurons du moins essayé, nous aurons tenté de relancer une dernière fois un dialogue qui n'a jamais vraiment eu lieu, du moins entre tous les "prétendants" à la tête de liste, puisque l'un d'entre eux avait caché son jeu, pour l'abattre au dernier moment.
Demain, les procéduriers resteront procéduriers, c'est leur seule force, et leur grande faiblesse.
Il faudra donc, si c'est possible, si les esprits sont libres et disponibles à la réflexion, faire de la politique, uniquement de la politique et pas de la procédure, expliquer qu'on n'a jamais vu quelqu'un devenir majoritaire dans l'opinion quand il est minoritaire dans son parti. Expliquer aussi qu'une bataille se mène pour gagner les élections, pas pour gagner quelques places. Ce ne sera pas facile, les minoritaires, conduits par des hommes et femmes d'appareil, vont coller à l'appareil. Il y aura un réflexe de solidarité, sans rien de politique ni d'idéologique, seulement l'instinct vital de conservation du pouvoir. Contre cela, il faudra demain soir avoir la foi: dans la liberté de chacun, dans l'intelligence collective, dans le sens politique, dans l'intérêt général, dans l'avenir. Est-ce trop demander quand on se dit socialiste? Je ne pense pas.
Bonne fin d'après-midi.
D'autant que Saint-Quentin n'est pas une petite ville mais la première du département, où officie un ministre, dont l'objectif déclaré est de faire tomber à droite, dans quelques années, le conseil régional d'abord et le conseil général ensuite. Je connais le bonhomme, il est habile, jeune, influent, Saint-Quentin est sa place forte d'où il lancera ses opérations électorales futures. Toute la fédération doit se sentir concernée, car tous les socialistes sont visés. C'est pourquoi le score socialiste à Saint-Quentin sera primordial. En l'état des choses, faute de rassemblement des socialistes, ce score ne peut qu'être mauvais (sauf pour les petites ambitions qui se contentent, comme les moineaux, de quelques miettes de pouvoir, de quelques places qui suffisent à les rendre tout fier).
J'espère que ceux pour qui ne saisissent pas très bien la situation saint-quentinoise auront au moins l'honnêteté de s'abstenir. Car prendre partie, avaliser au niveau fédéral le vote local, ce serait figer cette situation, contribuer au renforcement des rapports de forces, relancer pour plusieurs semaines la crise. Et le pire, c'est que tout ne s'arrêtera pas une fois les municipales passées. Nous serons entrés pour six ans (six ans!) à nouveau dans un cycle de division. Par expérience, je sais qu'en politique, à la différence de la biologie ou de la médecine, les blessures ne cicatrisent pas, car nous sommes dans la longue durée. Ce qui aura été fait (de mal) sera très long à être défait. La vie de la section, déjà passablement pourrie, sera définitivement empoisonnée. Y aura-t-il encore une vie de section?
Je ne dis pas que l'abstention fédérale fera des miracles. Je vous ai expliqué au début qu'il ne fallait se faire aucune illusion. Mais l'abstention permettrait de tout remettre à plat, d'envisager une solution à laquelle nous ne pensons peut-être pas dans l'immédiat. Et si tout cela ne mène de nouveau à rien, eh bien, nous aurons du moins essayé, nous aurons tenté de relancer une dernière fois un dialogue qui n'a jamais vraiment eu lieu, du moins entre tous les "prétendants" à la tête de liste, puisque l'un d'entre eux avait caché son jeu, pour l'abattre au dernier moment.
Demain, les procéduriers resteront procéduriers, c'est leur seule force, et leur grande faiblesse.
Il faudra donc, si c'est possible, si les esprits sont libres et disponibles à la réflexion, faire de la politique, uniquement de la politique et pas de la procédure, expliquer qu'on n'a jamais vu quelqu'un devenir majoritaire dans l'opinion quand il est minoritaire dans son parti. Expliquer aussi qu'une bataille se mène pour gagner les élections, pas pour gagner quelques places. Ce ne sera pas facile, les minoritaires, conduits par des hommes et femmes d'appareil, vont coller à l'appareil. Il y aura un réflexe de solidarité, sans rien de politique ni d'idéologique, seulement l'instinct vital de conservation du pouvoir. Contre cela, il faudra demain soir avoir la foi: dans la liberté de chacun, dans l'intelligence collective, dans le sens politique, dans l'intérêt général, dans l'avenir. Est-ce trop demander quand on se dit socialiste? Je ne pense pas.
Bonne fin d'après-midi.
6 Comments:
bonjour
pourquoi seulement s'abstenir!!
quand on examine les résultats il est clair que le seul candidat masqué (qui a d'ailleurs été par le passé exclus du PS et ce n'est pas sans raison!!) dans un premier temps, ne fait pas l'unanimité ni des votants ni des membres de la section!!
la seule réponse cohérente et de refuser cette candidature. Mais quand on sait les tractations et les magouilles au sein du conseil fédéral ils ne sont pas à une absurdité près!!
MD
By md, at 7:24 AM
Cher MD,
Quoi qu'on puisse penser de nos instances fédérales, soyons légalistes, respectueux et modérés. De plus, en tant que militant, je me dois d'être discipliné. L'abstention, ce ne serait pas si mal. Et ce sera, rien que ça, difficile à obtenir! Ne plaçons pas la barre trop haut et faisons confiance en l'intelligence, la sagesse (et la simple prudence) de nos instances fédérales.
Quand à l'homme et au passé du candidat, je ne juge pas. J'en reste au présent, qui est suffisant, et je suis fort préoccupé pour l'avenir.
Bonne journée à toi.
By Emmanuel Mousset, at 9:35 AM
J e relève 2 petites erreurs:
-Il est dit:"on n'a jamais vu quelqu'un devenir majoritaire dans l'opinion quand il est minoritaire dans son parti". Les exemples sont nombreux, y compris dans la région,de socialistes minoritaires dans leur section et qui ont remporté les législatives.
-Il ne faut pas dire:" soyons légalistes etc..ou moi le candidat je ne juge pas etc.." et en meme temps, à longueur de billets divers , distiller des mots du genre : candidat du passé, stalinien, etc..j'en passe et des meilleures.
C'est mieux de refuser l'hypocrisie et d'avoir un seul langage.
By Anonyme, at 1:44 PM
Réponses aux deux remarques d'Hervé:
1- Les socialistes minoritaires dans leur parti devenant malgré tout majoritaire dans l'opinion, c'est qu'ils étaient déjà majoritaires dans l'opinion. Exemple: René Dosière à Laon, qui n'a pas été réélu parce qu'il était minoritaire dans son parti mais parce qu'il était majorité dans l'opinion. Ce n'est pas la cas de Jean-Pierre Lançon, qui n'est majoritaire ni dans sa section, ni dans l'opinion (et je crains que les résultats de mars ne confirment ma démonstration).
2- Je n'ai qu'un seul langage, et je le répète: je ne juge pas un homme, sa personnalité, sa vie, je juge ses positions politiques. Je ne juge pas le comportement passé, le caractère, les attitudes privées de Jean-Pierre Lançon mais je juge que trois de ses positions politiques en font une mauvaise tête de liste:
- Le non respect des accords du PS en 1995, qui l'ont conduit à rejoindre les communistes au lieu de rester fidèle à son parti.
- Son exclusion du PS pendant 10 ans, son rejet quand il a voulu une première fois être réintégré, sa réintégration à la faveur des circonstances, appuyé par les néofabiusiens qui l'avaient auparavant critiqué (et qui avaient une première fois refusé sa rintégration). Mais quand on a besoin de se renforcer, on n'est pas trop regardant sur les recrues.
- Le candidat du passé, oui, trois fois oui, quand on a appartenu à la municipalité communiste Le Meur.
Donc, pas d'hypocrisie, des analyses politiques et des jugements, en toute sincérité. Qui dit mieux et qui fait mieux? Qu'on me le dise!
By Emmanuel Mousset, at 12:29 AM
Ok tu auras tjrs raison, c'est pathétique. Sur le 1er point cela doit s'appeler une démonstration par l'absurde,quand on est élu au final c'est que l'on est majoritaire dans l'opinion.Merci de l'écrire.
Sur le 2eme point et à part les erreurs, j'ai envie de te dire que le problème du PS c'est que c'est tjrs un parti d'enseignants qui pérorent comme si ils s'adressaient à des élèves mais complètement en décalage avec la vraie vie ,avec le monde ouvrier, avec le monde de l'entreprise etc.
Alors continue à bavarder mais ne comptons pas sur toi pour changer le monde.
By Anonyme, at 12:59 AM
La "vraie vie", elle est partout, chez les enseignants, les ouvriers et tout le monde. Il n'y a pas de "fausse" vie, il y a la vie, tout simplement.
Je ne bavarde pas, j'analyse, je milite et j'agis.
Les enseignants ne "pérorent" pas, ils enseignent, ils éduquent, c'est un très beau métier.
"Changer le monde"? Commençons déjà par changer notre environnement, et en ce qui me concerne, rénover les pratiques de la section socialiste de Saint-Quentin. Hervé sera à mes côtés, je suppose, lui qui veut "changer le monde" ...
By Emmanuel Mousset, at 12:31 PM
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